Bianca Longpré fait le buzz en affirmant ne pas vouloir renvoyer ses enfants à l'école à la réouverture
Audrée LaurinCe lundi, le gouvernement de François Legault dévoilait son plan quant au déconfinement de la population au Québec. Après la réouverture du secteur de la construction résidentielle plus tôt en avril, voilà que c’est au tour des garderies, des écoles primaires et de leurs services de garde de reprendre du service. C’est donc à compter du 11 mai que ces établissements rouvriront, sauf ceux de Montréal et des couronnes nord et sud qui le feront plutôt le 19 mai.
Le gouvernement a indiqué avoir pris cette décision comme la pandémie serait « sous contrôle ». De plus, des raisons sociales ont été soulevées, comme la maltraitance des enfants. La Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) a en effet signalé la forte baisse de signalement depuis le début de la période d’isolation. Un fait inquiétant, alors qu’à cela s’ajoutent les centaines de milliers d’enfants vivant également avec l’insécurité alimentaire. Les manques de contacts sociaux et de stimulations cognitives sont aussi parmi la liste des dommages collatéraux que pourraient vivre les enfants s’ils ne retournaient pas à un semblant de vie normale, selon ce que rapporte l’Association des pédiatres du Québec (APQ). Le concept d’immunité collective n’aurait pas été pris en compte dans leur décision, mais la relance économique a probablement aussi pesé dans la balance.
Bien entendu, le retour en classe reste à la discrétion des parents et, si la situation devait se dégrader avant le 11 mai, le retour dans les écoles n’aura pas lieu. Un plan a déjà été pensé pour que les mesures de distanciation soient respectées dans les établissements, notamment en n’acceptant que 15 élèves par classe.
Suivant cette annonce, un vif débat a éclaté à savoir si le gouvernement du Québec n’allait pas un peu trop vite, alors que le premier ministre canadien Justin Trudeau ne semble pas partager le même discours. Qui plus est, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a aussi publié ce lundi une mise en garde contre une recrudescence de la transmission chez les adultes suivant le retour à l’école des enfants.
C’est beaucoup de données à étudier pour tout parent qui en a déjà plein les bras.
Dans l’idée d’amener un débat sain, Bianca Longpré, plus connue sous son pseudonyme de Mère ordinaire, a partagé son opinion sur le sujet avec ses abonnés. « Notez que c'est un choix. On fait ce qu'on croit le mieux pour nos enfants. Ce n'est pas une banale décision pour les parents puisque c'est loin d'être sans risque… pour toute la famille. De mon côté, mes enfants n'iront pas », a-t-elle écrit en guise d’introduction.
Bianca Longpré n’a pas caché sa déception face aux décisions prises par le gouvernement. Selon elle, la réouverture des écoles n’apportera rien de concret aux enfants, alors qu’ils y seront pour une courte période de temps. En effet, l’année scolaire au primaire se termine normalement vers la fin juin. Les risques de contamination seront quant à eux bien plus grands que l’apprentissage que les enfants y feront.
« Pensez aux règles d'hygiène : un seul lavabo pour des dizaines d'enfants et une seule salle de bain où tous les enfants iront… les mêmes lieux pour des centaines d'enfants, les mêmes bancs d'autobus, les accolades, etc. », a-t-elle déploré.
Pour Bianca Longpré, il est donc évident que la réouverture des écoles s’est faite sur une base purement économique. Tout cela au détriment des enfants, mais plus encore du personnel du réseau scolaire et de la santé.
« Septembre, c'est encore loin. Il se passe plein de choses en un mois. Laissons-nous du temps. Oui des enfants ont besoin d'aide, car ils vivent de la violence et ont faim, mais les services de garde d'urgence sont ouverts et ils pourraient accueillir les enfants dans le besoin. Encore une fois, je le répète, je ne juge pas. Nous sommes toutes libres de faire les choix pour nos enfants. Mais faisons nos choix de manière éclairée en ayant toutes les informations. Pas juste ce qu'une personne nous dit. Sur ce, bonne réflexion! », a-t-elle finalement ajouté.
Depuis la publication de son témoignage, plus de 3000 commentaires ont été soumis sur sa page, preuve que le débat est loin d’être terminé.
Et vous, soutenez-vous la décision de notre premier ministre François Legault?