Il y a deux ans et des poussières, Marie-Lyne Joncas partageait sur Instagram une photo d’elle accompagnée d’un message qui a été dénoncé par plusieurs pour son slut-shaming.
« Ga moé, belle comme le jour, avait écrit l’humoriste dans une publication toujours en ligne malgré la controverse. Pis j'ai pas le cul à l'air. C'est fou pareil de se dire qu'en 2018, c'est normal, de se mettre quasi nue sur Instagram. (Même pour les petites pouliches de 15-16 ans) […] Bravo pour vos photos de fesses les filles… mais là je vais vous le dire, c'est rendu comme le piercing de nombril en 2004… c'est la personne qui en a pas qui est rendue cool. »
Eh bien, l’animatrice du Prochain Stand-up est revenue sur ses propos qui avaient été qualifiés par bien des gens de misogynie internalisée. En effet, elle était l’invitée de Jerr Alain au What’s Up Podcast diffusé sur YouTube mercredi et un extrait de l’épisode de près de deux heures circule depuis sur les réseaux sociaux. C’est Alice Paquet, militante féministe qui avait dénoncé Gerry Sklavounos en 2016, qui a tiré l’extrait et l’a partagé sur son compte Instagram, où il a été vu plus de 60 000 fois en moins de 24 heures.
Loin d’avoir changé d’avis, Marie-Lyne Joncas réitère sa vision de la nudité sur le web, nudité de plus en plus revendiquée par les mouvements féministes puisqu’il s’agit selon plusieurs d’une réappropriation par les femmes de leur corps et de leur sexualité (suffit de voir le succès retentissant de WAP!), sans oublier que c’est souvent une façon de militer contre les standards imposés par le patriarcat et les règles pleines de doubles standards des réseaux sociaux.
« À un moment donné, c’est beau là montrer ton cul sur Instagram, c’est comme on a fait le tour, exprime Marie-Lyne Joncas. Quand j’ai posté ça, j’étais sur mon Instagram et c’était juste des photos de filles à moitié à poil sur leur lit, à moitié à poil sur leur divan, une photo dans leur miroir en bobettes… Tu fais comme : «Ok…» Moi, ce que je dis là, c’est pas que c’est pas correct de faire ça, c’est que t’es pas juste ça. Fait que moi, les comptes Instagram de filles que c’est rien que ça, je fais : «Mais toi, tu travailles, t’as des amis, peut-être que tu cuisines bien, peut-être que ci…» »
La suite de ses propos lui a valu des commentaires indiquant qu’il s’agissait de victim blaming : « Peux-tu nous montrer tout ce que t’es au lieu de juste nous montrer le fait que t’es une très belle fille pis que, visiblement, probablement que les gars t’écrivent pour te dire : «Je te fourrerais». Pis tu fais : «Voyons donc, ça m’insulte!» Elles courent pas après les messages comme ça, mais que c’est normal que si tu présentes ça, ça peut attirer quelques macaques. »
« C’est plate, parce que ça paraît femme-objet, pis c’est des modèles pour les jeunes, c’est beaucoup des influenceuses. Les jeunes, c’est ça qu’ils voient, ils ont 14 ans et ils commencent à faire des photos en brassière sur leur lit avec leurs chums de filles. […] C’est un message que tu transmets aux jeunes. C’est juste ça que je voulais dire, pis là le monde sont comme : «C’est notre corps, on peut faire ce qu’on veut!» », ajoute-t-elle en prenant un ton différent comme pour parodier les critiques qui lui ont été adressées.
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« Elle s’est pognée toute seule », a également lancé Marie-Lyne Joncas en parlant de Léa Clermont-Dion, qui lui avait répondu en 2018 que « c'est juste dommage de blâmer (encore) les filles d'assumer ce qu'elles sont et de tenter de policer leur corps en les dénigrant. » L’animatrice féministe a d’ailleurs commenté « navrant » sous la publication d’Alice Paquet.
Elle n’est pas la seule personnalité publique à avoir réagi. « Je ne compte plus le nombre de fois qu'elle a tenu des propos problématiques, a en effet écrit Jessie Nadeau. Elle a une grosse job de déconstruction devant elle, mais elle ne semble aucunement ouverte à une introspection, ni à considérer les critiques à son égard sur la misogynie intériorisée et le racisme ordinaire. En deux ans, qu'a-t-elle appris? Elle a encore le même discours saupoudré de slut-shaming. Pis là, elle en rajoute avec son victim blaming. Cool. Je l'ai unfollow depuis longtemps. Un unfollow de plus ça ne change pas grand-chose quand la personne a encore sa grosse tribune, et ses opportunités grandissantes qui lui permettent de continuer à s'exprimer comme ça. Faire partie du boys club est trop l'fun et confortable I guess. Je suis dégoûtée. »
« Ayoye que c'est problématique », a quant à elle commenté Alexe Gaudreault.
Marie-Lyne Joncas n’en est pas à sa première controverse du genre. Durant les Fêtes, un montage vidéo a circulé sur les réseaux sociaux, montrant plusieurs microagressions à teneur raciste que l’humoriste a faites dans le cadre de son travail.
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