Après Gilbert Rozon, qui a été acquitté de viol et d’attentat à la pudeur ce mardi, c’était au tour d’Éric Salvail d’obtenir le même verdict ce vendredi au palais de justice de Montréal à l’occasion de son procès pour agression sexuelle, séquestration et harcèlement.
« Le sort du litige porte essentiellement sur la crédibilité de l'accusé et du plaignant. Le fardeau repose sur les épaules de la poursuivante [Couronne] », a souligné le juge Alexandre Dalmau au moment de la lecture du jugement.
On rappelle qu’Éric Salvail a été arrêté par la police en janvier 2019, puis accusé pour des gestes qu’il aurait commis en 1993 à l'endroit de Donald Duguay. Ce dernier avait témoigné lors du procès, en revenant notamment sur un épisode dans les toilettes de Radio-Canada où Éric Salvail l’aurait agressé et séquestré.
De son côté, Éric Salvail avait plutôt nié les allégations du plaignant, en plus de soutenir qu’il ne travaillait plus pour la société d’État au moment des faits qu’on lui reproche. Rien n’indique cependant qu’il n’était pas sur les lieux au moment des faits qui font l’objet du procès.
En vue d’attaquer la crédibilité de la preuve de l’accusé, la Couronne avait par la suite soumis les déclarations de trois anciens collègues de travail d’Éric Salvail qui s’étaient confiés au Service de police de la Ville de Montréal sans toutefois porter plainte. Ceux-ci avaient rapporté avoir été victimes d’avances, de commentaires sexuels et d’attouchements inappropriés semblables à ceux qu’aurait vécus Donald Duguay. Ils n’ont toutefois pas témoigné en personne et la défense a choisi de renoncer à son droit de contre-interroger les trois hommes.
Le procès s'est conclu à la mi-novembre lors de la plaidoirie des deux parties. La Couronne avait notamment qualifié le témoignage d’Éric Salvail « d’invraisemblable et d’incohérent », allant même jusqu’à déclarer qu’il devrait être rejeté « dans son intégralité ».
Cependant, après avoir passé en revue les témoignages des deux parties, le juge Alexandre Dalmau a déclaré ne pas avoir cru en leur version, donnant ainsi le bénéfice du doute raisonnable à Éric Salvail.
« La preuve ne permet pas d'écarter la possibilité que le plaignant fabrique le récit. Il a peu d'égard pour la vérité, peu de choses permettent de distinguer le vrai du faux ».
On se rappelle qu’en mars 2020, une nouvelle plainte était déposée contre Éric Salvail pour avoir commis un geste inapproprié envers un massothérapeute au début de l’hiver dernier.