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Big Brother: Varda Étienne s’ouvre sur la santé mentale et la téléréalité

Dimanche soir, on perdait notre attachante et fabuleuse diva de Big Brother Célébrités. Entièrement par elle-même, Varda Étienne a choisi de quitter l’aventure. Vivant avec la bipolarité, l’autrice et animatrice qui a toujours était très ouverte à propos de ses problèmes de santé mentale a senti qu’elle sombrait et a voulu rentrer chez elle afin de s’aider à aller mieux.

Il faut dire que Varda a eu la permission de consulter son psychiatre durant son séjour dans la maison. « Les deux dernières semaines, je n’étais pas au top de ma forme. Lorsque j’ai senti vraiment que ça n’allait plus, qu’il fallait que je quitte, j’ai parlé à mon psychiatre le jour même », a-t-elle confié aux quelques médias qu’elle a rencontrés, lundi. Suivant ce constat, elle a ensuite annoncé au confessionnal sa volonté de quitter en s’adressant à la production.

Mettons quelques points au clair, sa mise en danger n’a pas du tout influencé son désir de partir. « Même si j’étais sauvée, ça n’aurait rien changé pour moi. J’allais quitter de toute façon », avoue-t-elle en ajoutant qu’elle aurait trouvé un peu égoïste de rester au détriment de quelqu’un d’autre alors qu’elle savait que l’aventure était terminée pour elle. Le départ de Jean-François Guevremont la semaine dernière a eu un impact sur son appréciation de l’expérience, mais n’a pas non plus été sa motivation à y mettre fin.

Son conflit avec Marie-Chantal Toupin n’est pas plus ce qui est venu mettre une note négative sur sa participation au point de lui donner envie de laisser Big Brother derrière elle : « Lorsqu’il y a eu l’histoire avec Marie-Chantal Toupin, moi, j’ai été très en paix et très sereine avec la façon dont j’ai traité le dossier, parce que des Marie-Chantal Toupin, il en existe plein dans ce bas monde. Je trouve qu’au contraire, ça a donné lieu à des échanges, des discussions intéressantes, des enjeux de société qui méritent d’être débattus. […] On est une microsociété à Big Brother, et on avait l’impression de vivre les mêmes injustices que dans la société. »

En fait, ce qui a motivé Varda à s’en aller du manoir de Big Brother, c’est sa santé, rien de plus, rien de moins. Déjà en acceptant de participer à la téléréalité, l’animatrice savait qu’elle se lançait dans un grand défi personnel. « Très honnêtement, ça a été beaucoup moins pire que ce à quoi je m’attendais », lance avec une fierté méritée celle qui ne pensait pas réussir à passer plus que deux semaines dans l’aventure. « Le mois de janvier, qui est le mois le plus difficile pour moi depuis mon diagnostic il y a 35 ans, j’ai été capable de passer au travers comme une championne. Y’est là le grand prix de Varda à Big Brother! C’est pas le 100 000$. […] Quand j’ai vu le 1er février, je pleurais ma vie parce que je me disais : «I made it!» […] Quand je suis sortie, j’étais pas en train de faire le bacon à terre. C’est que je sentais que mon état allait peut-être en arriver là, donc j’ai voulu me préserver. »

Bell Média

Outre ce beau sentiment de fierté, une légère culpabilité envahit tout de même Varda Étienne, qui sait que des décisions seront prises en fonction de son départ et qu’il est possible que ça nuise à son alliance. « Moi aussi, je perds en quittant, rappelle-t-elle toutefois. J’ai toujours dit qu’il n’y aura jamais assez de zéros sur un chèque pour que ma santé mentale passe après ».

C’est surtout envers la production, plus qu’envers ses anciens colocataires, que l’autrice de Maudite folle! ressent une certaine culpabilité : « J’avais peur de décevoir la production [avec mon départ]. Ça, ça me faisait de la peine, beaucoup. C’est la première édition, on m’a choisie, c’est un cadeau. Est-ce que je méritais ça? Je le sais pas trop, mais j’ai dit oui! Et quand j’ai décidé de faire mes valises pour rentrer dans la maison de Big Brother, c’était pour y rester le plus longtemps possible et pour donner le meilleur show possible. […] J’ai l’impression de ne pas avoir livré la marchandise au complet. Ça, ça me déçoit. »

« En 25 ans de télé, je n’ai jamais, jamais été aussi bien traitée par une production, précise Varda Etienne. On est traités vraiment comme des célébrités internationales, des petits bébés lala. Ils répondent à tous nos besoins à la minute qu’on leur demande, ils sont attentifs. Ça a été une opportunité inespérée pour moi. Et je suis extrêmement reconnaissante. »

La télévision québécoise n’a pas toujours su laisser la place à une femme noire avec des problèmes de santé mentale, mais Big Brother a montré que cette place est méritée et nécessaire. Parler de problème de santé mentale est toujours important, mais en plus, Varda Étienne a ce don pour le faire en s’adressant à sa communauté, qui n’a pas nécessairement autant de modèles en la matière.

« Jean-François n’a pas hésité une demi-seconde à prendre ma défense, pas parce que je suis Varda, mais parce que je suis Varda, une femme noire qui a des troubles de santé mentale. On a tout de suite mis l’étiquette de la «angry black woman» », commente l’éliminée de la semaine, qui rappelle ainsi que sa présence à l’émission a aussi été une occasion pour constater comment les stéréotypes sont véhiculés et assimilés.

Reste à voir si le « boys club » ressortira plus fort du départ de Varda. « Si on regarde les épisodes, ça peut laisser croire qu’effectivement, ça peut se terminer en «boys club», analyse notre diva adorée. Par contre, ne pas sous-estimer Lysandre Nadeau. Lysandre Nadeau est une femme qui est brillante, qui connaît parfaitement le jeu. »

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