L’homme d’affaires Vincent Guzzo a créé un tollé ce week-end en déclarant au Journal de Montréal : « On a le droit d'aller se saouler parce que la SAQ est ouverte, on a le droit de se geler parce que les magasins de pot sont ouverts, mais on n'a pas le droit d'aller voir un film ». Il réagissait ainsi (de manière assez surréaliste, faut-il vraiment le préciser?) à l’annonce du gouvernement de François Legault qui demandait dimanche la fermeture des lieux de rassemblements, tels que les cafés, les bars, les bibliothèques et… les cinémas.
À l’antenne de QUB Radio ce lundi, le président des cinémas Guzzo a voulu clarifier son message alors qu’il accordait une entrevue à Sophie Durocher à son émission On n’est pas obligé d’être d’accord. Celui qu’on peut voir à Dragon’s Den sur CBC a commencé par expliquer qu’il a constaté que l’épidémie est plus avancée dans d’autres régions d’Amérique du Nord où les cinémas restent malgré tout ouverts, déplorant avoir dû fermer ses succursales.
Il a affirmé que son commentaire avait été « un peu pris hors contexte » et a voulu apporter des précisions à son message : « La vérité des faits, c’est qu’est-ce qu’on fait avec les mineurs? Qu’est-ce qu’on fait avec les jeunes de 14 ans? Qu’est-ce qu’on fait avec les enfants de neuf ans? Quand eux aussi ils ont de l’anxiété, eux aussi ils doivent faire quelque chose, que ce soit dans un cinéma ou sur une pente de ski… Et je peux comprendre tout le problème de la pandémie, je ne nie pas ça. C’est pour ça que, nonobstant le fait que j’ai été pris de contre-pied et j’ai pas apprécié qu’on annonce qu’on ferme les cinémas, la première chose que j’ai faite, trois heures plus tard, après que toutes les séances étaient finies, les cinémas étaient fermés. »
Autrement dit, bien qu’il se soit plié à la demande du gouvernement, il estime que les divertissements, comme le cinéma, sont nécessaires durant ces temps de crise pour le bien-être de la population. Or, comme l’explique d’ailleurs son interlocutrice, c’est ainsi que le virus se propage et c’est pour cette raison que les mots « quarantaine », « confinement » et « distanciation sociale » sont sur toutes les lèvres et que les gens sont priés de rester chez eux.
« Ce que je suis en train de dire, c’est qu’il faut pas que la panique prenne la place de la pandémie », a lancé Vincent Guzzo, qui continue de considérer qu’il y a « plus de panique que de raisonnements logiques ». « Il faut dire au monde quoi faire, mais faut pas dire à personne que dans une semaine on va être comme l’Italie », a également dit la personnalité publique d’origine italienne. La contradiction ici est difficile a ne pas soulever, puisque c’est justement parce que les Italiens ont mis du temps avant d’accepter de se mettre en quarantaine que leur système de santé est présentement en train de s’écrouler dû au nombre de cas de COVID-19 qui se sont présentés en même temps dans les hôpitaux.
Par ailleurs, Guzzo a aussi dit avoir appelé à la fermeture des frontières, une mesure enfin prise par Justin Trudeau lundi en début d’après-midi. Suivant la logique « guzzéenne », il n’est plus intéressant d’avoir des touristes au Canada s’ils ne peuvent pas se rendre dans des lieux publics et, donc, consommer. Suivant la logique du reste du monde, il s’agit bien sûr d’une manière d’éviter la propagation du virus.
Ceci dit, pas besoin d’aller dans les cinémas pour se divertir devant un film. Frozen 2 sera disponible dès mardi sur Disney+ avec trois mois d’avance, tandis que Télé-Québec vient de lancer sa programmation spéciale Ciné-mollo.
Pour écouter l’entrevue de Vincent Guzzo, c’est sur QUB Radio. En plus, pas besoin de sortir de chez vous pour ça!