La pandémie actuelle a forcé la fermeture de bien des plateaux de tournage, mais quelques nouveautés qui ont eu le temps d’être bouclées avant l’instauration des mesures sanitaires continuent de voir le jour. Disons que, par les temps qui courent, les gens sont plus à la recherche de divertissement que jamais, ce qui donne un beau tremplin dès le départ à une comédie comme Rue King, qui atterrira enfin sur le Club illico le 7 mai prochain.
Le concept de cette toute première sitcom pour la plateforme est bien unique, puisque tous les dialogues y sont improvisés par les comédiens, qui ne jouent les scènes qu’une seule fois, sans répétition. Leurs seules contraintes? Suivre le canevas de base du producteur au contenu, Vincent Bolduc, et respecter les consignes du maître du jeu, Stéphane Bellavance, qui leur donne des indications (que le public peut aussi entendre, mais pas les acteurs non concernés) à travers des oreillettes.
On suit Pier-Luc Funk, Sophie Cadieux, Marie-EÌ€ve Morency, Mehdi Bousaidan, SteÌphane CreÌ‚te et Sylvie Moreau, malheureusement pas présente dans les deux premiers épisodes que nous avons eu l’occasion de voir, à travers le trio principal, trois colocataires au début de leur cohabitation dans cet appartement sherbrookois. Pier-Luc, un étudiant au début de la vingtaine, Marie-Ève, étudiante LBGTQ+, et Sophie, une avocate de 42 ans qui veut délaisser la vie adulte, sont donc des personnages créés au fur et à mesure par leurs interprètes, tout comme leurs proches.
Évidemment, le concept de Rue King repose en grande partie sur une distribution de haut calibre, mais surtout très, très forte en improvisation. Sophie Cadieux, une joueuse étoile de la LNI, vole inévitablement la vedette. Son talent est indéniable; vraiment, elle n’en manque pas une et offre dès le départ les meilleurs fous rires. Tout de même, ses acolytes sont aussi excellents, notamment Marie-Ève Morency, qui promet d’être une révélation pour le grand public, et Mehdi Bousaidan, qui est peu connu comme improvisateur, mais est assez étonnant. Pier-Luc Funk a par contre tendance à couper la parole aux autres comédiens pour placer ses gags, ce qui est plutôt dommage, surtout considérant qu’il a une bonne expérience en impro.
En fait, Rue King se prend pratiquement comme un match de la LNI, mais avec des décors et des accessoires (et Stéphane Bellavance plutôt qu’Yvan Ponton!). On est là plus pour le rire que pour l’histoire, qui est entrecoupée des interventions du maître du jeu. Le début des épisodes, où on le voit donnant ses premières explications aux comédiens, est la partie la moins convaincante de l’émission et heureusement la plus courte. Mais l’idée reste efficace, puisqu’il est assez amusant de voir comment les acteurs effectueront les manoeuvres demandées, qui sont loin de toujours être simples.
C’est certain que, contrairement à une série, une sitcom ne nous fait pas vraiment suivre une évolution des personnages d’un épisode à l’autre. C’est par contre quelque chose qui finit souvent par arriver au fils des saisons; il sera donc intéressant de voir comment le concept s’adaptera au fil du temps, si l’émission est renouvelée.
Julien Lacroix, Marie-Soleil Dion, Antoine VeÌzina, Anne-EÌlisabeth BosseÌ, LeLouis Courchesne, LeÌane LabreÌ€che-Dor et Arnaud Soly sont les invités qu’on pourra voir dans l’un ou l’autre des 14 épisodes de 30 minutes, en ligne dès le 7 mai sur le Club illico. Pour voir la bande-annonce, c’est ici.