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Johnny Depp se retrouve au centre d’une controverse pour sa nouvelle pub avec Dior
Crédit: Keystone

La marque de luxe Dior lançait aujourd’hui une promo sur ses réseaux sociaux pour son nouveau parfum Sauvage. L’annonce venait avec une courte vidéo de 10 secondes qui montre un Amérindien dansant dans le désert. À la fin, une voix hors champ, celle de Johnny Depp, le visage de la marque, se fait entendre et dit : « Nous sommes les terres ». La publication est accompagnée d’un message qui explique d’où vient l’idée derrière la création de ce nouveau parfum. « Un voyage authentique et profond au sein de l’âme amérindienne, sur un territoire sacré, fondateur et séculier. Plus d’informations viendront le 1er septembre », a écrit Dior.

La publicité complète est aussi disponible sur YouTube, on y voit Johnny Depp jouer de la guitare sur la même montagne où danse l’Amérindien en habit traditionnel. On voit aussi une femme vêtue d’une peau de loup qui semble chercher d’où provient le son de la guitare de l’acteur.

On est un peu surpris que Dior tente de jouer cette carte. En effet, il est assez rare qu’une entreprise s’en sorte bien quand elle utilise la culture amérindienne dans sa stratégie marketing. Et que dire de l’utilisation du mot « sauvage », souvent répété dans la publicité?

Il semble que ce n’est pas quelque chose que Dior a ignoré, car quelques jours avant l’envoi de la promo, la marque de luxe publiait une vidéo des coulisses du tournage sur YouTube qui insiste sur le fait que la vidéo a été produite avec l’implication d’Amérindiens. De plus, Johnny évoque ses origines amérindiennes et dit même qu’il a été adopté par une femme de la communauté comanche.

Sur Twitter, Dre Adrienne Keene, une universitaire et membre de la nation Cherokee de l’Oklahoma a écrit : « Je m’intéresse à Johnny Depp depuis 2012. Il n’est pas Amérindien […]. Et Dior a recours à l’appropriation culturelle depuis toujours. » C’est que Johnny Depp n’a aucune idée de la provenance de ses origines. Dans une entrevue pour Entertainment Weekly en 2011, on peut bien le constater : « J’imagine qu’il y a des Indiens d’Amérique, quelque part dans ma généalogie. Mon arrière-grand-mère était plus ou moins amérindienne, elle a grandi comme Cherokee ou peut-être Creek. »

Elle n’est pas la seule à ne pas être fan de la démarche. Une vague d’indignation a frappé Twitter ce vendredi. Bien des utilisateurs de la plateforme se sont dits outrés de voir la marque profiter de la culture amérindienne pour faire mousser ses ventes.

Ce n’est pas la première fois que Dior se retrouve dans l’eau chaude. Juste l’année dernière, Dior avait lancé une collection pour femmes inspirées des femmes mexicaines sans toutefois les présenter. En 2011, John Galliano, qui était le designer de la maison à cette époque, avait été renvoyé pour ses propos antisémites. Il est peut-être temps que Dior se questionne sur sa mission et l’image qu’elle veut projeter. Après tout, on est en 2019, l’ère de l’égalité, du féminisme et de l’inclusion.

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