La Presse révèle ce matin que plusieurs des présumées victimes de Gilbert Rozon ont été rencontrées par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) au cours des derniers jours et ont reçu une nouvelle dévastatrice : le dossier de neuf d’entre elles ne fera pas l’objet d’accusations. Par contre, le producteur déchu a été accusé de viol et d’attentat à la pudeur contre une femme, des événements survenus en 1979. « Le DPCP, après avoir examiné et analysé l’ensemble de la preuve relative à 14 demandes déposées par le SPVM, annonce que des accusations ont été déposées à l’endroit de Gilbert Rozon », a-t-il été annoncé par communiqué.
C’est une vingtaine de présumées victimes qui avaient porté plainte au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour inconduites sexuelles contre le producteur déchu il y a maintenant un an.
Martine Roy, la belle-sœur de Gilbert Rozon, affirme avoir été agressée sexuellement dans les années 1990 alors qu’elle était directrice adjointe du Cabaret du Musée Juste pour rire. Elle a été rencontrée par La Presse après avoir reçu la mauvaise nouvelle.
« Le procureur ne veut pas nous confirmer s’il va porter des accusations ou non dans d’autres dossiers. Mais pour celles qui sont passées lundi, c’est non. C’est toujours une question de doute raisonnable. […] Ça m’a tout pris pour porter plainte. Ma mère était mourante. Je l’ai fait parce que j’y croyais et que je pensais que mon dossier était pour aider les autres et régler tout ça une fois pour toutes. Je trouve ça malheureux parce qu’il va se sentir invincible », explique-t-elle, visiblement éprouvée par le déroulement de cette histoire.
Alors que plusieurs croient qu’aucune accusation criminelle ne sera déposée contre Rozon, le porte-parole du DPCP, Jean-Pascal Boucher, affirme: « [Nous] ne communiquerons les informations publiques qu'au terme de ce processus ».
Lueur d’espoir pour les victimes alléguées dont la plainte a été rejetée : l'action collective intentée au civil par le collectif Les Courageuses tient toujours! Ces femmes réclament plus de 10 millions de dollars à Rozon pour des inconduites sexuelles commises entre 1982 et 2016.
Robert Kugler, l'avocat qui pilote ce recours, explique que le fardeau de la preuve est moins élevé au civil qu’au criminel et que l’accusé peut être forcé à témoigner.