Aller au contenu
Virginie Fortin donne sa franche opinion sur le possible retour des artistes visés par la vague de dénonciations

Cet été, le milieu culturel a été ébranlé par une vague de dénonciations qui a visé de nombreuses personnalités connues. Quelques mois plus tard, certaines d’entre elles ont rompu leur silence pour témoigner de leur cheminement. On pense ici à Maripier Morin, Alex Nevsky et plus récemment Julien Lacroix. Leurs sorties publiques ont provoqué de nouvelles réflexions qui sont loin d’être simples. Questionnée à ce sujet lors de son passage à Deux hommes en or, l’humoriste et comédienne Virginie Fortin a donné sa franche opinion sur le sujet.

« J’avais mal à mon milieu bien avant que tout ça se passe. Ce n’est pas parce que ce n’est pas dénoncé qu’on ne le voyait pas aller », a-t-elle lancé sans ambages en début d’entrevue.

Malgré tout, l’artiste de 34 ans ne tient pas seulement un regard pessimiste sur son milieu, car des aspects positifs sont aussi ressortis de la vague de dénonciations.

« Je sens qu’il y a une plus grande solidarité chez les consoeurs de mon milieu, chez certains confrères aussi. Maintenant, quand une personne décide de verbaliser une situation inconfortable ou aussi grave qu’une agression, eh bien, je pense qu’elle est écoutée un peu plus — un peu plus —, elle est moins décrédibilisée rapidement », a-t-elle déclaré sous toute réserve.

Car oui, c’est difficile de changer, a souligné Virginie Fortin. Et c’est pourquoi les conversations autour de la vague de dénonciations divisent autant.

La preuve? À la publication du message de Julien Lacroix, beaucoup de gens se sont sentis inconfortables, mais d’autres ont salué son retour. L’animateur Patrick Lagacé a voulu savoir ce qu’a pensé Virginie du mea culpa de l’humoriste.

« Ça ne m’a pas nécessairement surprise de le lire, a-t-elle d’abord indiqué. Je suis capable de comprendre l’espèce d’urgence ou la nécessité que puisse ressentir quelqu’un qui s’est fait dénoncer publiquement de vouloir faire un mea culpa, pis de vouloir le faire pour les bonnes raisons. »

Elle dénote cependant aussi que ça peut « être violent pour certaines personnes qui ont été ses victimes de voir cette personne-là, après six mois, avoir eu une réflexion assez profonde et recevoir les éloges de gens qui sont avec lui ».

Sans le nommer, Virgnie Fortin soutient alors que les amendes honorables de Julien Lacroix auraient pu être privées plutôt que publiques.

À cela, Patrick Lagacé lui a lors demandé s’il était possible pour les gens dénoncés de revenir dans la sphère publique.

Plutôt que de répondre, Virginie Fortin a préféré lancer une série de questions qui s’adresse au public : « Faut-tu qu’ils reviennent ces gens-là? Est-ce que c’est des gens dont le talent est tellement extraordinaire et que la présence est tellement extraordinaire qu’on en a besoin dans nos vies? Est-ce que j’ai besoin de ce divertissement à ce point? Après ça, oui, il faut réhabiliter ces personnes-là, il faut qu’elles puissent revivre un semblant de vie si on veut moralement faire la bonne affaire. Mais est-ce que nous, en tant que public, on a besoin absolument des jokes, des productions de celui-là et de lui à la radio? C’est-tu un besoin fondamental qu’on a d’entendre ces voix-là? Je ne le sais pas. »

Plus encore, pour l’humoriste, il n’est pas possible de quantifier le temps de pause d’une personne dénoncée, alors que le milieu et la société sont en pleine réflexion sur le sujet. Tout est une question de temps, bien entendu, mais pour avoir des réponses, il faut d’abord se poser les questions.

Reste qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire si on se fie à Virginie Fortin qui a conclu avec une déclaration aussi choquante que peu surprenante, malheureusement : « Est-ce que j’ai mal à mon milieu? Oui, un peu. Pourquoi moi je sais qu’il reste du monde à tasser, mais que je ne peux pas en parler parce que ce n’est pas à moi qu’ils ont fait quelque chose de pas correct? Et je ne vais pas forcer personne à parler parce que c’est une démarche personnelle. Mais il y en a du monde dont le nom circule et que le monde engage quand même, pis qu’on sait, on pense, on n’est pas sûr… »

Pour voir l’entrevue complète, c’est ici.

Plus de contenu