Coup de théâtre! Le rideau est tombé! La mascarade est dévoilée! Alors que les premiers rayons du soleil perçaient le ciel ce matin, voilà que Pascal-Hugo, PH, Peach, perçait quant à lui le mur de notre réalité. Dans une entrevue publiée sur Le Devoir, l’ancien candidat détaille les motivations qui l’ont fait s’inscrire à Occupation Double : une analyse littéraire, une incursion dans un monde clos et superficiel, afin d’en distiller son sujet de maîtrise en littérature et peut-être même d’un roman. Une aventure qui l’aura mené jusqu’en finale, dans un parcours quasi parfait.
Dans cet entretien, Pascal-Hugo avoue avoir voulu infiltrer la téléréalité, à la manière d’un journaliste gonzo, qui étudie son sujet dans une immersion totale, à la manière de Hunter S. Thompson, l’auteur de Fear and Loathing in Las Vegas. Avec un ami, il aurait découvert la clé du jeu : « Il y a une récurrence. Le gagnant, c'est tout le temps le gars qui au début est friendly avec tout le monde et qui, sans jamais embrasser ou faire un move sur une autre, vers la semaine 5, 6 ou 7, s'affiche et dit : »Ben moi, c'est elle!», et reste stické jusqu'à la fin. »
Pascal-Hugo est très intelligent. Regardez comme il lit un livre :
Son plan et sa persona, une distance importante à conserver dans la pratique immersive, se seraient cependant effrités à la rencontre de Jessie. Tel Achille, le point faible de Peach aurait rapidement été chatouillé : son cœur (awwww). Et les mains habiles derrière la production ont vite fini par casser le mur qu’il s’était si savamment créé : « C'est comme là que j'ai perdu le contrôle. Tsé, personne ne va dans une émission de téléréalité pour trouver l'amour pour vrai. C'est con. C'est ça que je pensais. Sans ça, j'aurais été capable de garder le contrôle sur les règles imposées; j'aurais été capable de tolérer qu'on me dise : »Cette semaine, vous ne voyez pas les filles». Ça ne paraît pas à la télé, mais il y a une semaine entière, j'ai vu Jessie juste 10 minutes. Ça a joué dans ma tête; je me suis fait embarquer complètement et je suis devenu un personnage — même pas de ma propre histoire, de l'histoire de la production. Je suis devenu un pion, faisant ce qu'ils voulaient me faire faire. Réellement. Jamais j'aurais cru que ç'allait arriver, et à ce point-là. Je n'ai pas été capable de garder mes distances. »
Regardez comme il a l’air pensif tout en étant amoureux :
Maintenant qu’OD est terminé, le candidat souhaite se concentrer sur son activisme végane aux côtés de sa douce. Une manière pour eux de briser le moule et de se sortir d’OD, même si l’appât du gain est reluisant : « On a réfléchi beaucoup — on est le seul couple encore ensemble, tsé. Si on met l'amour et notre relation de côté, on est conscient qu'en ce moment, en couple, on vaut beaucoup plus cher que chacun pour soi. Qu'il faut entretenir ça, travailler ensemble. Qu'il faut projeter une image. On sait qu'on est une entité. Qu'on ne doit pas faire certaines choses, si on veut s'émanciper d'OD; on ne peut pas aller faire le party dans un bar avec les autres participants. L'appât du gain — faire 1000$ pour passer une soirée dans un bar — est grand. Quand tu fais OD, t'en fais pas d'argent. Tu paies tes frais ici sans faire d'argent là-bas. Tsé, si tu veux t'acheter un condo, tu fais 30 sorties dans un bar et tu fais 30 000$. C'est de l'argent en cibole. Mais tu restes pogné avec OD. Nous, on veut utiliser notre visibilité pour aider. »
Sachant qu’Adamo, le grand gagnant d’OD, s’était également inscrit suite à une gageure, on ne peut s’empêcher de penser qu’Occupation Double a fini par attirer un public plus ironique, qui regarde l’émission dans une intention d’observation et de critique, une manière de surfer intellectuellement sur un phénomène populaire. Comme l’a fait Pascal-Hugo. Et comme nous l’avons fait ici aussi. Qui peut savoir?
On ne doit juste pas être à son niveau.
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Crédit photo : Serge Cloutier