Le 4 août dernier, Véronique Cloutier partageait un aperçu de la couverture du prochain numéro de son magazine Véro qui laissait planer le mystère. Aujourd’hui, on y voit maintenant plus clair (c’est le cas de le dire)!
La fameuse une du magazine a été dévoilée dans un billet de La Presse, pour lequel la journaliste Chantal Guy s’est entretenue avec quelques femmes derrière les magazines féminins québécois au sujet des échos du mouvement Black Lives Matter, qui est sous les projecteurs de plus belle depuis le tragique meurtre de l’Afro-Américain George Floyd aux mains d’un policier à Minneapolis en mai dernier.
Alors que le Clin d'œil compte la magnifique rappeuse Sarahmée sur sa couverture pour son plus récent numéro, le magazine Véro a également troqué, pour la première fois depuis sa création, ses couvertures classiques mettant en vedette l’animatrice de Véronique et les Fantastiques pour mettre en lumière 11 femmes noires influentes du Québec.
Pour le mois de septembre, les projecteurs seront en effet braqués sur l’autrice-compositrice-interprète Dominique Fils-Aimé, la chanteuse et comédienne Mélissa Bédard, la journaliste Marissa Groguhé, Sarahmée, la plongeuse Jennifer Abel, l'entrepreneure Carla Beauvais, la créatrice de contenu et animatrice Naïla Rabel (connue sous le pseudonyme La grosse qui fait des vidéos sur les réseaux sociaux ou encore Naïla Tremblay), l’ex-infirmière et ancienne présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) Régine Laurent, la journaliste, animatrice et chroniqueuse Noémi Mercier, l’actrice, réalisatrice et productrice Fabienne Colas ainsi que la porte-parole de la Fondation Massimadi : Festival des films et des arts LGBTQ afro Alicia Kazobinka.
Un mot : MA-GNI-FIQUE. On voudrait définitivement plus de ce genre de couvertures à l’avenir dans l’univers des revues québécoises!
Devant de possibles réactions qui pourraient clamer l’opportunisme, Véronique Cloutier a confié au journal : «â€‰Quand sont mises de l'avant les injustices que subissent les Noirs, comme bien des gens, je sympathise, j'ai de la compassion, je suis outrée, mais pour moi, ça s'arrêtait là. Mais là, je pense qu'on peut dire merci à la pandémie et aux réseaux sociaux, parce que cette fois-ci, j'ai décidé de pousser ma réflexion. Les réseaux sociaux ont parlé tellement fort après le meurtre de George Floyd qu'il faut être bien insensible pour ne pas écouter. »
« Ce n'est plus assez de ne pas être raciste, il faut être antiraciste. Je pense que la prise de conscience est vaste, collective, et à l'échelle planétaire. Vraiment, dans ma vie, ça a changé quelque chose. Je veux faire plus et mieux », a-t-elle ajouté, en mentionnant qu’elle comprenait la méfiance des femmes racisées qui ont pu refuser de prendre part au projet par crainte d'être utilisées, politisées ou appelées uniquement lorsque le sujet du racisme est sur toutes les lèvres.
« Ce que j'ai compris dans les derniers mois, c'est que la diversité, ce n'est plus assez. Ce n'est plus assez de mettre une personne noire en couverture pour qu'elles soient représentées. Il faut savoir mieux les mettre en lumière, il faut engager des gens à d'autres niveaux, en avoir aussi dans la direction, chez les pigistes », a précisé Véronique à Chantal Guy, en spécifiant s’être engagée sérieusement à diversifier son équipe à tous les niveaux.
«â€‰Je suis très émue et fébrile de lancer ce numéro-là, je le fais avec toute l'humilité du monde, ce n'est pas pour me faire dire bravo. Dans mes réflexions des derniers mois, j'ai bien intégré le concept de privilège blanc. Je comprends que c'est à moi d'utiliser ma voix pour donner un tremplin aux autres. Elles n'ont pas besoin de moi pour parler, rayonner et s'accomplir, mais elles ont peut-être besoin de moi pour le faire savoir », a-t-elle conclu en remerciant infiniment les 11 femmes qui ont répondu à l’appel.
Cette édition du Véro sera disponible en kiosques dès le 20 août prochain. On vous conseille fortement de lire l’article complet de La Presse sur le sujet juste ici!