
Un boy band (pour le moins éclectique!) vêtu de vestons blancs (coucou, les Classels!), Rafaëlle Roy qui s’exalte sur du Beyoncé comme s’il n’y avait pas de lendemain, Frédérike Bédard se la jouant Tina Turner, Éléonore Lagacé s’appropriant Bohemian Rhapsody comme – sans mauvais jeu de mots – une queen, Wilfred LeBouthillier qui rocke Embarque ma belle, de Kaïn, façon presque heavy metal… et tout ce monde mené par une Véronique Cloutier en somptueux tailleurs noir ou blanc scintillant de mille feux, que n’auraient pas dédaignés un costumier de Saturday Night Fever.
Vous l’aurez compris, on parle de Zénith, le spectacle, qui s’annonce clairement comme l’un des happenings de l’été sur les planches du Québec. Un beau rendez-vous de variétés prétexte à simplement chanter, danser et faire la fête sur des airs que tout le monde connaît et peut fredonner, ou presque, de tous les styles et de toutes les époques.

«Ici, c’est votre party!», lance d’ailleurs Véro dans son mot de bienvenue, après un pot-pourri exhibant tour à tour les artistes chanteurs et danseurs, cinq musiciens et deux choristes, sur des titres tirant dans tous les sens, allant de Ain’t No Mountain High Enough et On leur a fait croire, à Don’t Stop Believin’, Holà Décadence et Des mots qui sonnent.
Imaginez : le public de Zénith, le spectacle est même encouragé, d’entrée de jeu, à allumer son cellulaire et à le brandir haut pour filmer ses segments préférés. De quoi frustrer les apôtres anti-technologie chez qui la lumière d’un écran dans l’obscurité crée le même effet qu’un bruit d’ongles sur tableau noir. En deuxième partie, un code QR permet même aux spectateurs de voter pour influencer une vignette karaoké.
Si, à la télé, Zénith repose sur une sympathique guerre de générations, en salle, on n’a conservé du concept que les numéros flamboyants (certains, vous l’aurez compris dans l’énumération du début, tirés de la mouture télévisée, d’autres montés expressément pour la tournée) et l’équipe créative (le metteur en scène et chorégraphe Sam Chouinard en tête, avec les danseurs déjà habitués de Zénith).

Les décors et les éclairages, magnifiques et mouvants au gré des tableaux, reviennent aussi souvent à une évocation du plateau de Zénith, avec leurs hautes colonnes lumineuses. Et le contenu du karaoké cité plus haut est décidé par l’assistance, comme le jeudi soir à ICI TÉLÉ. Mais il n’y a pas de compétition, pas de points, pas de classement et pas de règlements parfois confondants. Juste de la musique et du fun!
L’assemblage réunit une poignée de participants pigés parmi les trois saisons de l’émission et pouvant varier selon la représentation, avec des invités-surprises attendus chaque soir, eux aussi remarqués à Zénith.
La recette est efficace, si on en juge par le succès de la première montréalaise à l’Espace St-Denis, jeudi soir. On se serait vraiment crus devant les Backstreet Boys lorsque le quintette a fait lever la salle d’un bond au son des Jackson Five, des Bee Gees, des BB, de One Direction et de Backstreet’s Back! Il n’y avait plus personne d’assis dans le St-Denis!
Chacun repartira avec son moment coup de cœur d’un programme aussi diversifié. Qu’il s’agisse de Bryan Audet sur Thunderstruck d’AC/DC, Frédérike Bédard sur fond de fausse forêt sur Feeling Good de Michael Bublé et, plus tard, tout aussi langoureuse sur Somebody to Love, de Queen (visiblement aussi populaire à Zénith qu’à l’honneur dans We Will Rock You!), Éléonore Lagacé (qui prouve encore qu’elle a l’étoffe d’une redoutable bête de scène) sur Gimme Gimme Gimme, d’Abba, de Harry Styles, Barnev Valsaint – indissociable de Céline Dion! – sur I’m Alive…
Comme vous voyez, il y en a vraiment pour tous les goûts et tous les âges dans Zénith, le spectacle. Jeudi, les invités-surprises étaient Rafaëlle Roy (qui a décidément cassé la baraque sur Crazy in love) et Christian Marc Gendron. Virginie Cummins, Guylaine Tanguay, Redgee, Renée Wilkin et Sara Dufour sont au nombre des personnalités du bassin de Zénith, le spectacle et pourraient y participer en cours de tournée.

On décèle bien, ici et là, quelques fausses notes, quelques extraits un peu plus gueulards, quelques interprétations moins senties et… peut-être pas assez de titres en français. Mais dans l’ensemble, la vinaigrette Zénith prend très bien hors caméra. Si le concept télé perdure dans le temps, il pourrait en être de même du spectacle chaque année.
Pour connaître toutes les dates de tournée de Zénith, le spectacle, consultez le site Web officiel (zenithlespectacle.ca).