P-A Méthot a toujours été transparent quant à ses combats physiques et mentaux au cours de sa riche carrière en humour. De passage à l’émission 1res fois, il n’a pas dérogé à la tradition en se montrant encore une fois des plus vulnérables, alors qu’il se faisait surprendre par d’anciens collègues de classe qui l’ont accompagné lors de son premier voyage à l’étranger.
Parmi les témoignages qui nous ont le plus touchés, on note celui d‘Anne-Pierre Bouffard, qui s’est souvenue avec douceur et admiration d’un jeune P-A de 21 ans déjà bousculé par les questionnements de la vie : « Je me souviens d’être allée me promener et il y avait un P-A un peu songeur, assis sur une roche, et je suis allée le voir. Il avait l’air préoccupé et à ce moment, il s’était ouvert sur sa sensibilité. Ça m’a permis de découvrir un homme avec une grandeur d’âme pis quelqu’un qui, derrière son masque de clown à l’époque, cherchait un sens à sa vie et à se comprendre. »
« Il m’avait livré ses émotions et plusieurs épisodes de sa vie et il se questionnait sur sa santé mentale, ça l’inquiétait. Tout ce qu’il demandait à l’époque, c’était de trouver un bien-être, faire rire les gens en étant lui-même, pas être le clown de service. Ce que je trouve intéressant, c’est que quand P-A est devenu plus connu en tant qu’humoriste et qu’il s’est révélé au grand jour avec sa maladie bipolaire, je me suis dit qu’il a réussi […] et en plus, il utilise la place publique pour déstigmatiser la santé mentale. C’est vraiment magnifique… C’est un grand homme à mes yeux », a-t-elle par la suite ajouté.
Des mots qui ont frappé droit au coeur l’humoriste. Il ne s’attendait vraisemblablement pas à recevoir de tels éloges, mais surtout d’avoir la réponse à une question qui le tenaille depuis des années.
« C’est en 94, ce voyage-là. Moi, j’ai eu mon diagnostic en 2000, ça fait six ans avant. Il y a eu un bout entre 94 et 2000 où je te raconterais ma vie et ça a l’air d’un film dans ma tête. On dirait que je te raconte l’histoire d’un autre tellement c’était pas ça. Et je me suis tout le temps demandé : »Quand est-ce que j’ai commencé à me poser des vraies questions?» Anne-Pier vient de me donner la réponse », a-t-il soulevé, la voix brisée par l’émotion.
« Même à cette époque-là, je savais déjà que quelque chose en dedans de moi n’allait pas bien, et je n’étais pas capable de l’identifier », a-t-il aussi souligné, visiblement sous le choc de cette réalisation.
Malgré tout, P-A Méthot a indiqué à l’animatrice, Véronique Cloutier, qu’il n’a jamais voulu devenir le porte-étendard de cette cause; son seul désir a toujours été d’aider les autres et de le faire pour sa propre santé mentale.
« J’ai appris à en parler pour que ça ne me détruise pas », a-t-il en effet conclu.
Pour voir l’entrevue complète, c’est ici.