[MISE À JOUR] Le journaliste Michel Venne a nié les allégations de Léa Clermont-Dion ainsi que celles des deux autres potentielles victimes qui l’ont nommée au journal Le Devoir. Lise Payette, quant à elle, a d’abord avoué dans le Journal de Montréal avoir tenté de dissuader Léa Clermont-Dion en 2015 « pour son propre bien », puis s’est rétractée et a nié avoir eu connaissance des allégations que tient Léa Clermont-Dion contre son ex-patron.
Dans une longue déclaration publiée sur sa page Facebook, Léa Clermont-Dion décrit en détail le processus qui aurait muselé la dénonciation qu’elle a faite en 2014, lors du mouvement #AgressionsNonDénoncées. Dans cette lettre, l’auteure et animatrice nomme d’emblée son agresseur présumé, Michel Venne, journaliste et éditeur québécois de renom, également connu pour être l’une des personnalités du journal Le Devoir. Léa Clermont-Dion affirme avoir porté plainte hier à la police contre le directeur fondateur de l’Institut du Nouveau Monde.
« 2008. J'ai 17 ans. Je suis agressée sexuellement par mon patron, un baby-boomer de gauche que tout le monde admire, moi la première. Je viens de terminer mon secondaire cinq. Je suis une jeune fille allumée, fonceuse et idéaliste. Je n'ai peur de rien. J'ai pour idole un être charismatique, intelligent et engagé. C'est mon boss, il s'appelle Michel Venne. C'est un intellectuel, journaliste et fondateur de l'Institut du Nouveau Monde, une organisation politique de participation citoyenne. Je travaille pour l'organisation le temps d'un été. Je me sens vraiment cool et très choyée. Advient un événement spécial où des centaines de jeunes se rassemblent pour »refaire le monde». La surprise, j'ai droit à une »promotion». Je dois accompagner le grand boss pendant quelques jours. Je déchante un peu quand je constate que mon idole est étrange et déplacé. Je déchante tout court quand je me fais agresser. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je suis sous le choc. Je quitte mon emploi, bouleversée et cynique. Mon idole est mon ennemi. Je le déteste et le méprise. »
En révélant l’année où s’est produite son agression, l’auteure laisse malgré elle deviner la personnalité dont elle parle et les rumeurs se font nombreuses. En 2015, Léa accepte le rendez-vous que lui propose Lise Payette, la première femme ministre de la condition féminine au Québec, son idole.
« Elle me reçoit, gentille et avenante. Deux heures qu'elle prend à m'amadouer, me flatter, me séduire. Elle réussit. Après deux heures de discussion, Payette change de sujet radicalement. Le ton monte. Elle me dit que j'ai fait du tort à un ami. Cet ami, c'est Michel Venne qui brigue la direction du journal Le Devoir. Par ma faute, il n'aura pas le poste me dit-elle. J'ai »brisé cet homme, sa famille». Elle me demande de me rétracter, car »après tout, je n'ai pas été violée». Elle me demande de signer une lettre réfutant les faits. Car, à ses dires, je pourrais être poursuivie. Poursuivie de quoi? Avec du recul, de rien du tout. Mais, à ce moment-là, je suis en mode panique je ne vois plus clair. J'ai le vertige. J'obéis. Je signe. Je commets l'erreur. Je réagis comme une proie devant un prédateur, encore. Je fige. Je me soumets. Je m'étais promis de ne plus tomber. »
En 2016, Lise Payette perd son emploi pour avoir défendu un autre ami, le défunt réalisateur Claude Jutras, dont le nom a été sali suite à des témoignages qui ont révélé ses tendances pédophiles. Léa Clermont-Dion s’est récemment entretenue avec la femme politique pour rétracter sa signature, sans réel succès. Le papier aurait été perdu par Michel Venne.
Aucun commentaire n’a encore été émis de la part de Michel Venne. Plusieurs personnes ont toutefois partagé le témoignage de l’animatrice via sa publication Facebook. À suivre.
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Crédit photo : Karine Paradis