On a eu droit hier soir au dernier épisode d’Unité 9 avant les Fêtes et la finale de mi-saison s’est faite tout en douceur. Alors qu’on est habitués à des scènes choquantes et violentes à ce temps-ci de l’année, c’est plutôt tout en douceur qu’on nous a fait découvrir le passé bouleversant d’Eyota (Natasha Kanapé-Fontaine) alors qu’elle s’ouvrait à Jeanne (Ève Landry), quelques instants avant que cette dernière n’aille à nouveau confronter son agresseur et père de sa fille.
Les deux détenues avaient précédemment obtenu la permission de quitter le département de sécurité maximale pour retourner dans la grande cour, et même de vivre ensemble dans la même unité (la neuvième, histoire de redonner un sens au titre de la série). C’est là qu’elles se sont ouvertes mutuellement sur les agressions sexuelles qu’elles ont vécues, faisant certainement verser quelques larmes au public alors qu’Eyota révélait que c’est son grand-père, qui a lui-même connu les horreurs des pensionnats autochtones de l’époque, qui la vendait aux hommes blancs du village. Expliquant combien ils l’ont brisée, la courageuse femme a dit que, malgré ses yeux bandés, elle pouvait reconnaître tous ses agresseurs par leurs odeurs : le policier, le maire, le prêtre…
C’est ainsi qu’elle a insufflé à Jeanne la force de retourner voir celui qui l’a mise enceinte contre sa volonté, en lui disant de profiter de l’occasion pour le confronter, parce que si elle en avait la chance, elle dirait à tous ces hommes combien ils l’ont détruite.
On se souvient que, l’an dernier, l’auteure Danielle Trottier avait dit que le mouvement #MoiAussi avait changé à tout jamais sa façon d’écrire. Disons qu’on en a eu la preuve avec cette scène qui visait droit dans le mille.