Tapis rouge de la première canadienne de Turbo Kid avec Laurence Leboeuf, Munro Chambers et Michael Ironside à Montréal
Claudie
Tapis rouge de la première canadienne de Turbo Kid avec Laurence Leboeuf, Munro Chambers et Michael Ironside à Montréal!
Version allongée du court métrage québécois T is for Turbo (que vous pouvez visionner sur YouTube), la naissance et le making of de Turbo Kid ont presqu’autant d’importance que le film en soi. Sorti de la tête et du doigté du collectif Roadkill Superstar (RKSS) formé d’Anouk Whissell, François Simard et Yoann-Karl Whissell, Turbo Kid est un projet qui a mis du temps à voir le jour et qui, visiblement, existe à cause du dévouement et de la passion des artisans qui y ont participé.
Turbo Kid, un conte pour tous 2.0
C’est devant une salle comble que la première québécoise du film a pris place, dans le cadre du festival Fantasia et on pouvait sentir l’excitation du public à des milles à la ronde. Il faut dire que Turbo Kid était très attendu par une horde de cinéphiles et qu’il connaît un grand succès à l’international. D’abord classifié parmi les films de super-héros, Turbo Kid a une indéniable saveur rétro et une savoureuse touche de gore bien dosée. Loin d’être un film familial, l’impression de regarder un conte pour tous (La guerre des tuques, Opération beurre de pinottes) reste omniprésente grâce aux effets visuels réalisés à l’ancienne (sans CGI ou presque) et à l’awesome trame sonore. C’est sans doute pourquoi l’histoire de Turbo kid deviendra une légende du genre; il s’adresse à un public de trentenaires qui ont grandi bercés par les jeux Nintendo et le cinéma d’horreur à petit budget.
Si la distribution est un tantinet inégale, les acteurs principaux mènent de main de maître une épopée dystopique et sanguinaire. Munro Chambers (Degrassi: The Next Generation) est crédible d’un bout à l’autre et apporte une improbable spontanéité à l’ensemble, alors que le vétéran Michael Ironside (Starship Troopers, Scanners) joue avec les conventions de jeu pour nous présenter un vilain à la fois classique et novateur qui reste toujours solide. Notre réel coup de cœur va droit à Laurence Leboeuf qui réussit avec sincérité à rendre attachante la jolie Apple qui aurait facilement pu nous taper sur les nerfs:
« Apple est curieuse, elle a une belle naïveté, elle est lumineuse. C’est drôle, on dirait qu’elle voit la vie à travers des lunettes roses… et en même temps, on comprend à travers le film pourquoi elle est comme ça! Il y a une raison pourquoi elle est siiii illuminée: elle cache un secret et on le découvre peu à peu à travers le film. Apple est pleine de vie et de lumière! », nous confiait Laurence sur le tapis rouge de Turbo Kid, au Théâtre Concordia Hall! Pssst! Petit potin sur le pouce, Laurence nous a dévoilé qu’elle commençait les tournages de la troisième saison de 19-2 anglo et elle a aussi très hâte qu’on la découvre dans la nouvelle série Marche à l’ombre dès l’automne prochain.
Le film est parsemé de blagues amusantes et rythmées qui nous arrachent des sourires attendris et des éclats de rire bien sentis. Reste que l’écriture semble manquer un tout petit peu de naturel à certains endroits, ajoutant simplement une couche au feeling back to the 80’s qui nous habite.
Chapeau aux effets visuels, à la direction photo, ainsi qu’aux costumes et maquillages qui nous font carrément oublier qu’il s’agit d’un film de peu de moyens, nous offrant des images hallucinantes et d’une grande beauté.
Seul point faible, il semble que certains choix scénaristiques manquent de ligne directrice et entrent en contradiction avec l’objectif premier du film: sortir des sentiers battus. On souligne, entre autres choses, l’histoire d’amour entre Turbo kid et Apple qui nous semble tirée par les cheveux et qui a un peu déçu notre soif d’originalité.
Reste que Turbo Kid est une grandiose réussite tant sur le plan technique que dans l’histoire du cinéma québécois. Turbo Kid fait maintenant partie de la liste des films qu’on voudra montrer à nos enfants quand ils seront en âge de voir autant de giclures de faux sang.
Prenez votre gang d’amis par les manches et traînez-la au cinéma dès le 14 août parce que c’est à cette date qu’une compagnie de distribution culottée mettra Turbo Kid sur les écrans du Québec.
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Crédit photo: Karine Paradis
