Avez-vous crié en écoutant Toute la vie, mardi soir? Ici, on a lancé une série de non, non, non, non, NON incontrôlables en assistant à une scène des plus choquantes. Attention, cet article contient des divulgâcheurs, mais aborde également des sujets très sensibles comme le viol et l’inceste.
Dans la première moitié de cette deuxième saison, on a découvert l’attachante Éloize (Élizabeth Tremblay-Gagnon), une adolescente qui présente une légère déficience intellectuelle se manifestant notamment par un manque d’inhibition et donc un personnage unique qu’on aurait aimé suivre encore un bon moment. Malheureusement, la jeune fille enceinte a été victime d’un accident dans les derniers épisodes et repose à l’hôpital en mort cérébrale en attendant que le foetus soit prêt pour naître par césarienne.
Ce sont ses parents, Éric (Pierre-François Legendre) et Marjolaine (Brigitte Lafleur), qui ont pris la décision d’élever son enfant à naître, et si cette nouvelle vie semble faire beaucoup de bien à la mère, c’est bien différent pour le père. Lui qui donnait initialement l’impression d’être un père modèle a fait l’objet de soupçons des fans depuis l’accident, non seulement parce qu’il avait de plus en plus l’air de cacher quelque chose, mais en plus parce que la promo avait laissé croire à plusieurs qu’il avait peut-être abusé de sa fille quand elle vivait encore.
C’est donc mardi soir qu’on a finalement découvert le lourd secret d’Éric. Alors qu’il dormait sur le sofa, Éloize, fascinée par les pénis, s’est approchée de lui pour observer son érection qui se dessinait sous ses sous-vêtements. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, c’est elle qui a abusé de son père, qui s’est tranquillement réveillé en croyant qu’il s’agissait de sa conjointe, jusqu’à ce qu’il enlève le bandeau qu’il avait sur les yeux et réalise avec effroi ce qui était en train de se dérouler.
Dire que le père est rongé par la culpabilité et hanté par ce souvenir est un euphémisme. On voit un homme détruit, sombrant dans la dépression et l’alcool. Par contre, autant cette scène était profondément choquante, autant on s’explique mal qu’Éric soit soudainement envahi par les émotions, lui qui semblait en parfaite maîtrise de ses moyens depuis le début de la saison, alors que cet événement est antérieur à la grossesse d’Éloïze et aurait donc déjà dû le troubler. On se retrouve devant deux possibilités : ou bien il craint être le géniteur de l’enfant de sa fille et cette réalité le frappe davantage depuis la mort de celle-ci, ou bien on fait face à un immense trou dans le scénario.
Quoi qu’il en soit, les téléspectateurs et téléspectatrices ont commenté en masse leur dégoût et leur surprise sur la page Facebook de l’émission. « C’est dégueulasse en maudit. Le père doit tellement s’en vouloir même s’il n’est coupable de rien. Ça doit être terrible de vivre avec ça sur la conscience… Tantôt, j’étais certaine que sa femme allait le retrouver mort », écrit une internaute qui sent comme nous que cette intrigue pourrait finir avec un suicide. « Oui c'est une série dramatique, mais trop c'est comme pas assez… », souligne une autre, un commentaire qui revient également assez fréquemment.
Il faut dire qu’en parallèle à ces scènes, on suivait également l’histoire tout aussi dramatique de Sassam (Lyna Khellef), qui mettait finalement son plan à exécution en allant chercher sa soeur dans le pays d’origine de leur famille après avoir provoqué son accouchement un mois avant la date prévue. Tina (Hélène Bourgeois-Leclerc) est presque tombée dans les pommes quand elle a réalisé ce qui s’était passé et que, selon elle, la jeune femme avait « abandonné » son poupon. Malheureusement, quand la directrice et Christophe (Roy Dupuis) ont compris ce que Sassam avait fait, elle avait déjà quitté le pays et courrait vers un grand danger, ses parents lui ayant tendu un piège.
On l’avait déjà dit au début de la saison et on va le répéter puisque le constat s’accentue au fil des épisodes : toute cette trame narrative est bourrée de préjugés. Dans un monde où l’islamophobie est très présente, les scénaristes gagneraient à explorer cet élément (comme dans Alertes) plutôt que d’encore et encore nous gaver des mêmes histoires concernant les musulmans : crimes d’honneur et cellules terroristes. District 31 avait beaucoup fait réagir à ce sujet il y a deux ans, mais la controverse n’a visiblement pas fait bouger les choses.
Si vous avez besoin d’aide :
Ligne d’intervention de prévention du suicide : 1 866 APPELLE (277-3553)
Le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions sexuelles (RQCALACS)