Des fois, on a juste besoin de se le faire rappeler. L’actrice Rosalie Bonenfant a profité de sa chronique du vendredi au 107.3 sur les ondes de Rouge FM pour témoigner sur la difficulté qu’ont parfois les femmes à se sentir à l’aise d’énoncer un « non » clair à leur partenaire. Et ce, même dans un contexte de douceur et d’amour.
La voix tremblante d’émotion, l’auteure s’est ouverte sur une situation en apparence banale vécue avec son amoureux, où elle s’est permis de lui dire qu’elle voulait se contenter des bisous qu’ils s’échangeaient, un matin. Aux côtés de sa maman, l’animatrice Mélanie Maynard qui était tout aussi émue, Rosalie raconte alors avoir pleuré le restant de la journée, troublée par les émotions que son refus avait suscitées chez elle.
« Je me sentais inadéquate, une pas bonne blonde, parce que j’étais pas qualifiée pour m’offrir à mon homme 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Des pensées dégueulasses que je condamne moi-même en temps normal. Même si mon chum ne me faisait sentir aucune pression, j’en ressentais une qui est bien réelle. Celle d’être une petite nymphette à votre portée, une femme-objet prête à porter. J’étais désemparée parce qu’en sachant que j’acceptais pas d’enfiler le costume de celle qui était toujours prête à se déshabiller, ça faisait de moi celle qui est remplaçable, par des filles tout le temps plus excitées pis plus généreuses que moi sur Internet. »
Celle qu’on a pu voir dans ALT et Jérémie à VRAK a aussi fait allusion aux victimes présumées de Éric Salvail, Gilbert Rozon, Gilles Parent et Michel Brûlé, dont les témoignages ont fait boule de neige cette semaine.
« Je sais que mon corps ne m'appartient pas encore tout à fait, parce que même dans une situation de douceur pis d'amour, où y'a aucune pression, je me suis sentie coupable d'imposer un refus à mon chum. Parce qu'on se sent encore obligées. Parce qu'on sent encore que c'est ce qu'on doit. Je me suis fait une promesse, pus jamais je vais m'excuser d'avoir à dire non. Pour la douleur que mon cœur intelligent a eu de me voir pleurer parce que je me suis écoutée, mais surtout, surtout, pour ceux et celles qui eux, n’ont même pas eu la liberté de le dire. »
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