Aller au contenu
Un premier épisode frappant pour la nouvelle série Alertes

Un peu plus d’un an après la conclusion de la minisérie Alerte Amber, son spin-off s’apprête à prendre les ondes de TVA. Intitulée Alertes, la nouveauté commence fort avec un premier épisode haut en action qui nous ramène exactement là où on nous avait laissés, en novembre 2019.

La famille Charbonneau ne fait plus du tout partie du scénario, qui se consacre désormais à l’équipe de l'Escouade spéciale pour personnes disparues. Pas besoin, donc, d’avoir vu Alerte Amber pour apprécier la série qui en est dérivée; suffit de savoir que l’histoire se concluait avec le sergent-enquêteur Renaud Magloire (Frédéric Pierre), qui découvrait sa soeur toxicomane violemment assassinée. C’est là qu’on le retrouve — dans l’état que vous pouvez imaginer — dès l’ouverture d’Alerte, et l’enquête entourant ce meurtre aura une place importante dans les 12 épisodes à venir cet hiver, qui seront suivis par 12 autres heures à l’automne.

L’autrice de ces lignes doit l’avouer, elle n’avait pas été particulièrement impressionnée par Alerte Amber qui donnait trop dans le drame à son goût et pas assez dans le suspense qu’on lui avait promis. Il faudra voir si Alerte garde le même rythme que dans son premier épisode ou si toutes les scènes seront éventuellement en compétition les unes contre les autres pour en couronner une comme étant celle qui fait le plus brailler le public, mais pour le moment, ça commence bien.

Le changement de personnages y est pour beaucoup. Exit le drame familial dont notre télé pullule (enfin!) et bienvenue dans un thriller qui s’intéresse aux enquêteurs. L’autrice Julie Hivon, qui signe Alertes, racontait aux médias cette semaine qu’elle avait travaillé pour ajouter une dimension plus personnelle aux membres de l’Escouade afin d’en faire des personnes complexes et moins unidimensionnelles. Dans certains cas, comme pour Renaud Magloire, la vie personnelle et la vie professionnelle s’entrecroisent; dans d’autres, comme la capitaine Stéphanie Duquette (Sophie Prégent), ça reste dans le domaine privé (du moins, dans le premier épisode).

Si la production d’Alertes a beaucoup misé sur la continuité et l’importance de conserver l’ADN d’Alerte Amber, l’histoire ne donne pas dans les mêmes registres, chose que la distribution a soulignée en rencontrant virtuellement les médias. « Il y avait dans notre jeu un non-jeu, parce qu’il fallait laisser la famille Charbonneau être au coeur du drame », disait la présidente de l’UDA, qui se félicite par ailleurs du bon déroulement des tournages en pleine pandémie.

En effet, l’équipe de l’Escouade était là pour supporter la famille Charbonneau. Cette fois, c’est l’inverse : la capitaine Duquette, Renaud Magloire, la sergente-enquêteuse Lily-Rose Bernard (Mylène St-Sauveur), le travailleur social Dominic Lacroix (Charles-Alexandre Dubé) et la petite nouvelle, la psychothérapeute et criminologue Pénélope Roy (Catherine Bérubé), sont au coeur du récit que les victimes et leurs proches viennent compléter. C’est la formule classique utilisée entre autres par District 31, mais pas que.

Les victimes et leurs proches composent justement une autre dimension à laquelle l’autrice a voulu « donner de l’oxygène ». On va plonger dans leur drame, cet élément très humain auquel les téléspectateurs et téléspectatrices se sont attachés avec Alerte Amber. Et c’est là que se dessine la deuxième principale intrigue de la douzaine d’épisodes de l’hiver, puisqu’une attaque au camion-bélier vient marquer le départ de la série.

On n’entrera pas dans les détails de cet attentat, un punch que la production a choisi de dévoiler avec la bande-annonce, mais il est un peu amusant de voir qu’il a été montré ainsi dès la première promo tandis que l’identité du kidnappeur d’Elliot dans Alerte Amber était pratiquement un secret d’État, alors qu’elle était en fait révélée assez rapidement et donnait tout l’angle de l’histoire. Une décision que le producteur Charles Lafortune a expliqué avec cette analogie : « On t’a montré le slingshot, on t’a montré la roche, mais on t’a pas montré le coup ».

Toujours est-il que, comme pour la série policière de Luc Dionne, l’actualité inspire. Disons qu’on en a soupé de ce genre d’attaques en les voyant dans les bulletins de nouvelles et qu’en saupoudrant cette intrigue d’islamophobie et de suprématie blanche, on se sent très, très proche de la réalité.

Mais quel est le lien entre un attentat haineux comme celui-là et une escouade qui se consacre à retrouver des personnes disparues? Évidemment, un nouveau personnage devait venir faire le pont : Guillaume Pelletier (Danny Gilmore), sergent-enquêteur peu sympathique qui travaille à l’unité des crimes contre la personne, sera en charge du dossier, mais aura besoin de l’aide de l’Escouade puisque le néonazi qui a fait l’attaque a bien l’air d’avoir d’autres crimes cachés dans ses placards… Ce punch-ci, par contre, on vous laisse le plaisir de le découvrir entièrement par vous-mêmes.

Avec son montage rapide, sa caméra à l’épaule, son ambiance sombre durant les scènes intérieures et celles sous la pluie qui a coulé tout au long des tournages, Alerte reprend le visuel d’Alerte Amber pour des besoins évidents de continuité. Mais on va ailleurs, tant dans les personnages (de nombreux nouveaux visages seront présentés au fil des épisodes) que dans les thèmes. Meurtre, crime haineux, intimidation et, bien sûr, disparition seront au menu pour la saison. Un nouvel angle qui donne un second souffle et qui promet pour la suite, à condition qu’on garde le rythme.

Alertes sera diffusée les lundis à 21h sur les ondes de TVA dès le 8 février.

Plus de contenu