Depuis lundi soir, TVA propose la nouvelle quotidienne Si on s’aimait, animée par Guillaume Lemay-Thivierge et Émily Bégin, dans laquelle on suit trois célibataires désireux de défaire leurs patterns pour arriver à trouver l’amour. Repoussé à deux reprises, le docu-réalité est enfin prêt et le concept a été peaufiné. Visiblement, le diffuseur s’attend à un beau succès avec ce nouveau format, qui aura mis un an depuis son annonce pour arriver en ondes, et la formule risque en effet d’être populaire puisqu’elle ressemble beaucoup à celle des téléréalités les plus aimées, bien qu’elle renferme aussi un aspect documentaire.
Dès le premier épisode, on rencontre les trois célibataires sur qui porte la première saison. Jonathan, 35 ans, a la garde principale de son enfant de cinq ans depuis sa séparation, après sept années de relation avec la mère. On doit l’avouer, il devient vite notre préféré, et l’auteure de ces lignes n’écrit pas ça seulement parce que la fille de ce dernier s’appelle Constance (non, mais quel beau prénom!). Certainement contrôlant dans divers aspects de sa vie, s’obstinant même sur la marque de fromage à mettre sur le barbecue, il n’en est pas moins sympathique.
Jennifer, 50 ans, est devenue veuve après seulement cinq mois de mariage, alors qu’elle n’avait que 29 ans. Cette épreuve difficile explique, en partie du moins, pourquoi elle n’a pas eu d’enfants à l’exception de son chien, Casper, pour qui elle est complètement obsédée. Célibataire depuis 2016, elle ne semble pas facile à séduire et, bien qu’elle souhaite rencontrer un partenaire de vie, elle a l’air de se satisfaire amplement de sa gang d’amies, assez présentes dans l’aventure. You go girl!
De son côté, Jean-Philippe, 45 ans, a des croûtes à manger pour que les téléspectateurs (et ses prétendantes) le trouvent aussi attachant que les deux autres. Après 17 ans de couple, il s’est séparé de la mère de ses trois enfants (maintenant ados) en 2012 et a depuis vécu une autre relation, qui s’est terminée un an et demi avant le début des tournages.
À tout ce beau monde s’ajoute la sexologue Louise Sigouin, « experte en accompagnement relationnel », qui a développé l’approche des cinq dualités. C’est bien dommage que son concept soit aussi central à l’émission, d’abord parce que les réflexions des participants sur leur parcours amoureux sont bien souvent beaucoup plus pertinentes que les commentaires amenés par la spécialiste, mais aussi parce qu’on avale difficilement que sa théorie soit érigée ici comme un fait. Diviser le monde en catégories ne fonctionne pas toujours, surtout que, quand on cherche une chose, on réussira à la trouver même si elle n’est pas là. Parlez-en à Jim Carrey qui a passé tout un film à faire une fixation sur le nombre 23!
Outre cette théorisation peu scientifique des relations amoureuses, on embarque vite dans le concept de Si on s’aimait, qui nous plonge rapidement dans une séance de speed dating aux confrontations parfois savoureuses. Jean-Philippe lance qu’il « aime les femmes qui sont plus minces, plus élégantes, plus grandes ». Ah ben flûte! On avait manqué le mémo qui faisait rimer élégance avec correspondance aux standards de beauté. Jennifer, quant à elle, s’est fait demander si elle avait des enfants avant même d’avoir eu le temps de prendre une gorgée de son drink, tandis que Jonathan voulait s’assurer qu’il ne finirait pas avec une crazy cat lady. Pas le temps de niaiser, comme dirait l’autre avec sa tequila et sa bouteille de Heineken.
À l’issue de ces premières rencontres, nos trois célibataires ont choisi avec qui ils désirent passer du temps au cours des 11 semaines de Si on s’aimait. Dès l’épisode de mardi, disponible en primeur sur le site de TVA tout comme celui de mercredi, on peut donc voir que Jennifer a choisi Mike, Jonathan s’est laissé séduire par Marie-Ève et Jean-Philippe se sent déjà coincé dans sa relation naissante avec Fanny. Assez rapidement, donc, Louise Sigouin entre en mode analyse et pose ses étiquettes : solitaire versus fusionnel pour le premier couple et codépendant versus dépendant pour le deuxième. Pour ce qui est du troisième duo, ce qui est ressorti jusqu’à maintenant est surtout la grosse résistance du participant et l’intérêt beaucoup plus marqué que lui porte celle qui tente de le courtiser. On a déjà envie de lui suggérer de lâcher le morceau, mais on va laisser sa chance au coureur.
Là où le rôle de la sexologue devient beaucoup plus intéressant, c’est lors de ses rencontres avec les trois célibataires, mais aussi avec leur prétendant ou leur prétendante, qu’on apprécie voir en solo dans toutes sortes de contexte. Ces séances individuelles donnent l’occasion aux participants et aux participantes de se livrer sur leurs impressions, leurs difficultés et leur ressenti face à leur nouvelle relation. L’idée derrière le docu-réalité est d’en apprendre davantage sur soi tout en allant à la rencontre de l’autre; c’est donc primordial d’avoir des moments de réflexion comme ceux-là, d’autant plus que ça tient le spectateur bien au courant de l’évolution (ou pas) des sentiments.
Durant leur parcours à l’émission, les trois célibataires vivront les diverses étapes d’un couple sous nos yeux. Pour conclure la semaine, on nous laisse d’ailleurs avec une d’entre elles : un tout premier baiser entre deux participants.
Si on s’aimait est diffusé du lundi au mercredi, à 19h30, sur les ondes de TVA.