Aller au contenu
Projets, Gémeaux: Fabienne Larouche fait le point!

Avoir les deux mains dans une série qui prend forme rend Fabienne Larouche heureuse comme une enfant le soir de Noël. L’auteure et productrice a de quoi être emballée par les temps qui courent, alors que trois des nouveaux bijoux de sa maison de production, Aetios, s’apprêtent à éclore, en plus des STAT, À cœur battant et Doute raisonnable que le public a hâte de retrouver en septembre, et des 10 épisodes de Les Révoltés, que TVA s’apprête à diffuser.

«Créer une nouvelle série, c’est enivrant, c’est très excitant! Quand ça prend vie, le casting, la distribution, la réalisation, voir les premiers montages, les premiers assemblages…  C’est enivrant. C’est quasiment comme un fix de drogue!», s’enflamme Fabienne, que Hollywood PQ a rencontrée à la visite de plateau de Dumas.

Récapitulons…

Dumas, nouvelle fiction hebdomadaire de Luc Dionne, démarrera le lundi 9 septembre, à 20 h, à ICI TÉLÉ. Le nouveau joujou du papa de District 31 affrontera directement Les Armes, autre projet d’Aetios signé Pierre-Marc Drouin (autre protégé de Fabienne Larouche et Michel Trudeau, qui écrit aussi Doute raisonnable), puisque l’émission campée dans les Forces militaires canadiennes sera lancée le même jour, à la même heure , à TVA. C’est l’information que vient de communiquer TVA à Hollywood PQ.

Vincent-Guillaume Otis, Eve Landry, François Papineau et Mickaël Gouin, entre autres, seront en vedette dans Les Armes, dans une réalisation de Jean-Philippe Duval (également maître d’œuvre de Doute raisonnable et À cœur battant; Fabienne Larouche et Michel Trudeau sont des gens fidèles!) Tant dans le cas de Dumas que de Les Armes, il s’agit de séries annuelles (à l’antenne toute l’année). Guerre de cotes d’écoute en vue le lundi soir!

Luc Dionne / Crédit: Serge Cloutier

Il y a, de plus, L’Appel, suspense scénarisé par… Luc Dionne (gens fidèles, qu’on disait!), réalisé par Julie Perreault (oui, la comédienne et photographe, qui s’est fait la main sur STAT, notamment), avec Magalie Lépine-Blondeau, Pier-Luc Funk et Patrice Robitaille. L’Appel reviendra sur la guerre des motards qui secouait le Québec à la fin des années 1990 et le procès de Maurice «Mom» Boucher, présidé par la chevronnée procureure aux assises France Charbonneau. Cette ambitieuse saga en six heures est attendue éventuellement sur Club illico.

Oh, et le chapitre d’À cœur battant (mardi, 20 h, ICI TÉLÉ, dès le 10 septembre) relayé cet automne à ICI TÉLÉ sera bien le dernier. Mais Fabienne Larouche assure que son auteure, Danielle Trottier (Toute la vie, Unité 9, Cheval-Serpent, La promesse, Emma) tricote déjà sa prochaine série… À suivre!

Quant à STAT et Doute raisonnable, rendez-vous le lundi 9 septembre, à 19 h et 21 h, à ICI TÉLÉ, pour la suite des histoires entamées. Lou-Pascal Tremblay, ici, et Geneviève Schmidt, ici, nous ont d’ailleurs récemment mis l’eau à la bouche… Et Les Révoltés, avec Sarah-Jeanne Labrosse et Pier-Luc Funk, disponible sur Club illico depuis l’an dernier, occupera, à partir du 10 septembre, la plage du mardi, à 21 h, à TVA.

Pour l’instant, aucune deuxième saison n’est planifiée pour Les Révoltés… «À moins que…», laisse planer le tandem Larouche-Trudeau, sous-entendant que des cotes d’écoute mirobolantes pourraient remettre cette décision en question.

Sarah-Jeanne Labrosse est l’une des vedettes de la série Les Révoltés, que diffuse TVA cet automne / Crédit : Serge Cloutier

À propos de Terre de sang

Bref, la rentrée est foisonnante dans la famille Aetios. «Je travaille moins que je travaillais quand j’écrivais une quotidienne», remarque pourtant Fabienne Larouche, qui agit comme script-éditrice sur les différents bébés de sa maison de production.

