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Spraynet de Rita Baga: Les années 80 lui vont (relativement) bien
Crédit Serge Cloutier

De toutes les personnalités ayant participé à Big Brother Célébrités, Rita Baga est certainement l’une de celles – sinon celle – ayant le plus profité du tremplin offert par la téléréalité de Noovo pour mousser une carrière.

La vitesse du décollage a été fulgurante. Moins de cinq ans après son séjour dans la clinquante maison de Big Brother, à l’hiver 2021, la drag queen la plus illustre du Québec (après Mado Lamotte, bien entendu) a commis un premier spectacle (Créature, plus de 75 000 spectateurs), un livre (Une paillette à la fois – Journal d’une reine), deux parfums (Solaire et Lunaire), et combien de chroniques (Bonsoir, Bonsoir, La semaine des 4 Julie), d’animations (Drag Race Belgique, Juste pour rire) et d’implications diverses (Qui sait chanter, La gang du matin).

Récemment, c’était une sauce piquante.

Oui, oui. Un condiment fruité et épicé (et rose!) brassé par La Pimenterie, baptisé Rose Flash, arborant le visage dessiné de Madame Baga sur sa bouteille, dévoilé à la fin janvier.

À quand les casse-têtes, la gamme de jouets sexuels ou la tournée Rita Baga on Ice dans les arénas de la province?

La production de Passe-Partout avait obtenu un succès fou, il y a une quarantaine d’années, en commercialisant de la vaisselle à l’effigie de Cannelle et Pruneau.

Avis aux intéressés.

L’imagination est sans limites.

Rita Baga à la première de son spectacle Spraynet, à l’Olympia de Montréal, le 26 février 2025

Plus sérieusement, Rita Baga, alias Jean-François Guevremont, sait jouer judicieusement avec son image médiatique. On ne lui tiendra pas rigueur de créer ses propres codes, de profiter du momentum autour de sa personne et même de tenter de se tailler une petite place à la table de Hot Ones Québec, pourquoi pas.

Cet hiver, c’est un nouveau spectacle qui occupe la diva désormais consacrée. Après Créature (automne 2021, devant un parterre masqué!), équilibré à la frontière de l’humour et de la chanson, Rita Baga rapplique avec une production essentiellement musicale axée sur les airs des années 1980, Spraynet.

Une idée originale, audacieuse? P-A Méthot nous a déjà organisé un party du genre au Centre Bell…

Mais cette fois, c’est à la sauce (pas si piquante) Rita Baga. Avec ses quatre musiciens, ses écrans projeteurs de vidéoclips et d’animations, ses éclairages dignes des grands amphithéâtres, sa perruque et ses tenues ô combien flamboyantes (il y a évidemment quelques changements de costumes en cours de soirée). Avec des medleys Prince ou à consonance rock, de Toto à Def Leppard en passant par Céliiiine.

Baga y saupoudre quelques pièces de son premier album, Flash, qui sera lancé vendredi, 28 février, comptant surtout des titres originaux, auquel ont collaboré Laurence Nerbonne et Claude Bégin. Notamment l’excellente Comme ça me chante, interprétée avec l’ensemble vocal Extravaganza. Un rythme soutenu et un très beau texte, une joyeuse ode à l’unicité.

Mercredi, c’était soir de première de Spraynet. L’Olympia de Montréal, davantage habitué à accueillir des humoristes de stand up et leur pied de micro, a mis du temps à comprendre que le plancher de l’endroit devait se transformer en piste de discothèque. Voyons, à quoi bon revisiter pour une énième fois les Sunglasses at Night (Corey Hart) et I’m Still Standing (Elton John) si ce n’est pour se trémousser comme si demain n’allait jamais se pointer?

«Commencez-vous à comprendre le concept du show?», s’est même enquis Rita après un petit pot-pourri de Danse avec moi (Martine St-Clair), Danser, Danser (Nanette Workman) et Danser pour danser (Martine Chevrier), au thème évocateur.

Et encore, il a fallu attendre Voyager sans toi de Mario Pelchat, arrivée environ en quart de parcours, pour que, timidement, quelques spectateurs se lèvent ici et là dans la salle pour se secouer le bonbon. La rupture de ton qui allait suivre avec I Will Always Love You s’avérerait brutale. Là, par contre, la participation du public fut totale, alors que s’est déclaré le festival du cellulaire levé.

Rita avait alors délaissé l’énorme crinoline dorée avec laquelle elle nous avait souhaité la bienvenue – avec laquelle s’asseoir semblait une épopée, «On sera confortable en 2026!», a-t-elle décrété –, pour revêtir un tutu de tulle pailletée non moins étincelant.

Rita Baga à la première de son spectacle Spraynet, à l’Olympia de Montréal, le 26 février 2025

Et l’excitation des gens fut aussi variable que la longueur de ses jupes.

Une Sweet Dreams (Eurythmics) et une Maniac (Michael Sambello) ont délié plusieurs jambes, mais, allez comprendre, l’ambiance est restée de glace sur I Wanna Dance With Somebody (Whitney Houston).

L’enthousiasme n’est résolument pas une science exacte.

Est-ce que Spraynet est un hommage parfait à la décennie 1980? Absolument pas. Il est plutôt disparate, s’épivardant dans les goûts de sa vedette, sans réelle cohésion ou fil conducteur, Mon mec à moi (Patricia Kaas) côtoyant Like The Way I Do (Melissa Ethredge). La voix de Rita a flanché à quelques reprises, mercredi; on a déjà entendu la souveraine plus en forme vocalement.

Outre un peu de bavardage avec l’assistance entre les morceaux, il n’y a pas de numéros parlés à proprement dit dans Spraynet. Le tout manque un peu de liant. Rita souhaite que les célibataires ne le soient plus au sortir de son happening, soit; cela reste néanmoins mince comme matière entre les tubes un million de fois entendus.

Rien pour bousiller l’affaire, mais disons que notre reine aurait quelques cuillerées de sauce à ingérer avant de songer à Vegas. Baga s’offre possiblement l’un des trips d’une vie en se prenant pour Madonna le temps d’une tournée; le nirvana serait d’autant plus atteint si le contenu s’avérait aussi riche que le contenant.

Puis, à ses prochains interlocuteurs: de grâce, soyez généreux. Si vous allez applaudir Spraynet, levez-vous, dansez et chantez! Après tout, le refrain de Sunglasses at Night, tout le monde le connaît…

Rita Baga présentera Spraynet en tournée partout au Québec dans la prochaine année.

Consultez son site Web (ritabaga.ca) pour connaître toutes les dates.

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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