Étrangement, la plus grosse surprise du dernier Gala les Olivier ne se trouvait pas à être qui a remporté un prix, mais plutôt qui n’en a pas eu. Mariana Mazza partait grande favorite de cette soirée honorant les humoristes québécois s’étant le plus illustrés au courant de l’année. Avec cinq nominations, il ne faisait aucun doute qu’elle partirait avec au moins quelques statuettes sous le bras pour son premier one-woman-show, Femme ta gueule. La déception est toutefois allée en s’intensifiant, plus la soirée avançait, avant que Mariana Mazza ne rafle l’honneur le plus surveillé de la soirée : l’Olivier de l’année. Un prix qu’elle n’espérait plus en fin de gala, alors que quatre trophées lui avaient glissé d’entre les doigts.
« Quand ça fait deux mois qu’on te martèle que tu es la favorite et que tu te rends compte que tu n’es pas tant la favorite… Tu te dis que tu as envie de rentrer chez toi », a confié l’humoriste dans un entretien avec La Presse. Elle raconte que le choc de la soirée a été tel qu’elle n’a pas voulu rencontrer les journalistes à la fin du Gala.
Bien qu’elle se soit remise de ses émotions, elle dit avoir beaucoup réfléchit à ce que ces défaites signifiaient, alors que le seul prix qui lui a été décerné était décidé par le public. Une situation qui l’a fait douter de la solidarité qui existe dans le milieu de l’humour : « J’ai eu l’impression que j’étais moins à ma place que je le pensais. Je me suis dit que je n’étais peut-être pas tant aimée que ça ».
Âgée de 26 ans, elle ressent une culture malsaine au sein des groupes d’humoristes, qui les poussent à se conforter dans des clans hermétiques. « Chacun vote pour ceux de sa clique, et c’est la clique la plus forte qui l’emporte - ou, dans d’autres cas, les moins menaçants ».
Plus choquant encore, Mariana est la seule femme à avoir gagné un Olivier ce soir-là, exception faite d’Anne-Élisabeth Bossé et Sonia Cordeau, qui font partie du groupe d’humour Les Appendices. Le trophée de l’Olivier de l’année n’avait été gagné que par une femme auparavant, quand Lise Dion avait raflé l’honneur pour son premier one-woman-show en 1998.
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Crédit photo : Serge Cloutier
Source : La Presse