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Gilbert Rozon: 9 femmes du milieu culturel unissent leurs témoignages

C’est un véritable mouvement auquel on assiste.

Dans la foulée des allégations qui sont sorties mercredi matin au sujet d’Éric Salvail, on apprenait hier soir la démission de Gilbert Rozon, le fondateur de Juste pour rire et l’un des producteurs les plus influents du Québec, des postes qu’il occupait. Ses fonctions comprenaient la présidence du Groupe Juste pour rire, un poste de Commissaire aux célébrations du 375e de Montréal ainsi que la vice-présidence de la Chambre de Commerce du Montréal Métropolitain.

Quelques heures à peine après sa déclaration, un article publié dans Le Devoir détaillait les témoignages de neuf femmes pouvant attester avoir vécu du harcèlement ou des agressions sexuelles de la part du magnat de l’humour. Alors que deux d’entre elles ont préféré garder l’anonymat pour l’instant, sept autres, incluant des grands noms du milieu culturel québécois, ont accepté de témoigner à visage découvert.

L’animatrice Pénélope McQuade, la comédienne Salomé Corbo, la recherchiste Sophie Moreau, la réalisatrice Lyne Charlebois, l’entrepreneure Geneviève Allard, la recherchiste Anne-Marie Charrette et Marlène Bolduc ont uni leurs voix afin de dénoncer le harcèlement qu’elles ont subi des mains de Rozon sur une période de trois décennies. Deux d’entre elles étaient mineures au moment de leur agression.

Les journalistes Monic Néron et Émilie Perreault ont aussi présenté cinq de ces témoignages sur les ondes du 98,5 FM à l’émission Puisqu’il faut se lever avec Paul Arcand. Elles seront d’ailleurs à Deux hommes en or ce vendredi pour en discuter.

L’événement le plus récent serait arrivé à Geneviève Allard, en 2016. L’entrepreneure avait affaire à Rozon depuis qu’il était devenu son mentor suite à son passage à l’émission Dans l’oeil du dragon. Son viol se serait produit suite à une rencontre d’affaire qui s’éternisait. « Elle relate lui avoir proposé d'aller dans un restaurant, car elle n'avait pas mangé et avait seulement bu du champagne. Au restaurant, ils boivent encore. Il l'aurait reconduite ensuite chez elle et, pendant qu'elle rentrait, il serait lui aussi entré et se serait écroulé sur le lit. Elle dit s'être endormie à côté de lui et s'être réveillée en se rendant compte qu'il était en train de la pénétrer », peut-on lire dans l’article du Devoir, publié hier soir. C’est le témoignage de l’entrepreneure, sorti sur les réseaux sociaux puis retiré, qui aurait initié un mouvement de solidarité entre les victimes du producteur.

Pénélope McQuade avait également partagé un message sur ses réseaux sociaux, s’unissant au mouvement #MeToo #MoiAussi, quelques jours avant que son témoignage ne sorte. Relatant un incident troublant qu’elle aurait vécu en 1998 avec Gilbert Rozon, qui l’aurait à l’époque coincée dans une salle de bain du Musée Juste pour rire, l’animatrice conclue en faisant un appel à la justice : « J'ai, comme bien des gens, tendance à diminuer, à minimiser, à banaliser l'expérience, mais ces comportements-là sont inacceptables lorsqu'ils sont pris un à un, et du degré le moindre au degré le plus élevé. Et c'est tout ça mis ensemble qui représente toute cette espèce de culture autour de l'appropriation du corps et la domination de l'esprit des femmes. »

Ce matin, on apprenait aussi que l’émission française que Gilbert Rozon s’apprêtait à animer, La France a un incroyable talent, a également été annulée suite à l’annonce de ces accusations.

Nous souhaitons réparation aux victimes dans cette terrible affaire.

 

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Crédit photo : Serge Cloutier

Source : Le Devoir

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