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Nathalie Petrowski: «Céline est toujours un peu en représentation»
Crédit: Radio-Canada

C’est une véritable joute verbale qu’a livrée Nathalie Petrowski, critique de l’émission C’est juste de la TV, accompagnée de l’auteur Simon Boulerice, sur le plateau de l’émission Bonsoir Bonsoir en direct hier soir (25 juin) devant l’animateur Jean-Philippe Wauthier sur le documentaire, Je suis: Céline Dion.

Les deux invités qui n’étaient pas nécessairement en accord sur divers éléments du documentaire, disponible depuis hier sur Prime Video, en revanche, tous les deux recommandent fortement de le visionner.

Si Simon Boulerice est un grand fan de Céline Dion, ce n’est pas nécessairement le cas de Nathalie Petrowski.

Radio-Canada

Néanmoins, elle a été d’une grande objectivité en étalant les qualités de la réalisatrice américaine Irene Taylor.

«Le film est magnifique, parce qu’il est réalisé par Irene Taylor, une documentariste, une réalisatrice, qui est une artiste, qui a une sensibilité, qui est une humaniste, qui n’est pas une fan de Céline Dion», énumère la critique.

«Toutes les entrevues que Céline a données, je trouve que ça nuit à la beauté de ce film, parce que c’est un film avec une certaine douceur, la caméra reste sur elle… il y a quelque chose que tu ne vois pas dans la bande-annonce », souligne Nathalie Petrowski.

«Céline, elle apparaît pas maquillée… c’est une mise à nue… on ne l’a jamais vue aussi vraie que ça, mais Céline est toujours quand même un petit peu en représentation…», commente Petrowski, rappelant qu’aux fins du documentaire, on a filmé Céline durant 800 heures sur un an.

Pour sa part, Simon Boulerice affirme que «c’est un film sur la solitude», puisqu’on la sent seule et n’ayant personne à qui se confier, à part la caméra.

On questionne d’ailleurs le fait que René Angélil, le défunt mari et brillant manager, est pratiquement exclu du documentaire.

«Elle ne parle jamais de René, c’est très étrange ça», mentionne la critique.

«Non ce n’est pas étrange, c’est formidable, on est sur elle… la combattante qui veut encore chanter… et elle fait des aveux tellement, tellement touchants, elle est très lucide», renchérit de son côté Simon Boulerice avec sa verve habituelle.

Quant à René Charles, il est aussi absent. Un peu étonnant, quand même…

Dans son analyse, Nathalie Petrowski questionne aussi l’idée de toujours vouloir performer à la manière d’une athlète olympique.

«Elle se voit comme une championne olympique, médaillée d’or qui ne peut plus avoir la médaille d’or et elle ne l’accepte pas… c’est d’une tristesse… il y a quelqu’un qui ne veut pas décrocher», illustre-t-elle avec son franc-parler.

Les deux invités ont également salué le fait que Céline, durant le documentaire, affirme à propos d’elle-même, sans modestie, « I was the best» (j’étais la meilleure), utilisant la forme passive. Sans doute qu’elle regrette cette époque, n’étant plus à la même hauteur.

La critique a d’ailleurs rappelé que Denise Bombardier, qui avait suivi Céline en tournée aux fins de la publication de son livre, L’Enigmatique Céline Dion, publié en 2009, soulignait que déjà, dans ces années-là, la chanteuse de My Heart Will Go On était obsédée par sa voix.

«…sa plus grande insécurité au monde était de perdre cette voix», précise Nathalie Petrowski. Ce qui va de sens, puisque déjà, un an plus tôt, les symptômes de sa maladie, le syndrome de la personne raide, avaient déjà manifesté ses premiers signes.

Nous sommes tous d’avis que Céline n’a plus rien à prouver à personne et elle mériterait un certain repos, loin de la scène alors qu’une nouvelle crise guette à tout moment, puisque sa maladie est incurable. En revanche, elle pourrait bien offrir à ses fans un nouvel album enregistré à son rythme.

Parlant de crise qui guette, on a évoqué durant l’émission, le moment phare du documentaire alors que Céline vit une crise devant la caméra. «Elle commence à avoir un spasme dans le pied… une crise se déclenche… les scènes sont insoutenables, pendant sept minutes… on souffre pour elle, j’avais des sanglots », confie Simon Boulerice.

Quant à l’animateur Jean-Philippe Wauthier, il questionne à savoir si Céline va chanter aux Jeux olympiques de Paris.

«Laissez-la tranquille…», conclut Simon Boulerice.

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