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Procès d’Éric Lapointe: La victime ne serait pas d’accord avec l’entente d’absolution
Crédit: Karine Paradis

Ce mercredi, Éric Lapointe s’est présenté en cour municipale pour changer son plaidoyer de culpabilité, et ce, quelques semaines avant le début de son procès de voies de fait contre une femme qui doit se tenir les 27, 28 et 29 octobre prochains. Il s’est également excusé à la victime, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication.

C’est devant le juge Steeve Larivière que le chanteur rock a finalement plaidé coupable en lisant une déclaration écrite dans laquelle il fait référence à son problème d’alcoolisme, selon ce qu’a rapporté La Presse.

« Dans la dernière année, j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir aux événements survenus le 30 septembre 2019. Je regrette sincèrement les gestes que j'ai posés ce matin-là. Je sais pertinemment que l'état d'intoxication dans lequel je me trouvais n'excuse en rien mon comportement, c'est une raison supplémentaire de poursuivre le combat que je mène contre l'alcoolisme depuis plusieurs années. J'espère que madame me pardonnera un jour », a indiqué Éric Lapointe, qui a également fait un don de 3000$ à un organisme soutenant les personnes victimes de violence conjugale ou familiale, en plus de consulter une thérapeute en relation d'aide.

L’avocat d’Éric Lapointe, Me Jacklin Turcot, a ensuite lu l'exposé conjoint des faits signé par les deux parties qui revient sur les détails de l’événement survenu après la fête des 50 ans du chanteur. Celui-ci est revenu chez lui avec une femme dans l’idée de continuer la célébration. Au matin, une autre femme, déjà au domicile, est entrée dans la cuisine, où se trouvait Éric Lapointe, « seul et intoxiqué », et c’est à ce moment qu’une dispute a éclaté.

« Lors d'échanges tendus entre eux sur différents sujets, M. Lapointe s'approche de la plaignante, pose sa main sur le cou de cette dernière tout en l'adossant contre le garde-manger », est-il indiqué dans le document. La plaignante a par la suite contacté la police qui est arrivée pour procéder à l’arrestation de l’artiste de 51 ans, même si ce dernier collaborait et que la victime n’avait pas de « blessures physiques apparentes ». Celle-ci a également mentionné lors de son appel au 911 qu’elle n’avait pas peur d’Éric Lapointe.

Elle n’était pas présente lors de l’audience puisqu’elle trouve les procédures « difficiles », a informé la procureure de la Couronne, Me Christine Plourde.

Une entente a tout de même été trouvée entre les deux parties, expliquant ainsi le changement de plaidoyer du musicien. Ils ont en effet suggéré au juge une absolution conditionnelle et une probation d'un an. Éric Lapointe devra aussi garder ses distances de la plaignante et ne pas la contacter, à moins qu’elle ne le consente, chose qu’il n’avait pas respectée cet été. Si toutes ses conditions sont respectées, son casier judiciaire serait alors blanchi quelques années plus tard.

Cependant, l’histoire semble plus complexe qu’on pourrait le croire à lire l’article du Journal de Montréal paru quelques heures après le passage d’Éric Lapointe en cour. Des proches de la victime, qui ont témoigné sous le couvert de l’anonymat, ont affirmé au média que celle-ci ne se porterait pas bien du tout.

« Elle fait des cauchemars, elle a encore peur. Elle ne bouge plus et pleure tout le temps. C’était pourtant une femme forte. Il l’a démolie », a d’abord confié une femme.

« Elle ne comprend pas pourquoi ça se termine avec une absolution, parce qu’elle était prête à témoigner dans un éventuel procès », a-t-elle également ajouté.

C’est d’ailleurs un fait que déplore un autre proche de la victime, à savoir que les deux parties se sont entendues pour une absolution complète, alors que les accusations rapportées sont graves. Selon ses dires, la plaignante aurait vécu plus que de simples voies de fait.

« Et contrairement à ce qui a été dit devant le tribunal, elle a eu très peur. Elle continue à consulter des professionnels de la santé », a-t-il laissé entendre.

Il faudra néanmoins attendre au verdict du juge Larivière, qui rendra sa décision le 27 octobre prochain.

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