On va vous faire une confidence : avant de voir les premiers épisodes de Si on s’aimait, on s’attendait à ce que la nouveauté de TVA soit très ordinaire. Repoussée à deux reprises pour peaufiner le concept, ça sentait fort le raté. Mais on doit avouer qu’on est vite devenus accros à cette téléréalité déguisée en documentaire, qui suit des célibataires qui cherchent à se défaire de leurs patterns amoureux. Diantre que c’est captivant d’épier des inconnus à la recherche de l’amour, surtout quand ça ne fonctionne pas du premier coup!
La troisième semaine de l’émission, qui a commencé lundi soir et qui est disponible intégralement sur le site du diffuseur, permet de voir que la relation entre Jonathan et Marie-Ève évolue dans la bonne direction. Il lui a même écrit une lettre d’amour dans laquelle il fait une autre de ses blagues un peu malaisantes, mais bien intentionnées, qui sont en train de devenir sa marque de commerce. Du côté de Fanny, qui s’est fait sacrer là par Jean-Philippe la semaine dernière, on rencontre son nouveau Jules, avec qui la chimie est vraiment plus au rendez-vous qu’avec l’obsédé des foulards. Mais pour Jennifer et Mike, on assiste à un déraillement de train interminable dont on ne peut détacher notre regard, même si on a parfois envie de crier à l’aide pour les libérer l’un de l’autre.
On vous prévient, on se permet quelques spoilers dans les lignes qui vont suivre. C’est que cette semaine est assez déterminante pour le duo, qui est visiblement rendu incapable de s’endurer plus longtemps. Dès l’épisode de lundi, Mike avoue à Louise Sigouin, la sexologue de l’émission qui déballe toujours un peu plus sa théorie plus ou moins convaincante des cinq dualités, que son intérêt pour la célibataire de 50 ans est de 0 sur 10. S’ils manquent mutuellement autant d’envie d’apprendre à se connaître, pourquoi continuent-ils? Sont-ils là pour leur moment de gloire à la télé? Pour passer le temps? Personne ne les force à jardiner ensemble ou faire une partie de baseball s’ils haïssent ça à ce point-là, parbleu!
C’est dur de ne pas se poser ces questions en les regardant aller. Le malaise entre eux atteint dans l’épisode de mardi un point tel que Jennifer est physiquement écoeurée de passer du temps avec lui. À l’opposé, Mike tente toujours de faire des efforts en s’avouant maladroit, mais continue dans la même direction en invitant ses amis à leur soirée billard qui tourne vite à la catastrophe. Pour comprendre pourquoi ils ne lâchent pas le morceau, il faut se rappeler que Si on s’aimait est d’abord et avant tout un « cheminement personnel », pas un dating show.
Ainsi, dans le dernier épisode de la semaine, Mike et Jennifer finissent par faire le point, après avoir chacun appelé Louise Sigouin pour obtenir quelques conseils. Convaincus qu’ils doivent poursuivre l’expérience pour en apprendre davantage sur eux-mêmes, ils se vident finalement le coeur dans une discussion qui commence à peu près aussi bien que leur relation, c’est-à-dire très mal. Pour vous donner une idée, avant même qu’il ne commence à s’exprimer, Jennifer se sent agressée. Quand ça va pas ben, ça va pas ben. Mike lui explique finalement qu’il a l’impression qu’ils ont commencé leur fréquentation en étant tous les deux sur la défensive, créant à la base une dynamique désagréable entre eux, malgré les efforts qu’il sent qu’il fait de son côté. « T'es obviously un trigger pour moi et moi aussi je suis un trigger pour toi », analyse la très bilingue Jennifer, qui est sortie de la conversation sans être certaine que son prétendant-pas-si-intéressé ait compris son point. « Je ressentais comme si t'aurais préféré te pitcher devant un autobus que d'être avec moi », rétorque ce dernier, assez satisfait de la conversation pour avoir « dormi comme une roche » cette nuit-là.
Il faudra donc voir la semaine prochaine si l’argument du « cheminement personnel » sera suffisant pour continuer d’essayer de mélanger l’eau et le vinaigre comme ça. Mais ne peut-on pas cheminer aussi en s’avouant vaincu une fois de temps en temps?