Si Karl Sabourin d’Occupation Double était dans la salle, il aurait sorti le popcorn et dit sa fameuse phrase : « Il est bon c’te show-là! » devant l’échange controversé entre Richard Martineau et Patrick Lagacé sur les réseaux sociaux. Dire que les deux hommes ne sont pas en bons termes serait un euphémisme.
Tout a commencé au courant de la soirée de ce lundi après que Richard Martineau ait publié un texte sur sa page Facebook où il traitait Patrick Lagacé de « menteur », d’« hypocrite » et, pour finir, de « trou de cul ». Sa colère s’expliquerait par une série d’événements où Patrick se serait montré irrespectueux envers Richard et sa femme, Sophie Durocher. « Un homme a écrit à Patrick Lagacé, lui demandant pourquoi il me dénigrait autant… «Je croyais que vous étiez des amis», écrit l’homme. Réponse de Patrick Lagacé : «Richard Martineau n’a jamais été mon ami.» Il y a quelques jours, Pat Lagacé m’a chié dessus au 98,5 FM. Et a traité ma femme d’hystérique. Or, trois ou quatre jours avant cette attaque, on l’avait croisé dans une Maison de la Presse, ma femme et moi. Il nous a jasé pendant 15 minutes, nous montrant des photos de son fils sur son cell, parlant du temps qui passe, sa blonde à ses côtés, gros sourires tous les deux… », a écrit le chroniqueur.
L’attitude de Patrick Lagacé ne fait pas de sens selon Richard Martineau, qui est ensuite revenu sur l’époque des Francs-Tireurs où ils travaillaient ensemble et qu’ils formaient une équipe : « J’ai toujours été là pour lui quand on travaillait ensemble… Et lui m’a toujours défendu, même s’il n’était pas toujours d’accord avec mes prises de position… On formait un «team»… Vraiment, je pèse mes mots : c’est un trou du cul. Outre le fait de lui donner sa première job à la télé, je ne sais pas ce que je lui ai fait pour qu’il me traite de la sorte… La grande déception de ma vie professionnelle… »
Celui qui pèse ses mots, selon ce qu’il a écrit, a terminé son message avec : « Il chierait sur la tête d’un membre de sa famille si ça pouvait l’aider… »
On se doutait bien que Patrick Lagacé n’allait pas en rester là, même si on aurait aimé que l’un d’entre eux se montre plus mature, mais bref…
Le chroniqueur de La Presse a choisi d’expliquer pourquoi il n’avait jamais été ami avec Richard Martineau dans une longue publication, sur Facebook également : « Richard, tu as perdu mon estime personnelle au printemps 2016. Tu te souviens? Tu étais fâché que j'anime une soirée de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) pour la liberté de presse, parce que Marc-André Cyr était sur un panel, lors de cet événement. Tu m'as écrit un message sibyllin, un vendredi, quelques semaines avant. Je l'ai encore, ce message. Tu m'écris ceci, le 22 avril 2016, out of the blue: »Marc-André Cyr invité dans un débat sur la liberté d’expression? Celui qui a souhaité ma mort? Qui a montré un dessin représentant un chien pissant sur mon cadavre? Câlisse!!!!!» »
Patrick Lagacé soutient qu’il ne savait pas à ce moment que Marc-André Cyr avait écrit un texte sur son ancien collègue des Francs-Tireurs ni qu’il participait à la soirée de la FPJQ. Le lendemain, les deux chroniqueurs assistaient à la même soirée : « À ce moment-là, tu aurais pu me prendre à part pour me parler de ton malaise à ce que Cyr soit invité à ce cabaret de la FPJQ. Mais tu ne l'as pas fait. À aucun moment, tu ne m'as pris à part pour me faire part de tes doléances. J'aurais pu t'écouter. On aurait pu s'expliquer. Mais jamais tu ne m'as pris à part pour essayer de parler. »
C’est à ce moment au tour de Patrick Lagacé de se désoler de la réaction de Richard Martineau, qui semble-t-il l’aurait traîné dans la boue, tout comme l’aurait fait Sophie Durocher, sur une période de plusieurs jours. « C'est vrai que de me prendre à part lors de ce souper, ça ne t'aurait valu aucun clic, aucune forme d'attention, aucune minute d'antenne à remplir, aucune chemise à déchirer, aucune majuscule dans une chronique! », a-t-il écrit avec véhémence.
Patrick Lagacé semble trouver ironique que Richard Martineau indique dans son message qu’il l’ait critiqué : « Tu écris dans ton statut que je t'ai «chié» dessus au 98,5 FM. Non. Je t'ai critiqué. Tu devrais me citer, au fait, plutôt que juste me paraphraser. Je t'ai critiqué, donc : j'ai dit à Drainville que c'était drôle de te voir, toi qui ne fais à peu près pas de terrain, critiquer une journaliste qui ne fait que ça, du terrain. Mais tu considères ça comme »te chier dessus», ce qui démontre ton extrême frilosité face à la critique. »
C’est pourquoi, quand Patrick Lagacé le croise, il lui parle de tout et rien : « Pourquoi j'essaierais d'être candide avec toi, quand je te croise face à face? Pourquoi j'essaierais d'avoir une discussion franche avec toi? Tu discutes pas, Richard, tu fais du clic sur tes tribunes. Donc, je fais comme beaucoup de gens qui te croisent, toi et Sophie : je reste dans les superficialités, mais je n'en pense pas moins. »
Pour terminer son envolée, Patrick Lagacé met les pendules à l’heure sur la personne qui lui aurait donné sa chance dans le milieu, soit Dany Doucet, le rédacteur en chef du Journal de Montréal : « Le déclencheur de ma carrière, c'est sa décision de me faire chroniqueur en 2003. Tout, absolument tout le reste de ma carrière part de cette décision. »
Ouf! Toute une escarmouche, ça!
Mais sérieusement, qu’on soit du côté de Martineau ou de Lagacé, c’est bien dommage de voir leur talent se perdre dans une dispute qui s’étale depuis de trop longues années déjà. Et si on passait à autre chose et qu’on enterrait la hache de guerre?