Cela aura pris sept ans avant que Léa Clermont-Dion obtienne justice. Sept longues années de procédures judiciaires à la suite de sa plainte officielle, en 2017, contre l’ancien journaliste Michel Venne.
En 2008, Léa Clermont-Dion, alors âgée de 17 ans, était la stagiaire de Michel Venne qui était, à l’époque, directeur de l’Institut du Nouveau Monde, dont il est aussi fondateur. C’est durant la session de l’école d’été de cette année-là que les événements l’incriminant ont eu lieu.
La première fois, Michel Venne a déposé sa main sur la cuisse de Léa Clermont-Dion, près de ses parties intimes, pendant quelques secondes. C’était durant un trajet en taxi, alors qu’il était assis entre elle et sa femme.
Quelques jours plus tard, le directeur raccompagnait la jeune femme au logement qu’elle occupait pour la durée de l’événement. Cette fois, il a touché les parties génitales de la plaignante par-dessus ses vêtements, avant de tenter d’avoir un contact direct, sous ses sous-vêtements.
Aujourd’hui, en 2024, l’histoire se termine enfin alors que Michel Venne est reconnu coupable de contacts sexuels et d’agression sexuelle à l’égard de Léa Clermont-Dion. Il devra purger une peine d’emprisonnement de six mois.
Elle a choisi de partager la nouvelle via ses réseaux sociaux.
«En octobre 2017, à l’âge de 27 ans, j’ai porté plainte pour une agression sexuelle survenue lorsque j’avais 17 ans. Aujourd’hui, sept ans après avoir entamé des démarches judiciaires et seize ans après les faits, je peux enfin dire que ce chapitre de ma vie est maintenant clos. Aujourd’hui, l’appel de la défense a été rejeté à l’unanimité, l’accusé a été reconnu coupable et devra purger une peine de six mois de prison. J’éprouve un grand sentiment de sérénité. Celui d’avoir fait le bon choix, d’avoir écouté ma petite voix malgré toutes ces tentatives de me faire taire. Je ne me suis pas tue et j’ai persisté. Désormais, je tourne la page sur cette histoire triste qui finit bien, une fois pour toute. Merci à mes proches qui ont été là jusqu’au bout, au valeureux Me Michel Bérubé et à Sophie Sheedy. Je pense aussi à l’enquêteur Daniel Raymond parti trop [tôt], celui qui m’a crue le premier, et qui a été pour moi un guide dans tous ces travers. Je pense à toi Dan», écrivait-elle, pouvant enfin tourner la page, soulagée.
C’est une grande victoire pour Léa Clermont-Dion, mais aussi un message d’espoir pour toutes les victimes qui dénoncent leur agresseur, puisqu’elles peuvent voir qu’obtenir justice est possible.