Ce mercredi avait lieu la première médiatique de Parfa, deuxième one-man-show d’Olivier Martineau, au Monument-National. Sans première partie, l’humoriste est monté sur la scène avec son aplomb habituel et un avertissement en poche.
« Pas d’bullshit. Pas d’niaisage. Pas d’temps à pardre », s’exclame-t-il face à la foule pour avertir que son spectacle ne fera pas dans la dentelle et pourrait choquer quelques personnes. Comme il le dit lui-même, son style d’humour est « pas mal plus rough que Boucar Diouf ». Ça donne le ton, et on se prépare à être entraînés dans un univers assez grivois, mais ô combien hilarant! Parce que oui, Olivier Martineau sacre tout au long de son spectacle, mais cela fait partie de son personnage extrêmement arrogant qui se permet de juger tout et rien. L’autodérision peut aller se rhabiller, l’humoriste préfère de loin faire une longue liste de ce qui ne va pas dans notre société, d’où le titre de son spectacle, Parfa.
Il commence en force en se lançant dans une énumération des différences entre les générations. Il prend bien entendu son temps pour s’attaquer à celle des milléniaux, qui, selon lui, n’a pas connu la misère, notamment à cause de la technologie et d’internet, qui donne accès à tout. Pas nécessairement pour le meilleur, par contre, car plus on a d’accès, plus le jugement manque. La preuve? L’arrivée des selfies et le métier d’influenceur, occupé par ceux qui pensent que prendre des photos de leurs visages sans arrêt signifie qu’ils ont un vrai emploi, pour paraphraser l’humoriste. « Dans mon temps, ça s’appelait un cochon d’Inde », déclare-t-il sans une once de culpabilité.
Tout cela pour en venir à sa peur de vieillir. Même s’il n’a que 35 ans, Olivier Martineau assure que des signes de vieillissement font déjà leur apparition chez lui. Des problèmes d’incontinence à la mode, l’humoriste s’en donne à coeur joie, mais c’est le segment sur les poils qui a vraiment fait mouche. Eh oui, des poils ont commencé à pousser dans les oreilles d’Olivier. Ce dernier n’est toutefois pas trop triste de ce fait, comme sa théorie est que son nouveau pelage lui sert à se protéger de sa blonde qui chiale! Mais ne vous inquiétez pas, il indique également que le poil de moustache sert à se protéger des pets de son partenaire!
Reste que même s’il rit de la gent féminine et de la tendance à ressembler à des dinosaures avec les longs cils, les grosses lèvres et les implants qui rendent le corps disproportionné, c’est pour une raison bien particulière. « T’es belle comme t’es », crie haut et fort Olivier Martineau en faisant référence à la pression que ressentent parfois les femmes à vouloir être parfaites. Un moment fort de la soirée, assurément.
La fin du monde, la religion, Denis Lévesque et le gouvernement sont ensuite parcourus sur un ton d’opinion qui ne laisse place à aucun débat. Olivier Martineau fait valoir sa façon de penser avec sa verve légendaire. Il ne fait aucun détour, tout cela pour faire valoir la belle époque des cabarets où tout pouvait se dire. Un temps qui rend nostalgique l’humoriste, qui en vient à parler de la censure pour exprimer son point. « L’humour et la censure, c’est de l’eau et de l’huile, ça finit toujours par se séparer », scande-t-il en prenant le temps d’écorcher le petit Jérémy, sans toutefois le nommer. Il n’a pas peur de se faire poursuivre, de toute façon : « Il va voir que c’est pas mal moins drôle de poursuivre quelqu’un qui n’a pas d’argent! »
Parfa se termine avec ce qu’on attendait tous, soit en chanson. Un segment qu’on aurait bien voulu plus long tant Olivier frappe dans le mille avec ses « débuts de tounes » aux punchs efficaces. La chanson sur son ex est un délice!
Au final, oui, on aurait aimé certains moments moins criards, et non, ce n’est pas un spectacle parfait, mais Olivier Martineau livre un deuxième one-man-show solide qui prouve qu’il a sa place dans le milieu de l’humour. La singularité avec laquelle il couvre les différents thèmes en est la preuve indéniable.