«Il faut se ressaisir et il faut continuer la vie.»
Pierre Bruneau était l'invité de Marie-Claude Barrette dans le cadre de son podcast Ouvre ton jeu, récemment, un moment touchant où il abordait la triste perte de son fils Charles et l'effet que la maladie a eu sur la famille.
Rappelons que ce dernier est décédé des suites d'un cancer et que la Fondation Charles-Bruneau a été ainsi fondée en son honneur.
Il abordait tout d'abord l'impact qu'a eu sa maladie sur toute la famille, sa femme et ses deux plus jeunes enfants, à l'époque.
«Nous, on a eu, je dirais, cette force. Parce que c'est une force qu'on a en dedans de nous. Ginette et moi, de l'accompagner et d'être ensemble, solidaires dans notre action d'aidants naturels. Par bout, c'est pas toujours évident, pas toujours facile, parce qu'il y avait la petite sœur, le petit frère qui étaient tous les deux plus jeunes que Charles et avaient aussi des besoins qu'on serait porté à...», explique d'abord Pierre Bruneau.
«...à minimiser, peut-être?», intervient alors Marie-Claude Barrette.
«Ã€ ne même pas voir. Un exemple, Charles est pas mal en phase terminale, tous les jours on se succède Ginette et moi à l'hôpital pour l'accompagner et on prépare le matin la boîte à lunch pour Geneviève qui mange à l'école. Charles avait 12 ans. Donc, elle en avait 10 (...) et puis elle prend sa boîte à lunch elle la dépose fortement sur la table en disant: Ce midi vous venez manger avec moi (...) Ce midi-là, on a été dîner avec elle. Elle a été capable de l'exprimer, mais ce n'est pas tous les enfants qui l'expriment (...) Parce qu'on focus sur la maladie de Charles, parce qu'on doit être avec lui, on oublie presque qu'il y a une famille, puis du moment, qui ont des besoins et des attentes minimaux», explique ensuite un Pierre Bruneau très touchant.
Un deuil difficile, comme on l'imagine.
«Le deuil commence véritablement au moment où tu apprends que tu as une maladie mortelle, que ton fils ou ta fille a une maladie mortelle. Le deuil commence un peu là. Parce que tu vois ses capacités diminuer. Même si ça revient, tu sais que l'inéluctable arrive à un moment ou un autre, alors c'est toute cette période-là qui est un peu difficile. Quand ça arrive, la fin, il y a une autre période qui commence aussi, qui n'est pas facile non plus, celle que de véritablement... je le dis à tout le monde: se ramasser. Parce qu'il faut se ressaisir et il faut continuer la vie», ajoute le légendaire chef d'antenne.
Une leçon qu'il a apprise une fois de plus à travers les touchantes et bouleversantes paroles de sa fille à l'époque.
«La célébration des funérailles terminées, on rentre chez nous. On est quatre. Ginette, moi, Geneviève, Jean-Sébastien. La porte ferme chez nous, la visite était partie, tout le monde parti. Et là, Geneviève nous regarde et dit: Allez-vous nous aimer autant que vous avez aimé Charles? (...) Ça disait tout, mais en même temps on a répondu spontanément: On vous a toujours aimé autant les uns que les autres. La situation nous a emmenés ailleurs», se confie alors Pierre Bruneau, les larmes aux yeux.
Pierre Bruneau explique également que la famille a toujours été proche, mais qu'elle est devenue encore plus tissée serrée à la suite de cet immense deuil.
La superstar de TVA Nouvelles maintenant à la retraite terminait ce bouleversant entretien en révélant ce qu'il aimerait dire à son fils Charles, aujourd'hui.
«La première question que je lui poserais c'est: Comment te sens-tu? Est-ce que tu constates que l'œuvre que tu as mise en place, parce que c'est quand même ton rêve... Les gens ont souvent l'impression, les gens disent: Pourquoi essayer de garder Charles vivant par une fondation? Ce n'est pas Charles que je garde vivant, c'est son rêve, son rêve de guérison. Alors je lui dirais: Charles, tu peux être fier de ce que ton rêve réalise aujourd'hui, tu as permis à plein d'enfants... Parce que ça nous a tout le monde obligé à mettre l'épaule à la roue pour travailler sur un projet à comment on peut mener d'autres enfants à la guérison. Tu sais, aujourd'hui, si tu vivais Charles, tu aurais (...) si on te diagnostiquait chez toi un cancer, une leucémie, tu aurais 80% de chances de guérir (...) Mais, pas pour te frustrer (...) mais juste pour te dire ce que tu as vécu, dans la situation où tu l'as vécu, tu as permis aux choses d'évoluer», termine Pierre Bruneau.
Pour donner et contribuer à la Fondation Charles-Bruneau, rendez-vous sur le site officiel.