En début de semaine, Julien Lacroix a été visé par des allégations d’inconduites et d’agressions sexuelles à la suite d’un reportage-choc du Devoir qui rapportait les témoignages de neuf femmes. Parmi celles-ci, on compte Geneviève Morin, conjointe de l’humoriste de 2013 à 2019, qui a raconté avoir été agressée sexuellement par ce dernier après la fin de leur couple, en plus des nombreux abus psychologiques et physiques qu’elle dit réaliser avoir subis.
Après les deux tentatives d’excuses de Julien Lacroix, ce fut au tour de Geneviève Morin de briser le silence avec un texte bouleversant publié sur Urbania. Elle revient sur sa relation de six ans avec l’humoriste et invite par le fait même la population à se questionner sur ses propres comportements, alors que la vague de dénonciations continue d’accumuler chaque jour des dizaines, pour ne pas dire des centaines, d’histoires d’abus en tous genres racontées par des victimes qui en ont assez d’être dans l’ombre.
Son texte a depuis été repartagé par beaucoup de gens, dont le comédien Félix-Antoine Tremblay.
Ce dernier ne s’attendait cependant pas à devoir expliquer à une internaute pourquoi la dénonciation et le texte de Geneviève Morin sont essentiels dans les circonstances actuelles.
En effet, au lendemain de son partage de l’article d’Urbania, une femme a commenté sa story en écrivant : « Questionnable tout ça... »
Il n’en fallait pas plus pour le comédien lui lance une réplique catégorique : « Absolument pas, Sylvie. »
Bien entendu, Sylvie n’en est pas restée là non plus et a tenté de justifier son point en minimisant l’expérience traumatisante de Geneviève Morin. En effet, selon elle, il aurait suffi à la jeune femme de quitter sa relation plutôt que de la subir. On pourrait même croire qu’elle ne « classe » pas l’histoire de Geneviève Morin comme une agression.
« On dénonce les agressions, je suis absolument d’accord… le reste? J’en parlais avec ma soeur et nous nous disions, elle est jeune, belle, sans enfant, pourquoi elle restait??? Elle dit : »c’était mon ami, bla, bla, bla…» Ouin. Sa job à elle c’était de »débarquer». C’est questionnable d’écrire un article dans Urbania sur les défauts majeurs de notre ex. Je répète, je ne parle en rien des agressions… Ça, c’est dénonçable! », a en effet répondu Sylvie.
Félix-Antoine arrive à peine à cacher sa frustration devant un tel raisonnement.
« Je n’ai pas envie d’avoir cette discussion avec vous à partir du moment où vous questionnez »pourquoi elle restait». CE N’EST PAS QUESTIONNABLE, CAR VOUS N’ÉTIEZ PAS LÀ ET CE N’EST PAS VOUS. Chaque humain a sa façon UNIQUE de gérer ses émotions et ses situations, et ce, en dépit de sa jeunesse, de la beauté ou du fait qu’elle ait ou pas d’enfants. C’est ridicule. C’est triste la façon dont vous jugez votre soeur et vous. Bye Sylvie », peut-on lire dans la story Instagram de Félix-Antoine Tremblay.
Il a par la suite ajouté un message qui s’adresse à tous ses abonnés : « Je ne peux pas concevoir qu’on mette le blâme sur la personne abusée dans une relation toxique en disant : »sa job était de partir». »
À lire cet échange, l’article de Geneviève Morin prend encore plus d’importance, car, pour reprendre ses mots, il semble bien que la « société [soit] malade, peut-être même gangrénée par notre vision de la sexualité. » Quand on commence à vouloir comparer les dénonciations et juger lesquelles méritent vraiment d’être entendues, c’est le signe qu’un changement dans les mentalités doit être entrepris.
Comme l’écrit Félix-Antoine Tremblay : « Restons forts et solidaires, la gang. »
La compassion est le seul chemin pour arriver à mieux nous comprendre collectivement.