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Télé-Québec garde la tête… hors de l’eau!
Crédit: Élodie Grenier, Jean-François Pronovost et Gabrielle Fontaine, de Passe-Partout / Courtoisie Télé-Québec

Pardonnez le jeu de mots douteux. Seulement, les sourires qui ornaient les visages de l’équipe de Télé-Québec, jeudi matin, étaient particulièrement fiers.

Malgré les énormes dégâts qui ont ravagé son siège social de l’avenue De Lorimier (lors du bris d’aqueduc survenu dans le quartier Centre-Sud, à Montréal, le vendredi 16 août dernier), la chaîne publique inaugurait quand même, jeudi, à peine six jours plus tard – et sans anicroche! –, sa programmation 2024-2025, remplie de nouveautés intéressantes. On peut bien le dire: dans ces circonstances, Télé-Québec garde la tête haute et… hors de l’eau.

Comme l’a souligné Marie Collin, présidente-directrice générale de Télé-Québec, devant les journalistes, il y a souvent quelque chose de positif à retirer des événements difficiles comme celui que traversent présentement ses troupes.

«J’ai vu à quel point les équipes sont engagées. L’équipe de direction est extraordinaire pour faire de la gestion de crise. On a eu rapidement des gens qui nous ont ouvert leurs portes…»

Des plans B

Le sous-sol de son édifice (où s’entassaient bien sûr archives et artefacts) inondé de plusieurs mètres d’eau – les images du geyser arrosant la portion de la métropole en périphérie du pont Jacques-Cartier auront résolument frappé l’imaginaire –, les soubresauts des derniers jours ont forcé Télé-Québec à se réorganiser rapidement. Même les images devant être présentées lors du lancement de programmation de jeudi, qui étaient prêtes d’avance et sont parties à l’eau, ont dû être remontées en catastrophe.

À la télévision, dans les derniers jours, contrairement aux chaînes de Bell Média, la retransmission des émissions de Télé-Québec n’a pas été affectée (le diffuseur compte sur deux serveurs pour relayer son contenu, l’un pour les productions originales, l’autre pour les acquisitions étrangères), mais tous les portails web de Télé-Québec ont écopés. L’électricité perdue le vendredi 16 août n’est revenue dans les bureaux (installés depuis 2021 dans l’ancienne prison des Patriotes-au-Pied-du-Courant construite dans les années….1830!) que mercredi, le 21 août. On assure que la grille horaire d’automne entrera néanmoins en ondes comme prévu le 2 septembre.

Preuve qu’il n’existe pas uniquement de la compétition entre les différents réseaux de télévision au Québec : la veille de l’incident (ça ne s’invente pas), Télé-Québec et TV5 avaient paraphé une entente de réciprocité, comportant notamment une clause impliquant un prêt d’espace en cas «d’imprévu» du genre.

Une cellule de crise s’est donc établie dans les quartiers de TV5, situés dans le Vieux-Montréal. Madame Collin a également évoqué un «site de relève» campé dans l’Ouest-de-l’Île et bâti en quelques jours pour transférer le matériel et les opérations, et garantir la bonne marche de Télé-Québec au vu et au su de tous… car même les génératrices ne tiennent pas nécessairement le coup dans pareil tumulte!

«On avait fait des tests de notre plan de relève il y a deux semaines…», a signalé Marie Collin.

«Notre préoccupation depuis le début, c’est: priorité aux citoyens. Comment on donne le meilleur service possible aux citoyens…»

«Dans l’échelle du genre de catastrophes qu’on pourrait envisager, c’est à peu près l’un des pires scénarios. C’est un miracle qu’on soit ici aujourd’hui», a quand même avoué la PDG aux médias réunis devant elle.

«Vous dire la série d’étapes pour retrouver l’ensemble de tout ça… C’est extrêmement complexe!»

On veille également à la sécurité des travailleurs de l’entreprise. Les employés de Télé-Québec oeuvrent présentement pour la plupart en télétravail, et ce, pour au moins deux mois. Les seuls qui se déplacent sont soit en charge des immeubles, soit ceux des départements de technologie.

«Vous comprenez que, qui dit étendue d’eau comme ça, dit moisissure. Les gens qui descendent dans le sous-sol sont pratiquement habillés en scaphandriers. Des mesures doivent être prises…»

Cannelle et Pruneau sont saufs!

Enfin, en ce qui concerne le costume de Passe-Partout qui a défrayé la manchette mercredi: tel que le rapportait le quotidien La Presse, il repose au Musée de la civilisation, à Québec. Il n’a pas été endommagé par l’inondation comme l’avait avancé le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, en point de presse à l’Assemblée nationale, quelques heures plus tôt.

«Il aurait dû dire: les costumes. Ce n’était pas le costume de Marie Eykel en particulier», a précisé Marie Collin, notant que les housses numérotées abritant les fameux habits de Passe-Partout, Passe-Carreau et Passe-Montagne, sont identifiées dans des documents informatiques pour le moment inatteignables.

Difficile, donc, d’affirmer, pour l’instant, quelles tenues de quels personnages ont été touchées. Même les souvenirs des Oraliens ne sont pas exempts de conséquences du fameux geyser.

«Ça sent bon, c’est positif. Les gens qui s’en occupent sont optimistes», a toutefois soutenu Marie Collin au sujet des artefacts, en laissant miroiter que Cannelle et Pruneau sont probablement sains et saufs.

Fiou!

Ne manquez pas, bientôt, notre aperçu complet de la programmation 2024-2025 de Télé-Québec!

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