La nouveauté du Club Illico, Les Honorables, fait déjà jaser alors que la série n’est disponible qu’à compter du 10 janvier. Il faut dire qu’avec une prémisse comme celle-là, un juge qui veut venger sa fille assassinée après que le système de justice ait failli à mettre le coupable derrière les barreaux, c’est le genre de production qui risque de rallier beaucoup de téléspectateurs. Mais de notre côté, on n’est franchement pas certains d’avoir été séduits après avoir vu les deux premiers épisodes. Sue us.
C’est que la série commence un peu (beaucoup) gros. La première moitié du premier épisode est précipitée, la mort est annoncée, les relations sont établies sans la moindre subtilité. Heureusement, ça va en s’améliorant et on a bon espoir de devenir accro, mais le début est franchement pénible. À grands coups de flashbacks, on découvre en quelques minutes à peine qu’il s’agit du meurtre de la fille de deux juges, une athlète qui plus est, et on a droit à des phrases du genre « Hey la sœur! », ce qui n’est certainement pas la façon la plus naturelle d’établir un lien. Les relations familiales sont d’ailleurs toutes installées assez rapidement, mais il faut dire que ce noyau est central à l’histoire et c’est certainement un des meilleurs points de la série que d’aborder un crime par les proches de la victime plutôt que par le corps policier.
Cette famille, c’est celle de Ludovic Dessureaux (Patrick Huard) dont la vie chavire quand sa fille Gabrielle (Myriam Gaboury) se fait assassiner, vraisemblablement par un étudiant du Barreau appelé Tristan Rebeau (Kevin Houle). Son ex-femme Lucie (Macha Grenon), également juge, sa fille aînée Alicia (Mylène Mackay), qui est avocate, son fils Raphaël (Olivier Gervais-Courchesne) avec qui il a peu de contacts et son frère Gaétan (Sylvain Marcel) traversent également ce drame, chacun à leur manière.
C’est une fois que le père, la mère et la sœur sont rassemblés à l’hôpital pour apprendre la terrible nouvelle, un premier élément amené délicatement dans cette série, qu’on commence à embarquer dans l’histoire, mais le suspense continue de se faire attendre au moins jusqu’au deuxième épisode. C’est bien de le bâtir tranquillement, mais ne vous attendez pas à voir dès le départ le thriller qui nous a été annoncé. C’est seulement une fois le vrai élément déclencheur passé, le verdict de non-culpabilité du présumé meurtrier, qu’on bascule dans une ambiance qui quitte peu à peu le drame pour tomber lentement dans l’angoisse.
Mais malgré tout, on continue d’avoir des phrases excessivement explicites, comme « Je ne crois plus au système de justice ». Il y aurait certainement eu moyen de rendre le sentiment sans l’exprimer aussi textuellement. Aussi, on se doute bien que les flashbacks continueront de ponctuer la série et qu’ils risquent d’être utilisés pour rendre la révélation finale encore plus surprenante aux yeux des téléspectateurs… on espère seulement que celle-ci ne sera pas que le présumé meurtrier est en fait innocent, parce que ça serait un punch beaucoup trop facile à voir venir.
S’il y a bien un aspect qui n’est pas gros du tout, c’est le jeu de Macha Grenon qui est bouleversant et impeccable, comme toujours. On a aussi droit à des plans intéressants, comme un long travelling arrière qui conclut le premier épisode de manière à nous laisser un p’tit motton dans la gorge. Semblerait également qu’on va suivre le parcours de l’accusé, rapidement libéré, un angle assez nouveau dans une histoire du genre. Mine de rien, certains éléments comme ceux-ci viennent peaufiner Les Honorables et nous donnent envie de donner une chance pour la suite.