Alors qu’elle annonçait en août dernier qu’elle prenait une pause des réseaux sociaux, Safia Nolin a décidé de briser temporairement son silence ce week-end afin d’émettre un puissant discours en lien avec le décès tragique de Joyce Echaquan, une femme atikamekw de 37 ans décédée en septembre dernier à l’hôpital de Joliette sous les commentaires racistes des infirmières qui auraient dû prendre soin d’elle.
Dans une vidéo de quelques minutes déposée sur son compte Instagram dimanche, Safia revient sur ce terrible événement, mais également sur les réflexions qui se sont creusé une place chez elle par la suite, tant aux niveaux sociétal que personnel. « Justice pour Joyce. Je sors de mon silence pour une seule raison, il faut que les choses changent et je veux partager ma façon de devenir une bonne alliée », décrit l’autrice-compositrice-interprète en entrée de jeu.
« Je dois accepter et j’invite tout le monde à accepter ça aussi, que l’on, en tant que communauté, a fermé les yeux sur ça [le racisme envers les Autochtones] pendant des années. C’était la même chose pour Black Lives Matter. Et je pense que la meilleure façon de vraiment devenir une alliée — en tout cas, pour moi, c’est comme ça que je le vois —, c’est d’accepter le sentiment dégueulasse qu’est la culpabilité. […] J’ai vécu un énorme débat intérieur cet été, quand je me suis rendu compte que, hey, ce n’est pas vrai que je suis mieux que tout le monde. Je ne pensais pas ça non plus, mais je veux dire que j’ai mené des combats, oui, et j’ai milité pour des trucs, mais qui ne concernaient que moi-même, qui concernaient les causes qui me rejoignent concrètement, comme le body positivity, le poil, les femmes, les queers et tout. Mais je ne me suis jamais posé la question et je n’ai jamais décidé de prendre mon énergie et de la mettre dans autre chose que mes combats à moi. Quand je me suis rendu compte de ça, cet été, j’ai vraiment trouvé ça difficile », avoue Safia.
« Je me suis dit que c’était l’heure de changer ça. Et je me suis mise à essayer de faire des choses concrètes, de remonter aux sources, d’y réfléchir et de contacter des productions pour leur mentionner qu’elles manquaient de représentativité, de me renseigner, de m’éduquer… Là, c’est l’heure de faire ça avec les Premières Nations, les Autochtones, les Innus. C’est l’heure de changer […] et de se remettre en question », a-t-elle affirmé.
« La seule chose que tous ces gens ont besoin, c’est que l’on fasse notre travail nous-mêmes pour devenir de bons alliés », a conclu Safia à la fin de son discours.
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L’artiste québécoise en a également profité pour partager ses plus sincères condoléances aux proches de Joyce Echaquan.
La semaine dernière, Elisapie livrait une percutante performance en hommage à Joyce Echaquan à Tout le monde en parle.