Jeudi, l’auteur-compositeur-interprète Émile Bilodeau donnait une performance au Palais des congrès de Montréal après avoir été engagé par le Gouvernement du Québec pour inciter les jeunes de moins de 25 ans à se faire vacciner. Cependant, quand le journaliste Hugo Pilon-Larose de La Presse a demandé à François Legault, pratiquement au même moment, s’il allait engager Émile Bilodeau afin de promouvoir la réforme de la loi 101, le premier ministre a répondu avec une blague : « Peut-être prendre quelqu'un qui appuie la loi 21, pour commencer? » Il faisait bien sûr référence au fameux macaron contre la loi 21 que le musicien avait fièrement porté lors de sa performance à la Fête nationale, l’année dernière.
Même si ce commentaire se voulait plutôt humoristique, les gens ont réagi fortement et se sont emballés, tant sur le web que dans les médias. Quelques personnalités publiques ont conversé sur le sujet. À l’émission de radio Pénélope sur ICI Première, Pénélope McQuade, s’est entretenue avec Nathalie Petrowski, Rebecca Makonnen, Franco Nuovo et Marc Cassivi, qui écrivait d’ailleurs dans La Presse ce matin que : « Rappeler qu'Émile Bilodeau ne partage pas l'avis de la CAQ sur la loi 21 n'est pas un détail sans conséquence. C'est une flèche que François Legault aurait pu – et aurait dû – s'abstenir de lancer ». À la radio, le quatuor s’entendait pour dire que la blague de monsieur Legault était un faux pas. Pénélope a d’ailleurs souligné qu’Émile Bilodeau est un militant pour la langue française et qu’il a pris la peine d’aller divertir les gens au Palais des congrès tôt le matin, ce qui fait que la blague de François Legault était plus insultante qu’autre chose et qu’elle venait peut-être d’une petite rancune que le premier ministre aurait envers Bilodeau, suite à sa performance à la dernière Fête nationale.
Sophie Durocher a également pris la défense d’Émile Bilodeau lors de son émission de radio à QUB : « Il a le droit à ses opinions […] J’ai été très choquée, hier, d’entendre notre premier ministre, François Legault, qui écorchait, qui s’en prenait à Émile Bilodeau », a-t-elle affirmé. « Je trouve que c’est une façon extrêmement mesquine de faire une différence entre les citoyens qui sont pour et les citoyens qui sont contre. Quand on est premier ministre, on doit s’élever au-dessus de la mêlée, on est le premier ministre de tous les Québécois, peu importe leurs opinions. C’est comme ça que ça fonctionne, en démocratie. Quand j’ai entendu cette déclaration de François Legault, j’ai poussé un bien découragé : «Ben voyons donc!» »
Même si c’était une blague que Monsieur Legault a lancée à l’auteur-compositeur-interprète, la question se pose : avait-elle sa place?
Sur Twitter, les gens ont également réagi.
Le commentaire du PM sur Émile Bilodeau et la loi 21 m’ont fait sourciller comme @MarcCassivi. Disons que la pente glissante est vite arrivée…https://t.co/Lst6rTEyMo
— Meeker Guerrier (@MeekerGuerrier) May 14, 2021
« Émile Bilodeau peut bien rêver d'un Québec inclusif, pluriel, laïque, lié par une langue commune, qui ne discrimine personne sur la base de sa religion. Il est loin d'être le seul, surtout de sa génération. » https://t.co/sfkeQNTgqL
— Jean-Robert Piette (@JRPiette) May 14, 2021
La CAQ a bien plus à gagner à s'associer à Émile Bilodeau que l'inverse. Et pourtant, malgré les boutades, les insultes et les menaces de mort, Bilodeau continue de participer à l'effort collectif.💙https://t.co/GTutjAwINN
— Jean-Pierre Leboeuf (@JPierreLeboeuf) May 14, 2021
Si Émile Bilodeau a le droit d'être contre la loi 21, nous avons le droit de critiquer son argumentaire, que je trouve simpliste. Néanmoins, je me porte à sa défense. Le droit de divergence d'opinions existe. Ce droit, comme Bilodeau, doivent être défendus.
— Marc Bordeleau (@MarcBordeleau) May 14, 2021