Le président et chef de la direction de Québecor a annoncé vendredi après-midi qu’il poursuivait le journal La Presse en dommages pour diffamation.
C’est sur sa page Facebook que Pierre Karl Péladeau a dévoilé ses motivations à intenter une telle poursuite et à demander une somme considérable s’élevant à 500 000$ au quotidien. L’homme d’affaires québécois mentionne notamment ce qu’il qualifie d’« attaques répétées à [son] endroit ».
« Comme dans toutes industries, la concurrence est saine. Elle peut même être inspirante. Elle devient toutefois malsaine et destructrice quand elle dépasse largement les limites de l'acceptable. Les attaques répétées à mon endroit dans les pages de La Presse+, avec l'assentiment de sa direction souvent convertie en père fouettard et fausse détentrice de l'éthique et de la morale, sont monnaie courante. Toutefois, les dérapages vicieux et sournois des derniers mois sont devenus intolérables parce que certains des messages énoncés visent mes enfants. Je ne peux donc pas rester les bras croisés », écrit-il d’emblée.
« Dans ces circonstances, afin que cesse ce machiavélisme malsain, je me dois de m'adresser aux tribunaux du Québec pour que soient sanctionnées ces opérations de dénigrement. Je m'en doute bien, d'aucuns m'accuseront de vouloir restreindre la liberté d'expression ou d'attaquer la capacité de chroniqueurs et de journalistes à faire correctement leur travail. Je ne serais pas surpris de voir les grands défenseurs de la bien-pensance, à l'image des trolls qui me suivent, se déchaîner ou dépasser les limites du rationnel », poursuit-il.
« Le principe de la limite est fondamental et s'inscrit dans l'exercice même des droits de chacun. Certes, il peut arriver que des limites soient franchies et que la clémence soit de mise dans certaines circonstances. Elle ne peut toutefois l'être quand un citoyen ou, en l'occurrence, un OBNL de presse à l'origine de dérapages éhontés associés à une véritable volonté de nuire se sert du privilège d'être publié dans un média pour verser dans la mauvaise foi et la profonde mesquinerie. La concurrence peut permettre bien des choses, mais elle n'autorise personne à attaquer gratuitement qui que ce soit de manière aussi perverse et malveillante. Que ces attaques me visent est une chose, qu'elles visent mes enfants en est une autre », conclut Pierre Karl Péladeau en partageant les documents électroniques officiels de ladite poursuite.
Ce sont 250 000$ à titre de dommages moraux et 250 000$ à titre de dommages punitifs qui sont réclamés au média et à l’un de ses chroniqueurs, Hugo Dumas, par l’homme d’affaires et ex-mari de Julie Snyder. Selon les documents déposés à la Cour supérieure, c’est la chronique Qui obtiendra la garde de Star Académie?, publiée par le journaliste le 27 juin dernier, qui a poussé Pierre Karl Péladeau à bout, alors qu’il juge que l’article cherche à le dénigrer, à partager de fausses informations et à faire croire qu’il « tente de nuire à la mère de deux de ses enfants ».
Le Groupe TVA a également intenté une poursuite contre La Presse pour 85 000$ pour la même chronique, jugeant que le chroniqueur Hugo Dumas « avait clairement l'intention de créer un dommage à TVA ».