Et, si vous vous posez la question, non, Fabienne n’a pas rangé sa plume d’auteure, même si le dernier opus de 30 vies remonte déjà à huit ans. La femme d’affaires de 65 ans traîne encore dans ses cartons sa fresque historique Terre de sang, sur laquelle elle bosse depuis une dizaine d’années. Les articles de journaux parus sur le sujet depuis 2015 parlent d’un drame déployé à Montréal, au 17e siècle, à l’époque du débarquement des Filles du roi en Nouvelle-France. On comprend à demi-mot que le résultat devrait aboutir à Radio-Canada.

«C’est déjà écrit, ça fait un bout. C’est moins de stress», mentionne Fabienne.

«C’est un hommage à nos arrière-arrière-grand-mères. Une histoire d’immigration très actuelle. Immigrer, à cette époque-là, ce n’était pas comme aujourd’hui. Tu n’avais pas une carte d’assurance-maladie et un chèque d’aide sociale en arrivant! C’était autre chose», précise-t-elle ensuite.

Voilà qui met l’eau à la bouche. Quand pourra-t-on apprécier cette prometteuse Terre de sang?  Fabienne Larouche et Michel Trudeau en savent peut-être plus qu’ils ne veulent bien l’admettre, mais se contentent de répondre «dans les prochaines années».

Le défi principal de cette grandiose entreprise? Le budget, bien sûr. L’argent en télé se faisant apparemment de plus en plus rare, un paquebot de la trempe de Terre de sang ne se construira pas en criant «bateau».

«Il y a des cycles [en télévision]», note Michel Trudeau, laissant entendre que l’heure est moins aux séries d’époque dans nos petits écrans présentement. «Pour faire quelque chose de bien, ça prend quand même pas mal d’argent…»

«Et il y a environ 40% moins de séries qui se produisent en ce moment!», souligne Fabienne Larouche, qui ne se laisse néanmoins pas démonter par l’actuel portrait un brin sombre de la télévision.

«Janette (Bertrand) est rendue à 99 ans et demi! J’ai encore quelques bonnes années! La création, ce n’est pas monotone. C’est toujours nouveau. C’est excitant! Notre métier est un privilège. Je ne commencerai pas à me plaindre que c’est difficile. On trouve des solutions et on a du plaisir…»

«On trouve de nouvelles façons de raconter des histoires. Dumas, par exemple, c’est quelque chose qu’on n’a pas vu souvent. Aux États-Unis, il y a Ray Donovan, mais ce n’est pas tout à fait la même chose. Blue Moon non plus», réfléchit Michel Trudeau.

Isabel Richer, Gildor Roy et Marie-Lyne Joncas sont trois des têtes d’affiche de Dumas / Crédit : Serge Cloutier

Absents des Gémeaux

Dans la dernière année, la maison Aetios a choisi de ne plus inscrire ses productions dans la course aux prix Gémeaux (tous les détails ici).

On se souvient que l’attribution du trophée de la Meilleure série quotidienne à Indéfendable, l’an dernier, devant STAT, avait causé une surprise totale dans l’industrie de la télé. STAT avait pourtant remporté les autres statuettes prestigieuses (textes, réalisation, jeu de Suzanne Clément et Geneviève Schmidt), généralement associées au titre de Meilleure série quotidienne.

Or, ce n’est pas là la seule raison du désistement d’Aetios à la fête des Gémeaux, expliquent Fabienne Larouche et Michel Trudeau. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que leur compagnie «boycotte» l’événement, elle qui en avait été absente de 2002 à 2015. Fabienne a souvent formulé publiquement ses réserves envers le mode de fonctionnement de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision (ACCT), organisatrice de la remise de prix.

Suzanne Clément incarne le rôle principal de STAT / Crédit : Serge Cloutier

«J’ai joué dans ce film-là plusieurs fois! Les Gémeaux 1, les Gémeaux 2, les Gémeaux 3, les Gémeaux 4, les Gémeaux 5… (rires) Je ne suis plus sûre que c’est un bon film!», blague-t-elle avec Hollywood PQ.

«Ce n’est pas pour gagner», enchaîne Michel Trudeau.

«Pourquoi on ne réinventerait pas ça, si on veut honorer la télévision? Honorer les nouveaux talents et la diversité? Est-ce que c’est nécessaire d’avoir une compétition entre auteurs et producteurs? C’est un peu phony (faux).»

«Quand tu es un jeune auteur qui en nomination et qui gagne un trophée pour la première fois, c’est le fun; mais l’exercice coûte cher…»

Ce à quoi Fabienne Larouche acquiesce vivement.

«Ça coûte extrêmement cher aux producteurs. Quand tu ne gagnes pas ou que tu n’es pas en nomination, qu’est-ce que ça donne? On va faire autre chose avec notre argent…»

Plus de contenu