Pierre Lapointe, professeur de musique à Star Académie?
Voilà une nomination qui en étonnera peut-être quelques-uns. Jean-Philippe Dion, producteur de l’émission, le concède lui-même: le dandy de la chanson québécoise peut paraître snob au premier abord. Or, Lapointe est «beaucoup plus pop» et bon enfant que son image un peu détachée le laisse paraître.
Le principal intéressé le confirme: il n’entretient aucun jugement à l’égard des concours de chant télévisés, aussi clinquants soient-ils.
S’ils ont déjà été méprisés par une certaine frange plus élitiste du show-business, ces rendez-vous aux cotes d’écoute généreuses constituent désormais des incontournables des milieux de la musique et de la télévision. Et l’homme est bien placé pour le confirmer, ayant été coach à quatre saisons de La Voix (2015, 2016, 2017 et 2020).
«Je ne sens aucun snobisme. Tout le monde de l’industrie regarde La voix et Star Académie. Mon gérant, Laurent Saulnier, regarde tous ces shows pour voir si quelqu’un se démarque. À La Voix, il y a une ouverture totale, avec des gens comme Dominique Fils-Aimé, Matt Holubowski et Charlotte Cardin. L’industrie a changé; tu ne peux plus faire ce métier si tu n’es pas connu et appuyé par une grosse locomotive. Les journaux n’ont plus l’impact qu’ils avaient avant. Alors, si tu veux vraiment faire ce métier, il faut passer par là», analyse Pierre Lapointe en entrevue.
Celui-ci sourit en se remémorant ses premiers passages sur des plateaux de télévision, au début des années 2000, alors que, raide de nervosité, il côtoyait des ex-académiciens à l’aise comme des poissons dans l’eau devant l’imposant attirail technique et tout le brouhaha d’un tel studio.
«Parce qu’ils avaient dédramatisé la caméra…»
De Kate Bush à Chappell Roan
Le cours hebdomadaire de musique que dispensera Pierre Lapointe à Star Académie 2025, l’hiver prochain à TVA, s’annonce des plus passionnants, tant pour les élèves de la célèbre école que pour le public assis dans son salon. L’artiste nous fera profiter de son savoir et de sa vaste culture générale et musicale en offrant à sa classe un voyage à travers les époques.
«Il y a tellement d’albums qu’on ne voit plus, qu’on n’entend plus! Mon but, c’est de ramener ça en disant, par exemple, que Chappell Roan est cool, mais il faut aussi voir ce que Kate Bush a fait en 1978, ce que Nina Hagen a fait en 1979 et ce que Diane Dufresne a fait, aussi. Dufresne qui posait seins nus sur une pochette dans une ruelle de Montréal, c’était punk, pour l’époque! Et on s’en souvient encore aujourd’hui.»
«Il faut aussi comprendre que, si tu écoutes Green Day (…) il faut aussi écouter les Sex Pistols et les premiers sons des Stones. Ce sera un plaisir pour moi d’expliquer ça. On va concentrer ça pour que les gens voient un lien avec la performance du dimanche, parce que tout va converger vers ça», continue Lapointe.
Pierre Lapointe axera-t-il beaucoup sa formation sur l’aspect technique de la musique?
Le créateur répond procéder essentiellement par instinct.
«Si tu veux chanter, il faut que tu chantes! Si tu veux devenir chanteur, chante! À force de chanter, tu vas trouver toi-même tes clés pour aller où tu veux. Mais, il faut se péter la gueule avant et avoir un peu d’encadrement», expose-t-il, en vantant du même souffle les compétences de sa collègue Véronic DiCaire, nouvelle enseignante de chant de Star Académie, qui est, selon lui, «l’une des plus grandes voix du Québec».
«Elle a un instrument et une intelligence hallucinants. Elle est extraordinaire dans Nos Belles-Sœurs! On va monter les numéros des galas du dimanche tout le monde ensemble, et moi, je donnerai des petites directions pour allumer la petite étincelle…»
Pierre Lapointe reprendra par ailleurs à l’automne sa tournée de spectacles de Noël, Chansons hivernales. Les dates sont sur son site web (pierrelapointe.com).
Il lancera aussi un nouvel album en janvier prochain, dont le premier extrait sera lancé dès le mois de septembre!
Quant aux auditions de Star Académie, elles se poursuivent jusqu’au 18 août (auditionsstaracademie.ca)…