Stéphanie Boulay avoue avoir souffert d’anorexie
Stéphanie Boulay, l’une des deux Soeurs Boulay, a
partagé un message bouleversant sur sa page Instagram. Elle avoue avoir toujours eu de la difficulté à se sentir bien dans son corps, malgré qu’elle soit loin d’être en surpoids. Mais, encore plus que ses insécurités par rapport à son physique, la chanteuse a touché ses abonnés en accompagnant son mot d’une photo d’elle à 11 ans.
C’est que cette image a été prise à l’époque où la jeune femme avait été amenée chez le médecin par sa mère à cause de sa sous-alimentation. Faible et anémique, c’est ce rendez-vous médical qui l’a convaincue de prendre du poids. Stéphanie Boulay poursuit en critiquant les standards de beauté qui font que les femmes « moyennes » ne trouvent pas de modèles pour elles.
Ses confidences ont été très bien reçues. Béatrice Martin (Coeur de Pirate), Ariane Brunet et la blonde de Safia Nolin, Claire Pommet, ont toutes commenté la publication en support à la soeur de Mélanie Boulay.
« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu perdre du poids. Certains seront choqués de lire ça, d’autres comprendront. C’est fucked up être une femme, être un humain dans le fond, pis se voir tout le temps, en photo, à la télé, à côté de monde toujours plus beau pis plus mince que soi. Que tu pèses 100 ou 300 livres, la douleur du combat est là pareil. Mais hier matin, je sais pas ce qui s’est passé, je me suis réveillée pis je me suis dit «wow je suis belle, vive mon corps, vive mes cuisses, vive mon cul.» Je savais pas si ce feeling-là allait durer, mais j’ai vraiment passé une belle journée, en tout cas. Pis juste avant de me coucher, j’ai sorti, fouille-moi pourquoi, un vieil album que mes amis du secondaire m’ont fait quand je suis partie de la Gaspésie pour aller étudier. J’y ai trouvé cette photo de moi, à 11 ans je pense. Je croyais vaguement avoir déjà souffert d’anorexie, parce que je sais que ma mère m’avait déjà emmenée chez le médecin un moment donné en lui disant que je mangeais tellement rien que j’étais rendue faible pis anémique. Le médecin m’avait examinée pis avertie que si j’engraissais pas, il allait me placer en institut psychiatrique. J’ai tout de suite pris du poids pis on en a plus reparlé. De ma tête d’adulte, je me dis que c’était peut-être pas si grave, que j’avais peut-être juste eu une poussée de croissance, que l’anorexie c’est sûrement plus intense que ça. Mais je le sais pareil que j’étais malade pis que, dans le fond, je suis clairement pas tant guérie encore, même si ça paraît plus de l’extérieur. Notre société a fait un pas depuis qu’on «accorde» le droit aux filles enrobées de poser dans des magazines et de défiler pour des beaux vêtements chers. On les appelle «rondes», «taille plus», alors qu’on appelle les minces-maigres rien pantoute. Je me suis déjà aussi demandé: les filles «moyennes» comme moi, elles sont où dans les magazines, dans les défilés?». Parce que j’avais besoin d’un modèle de mon format à quelque part de flasheux et beau pour espérer me complaire dans ma peau. Mais y en a pas tant: peut-être que c’est plate, une fille «moyenne», ça fait moins rêver qu’un mannequin traditionnel pis y’a rien à dire là-dessus niveau marketing. Aujourd’hui, je pète ma coche pis j’ai envie de crier: «on peut tu juste parler de femmes tout court, on peut tu montrer toutes les femmes, sans les mettre dans des cases de poids?» On soulève souvent ça, j’invente rien, sauf que je le vis pareil, là, depuis toujours, comme la majorité du monde que je connais. On peut tu essayer de faire une mini différence dans la vie d’une couple de petits enfants de 11 ans qui stressent déjà sur la forme de leur corps versus leur place dans le monde? S’ils sont bien dans leur peau, ils vont peut-être mieux pouvoir s’en occuper que nous, du monde. »
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Crédit photo: Instagram (Stéphanie Boulay)