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My Salinger Year, une bonne raison de retourner au cinéma!
Crédit: micro_scope et Métropole Films Distribution

Youpi, les cinémas sont ouverts! My Salinger Year compte parmi ces films qu’on attend longtemps. Présenté en ouverture de la Berlinale l’an dernier, le nouveau long métrage de Philippe Falardeau a finalement pris l’affiche vendredi dernier et s’est retrouvé sixième au box-office québécois durant son premier week-end. Avec des recettes de 23 858$, ce n’est pas terrible, mais ça s’explique assez facilement avec la semaine de relâche qui se terminait : les familles ont préféré aller voir Raya and the Last Dragon, The Croods : A New Age ou encore Félix et le trésor de Morgäa.

On peut quand même s’étonner que les cinéphiles aient préféré aller voir ou revoir La Déesse des mouches à feu, finalement de retour en salle depuis quelques semaines après une sortie qui avait des airs de coitus interruptus. Le film d’Anaïs Barbeau-Lavalette a fait plus de trois fois plus de revenus ce week-end que la nouveauté, une adaptation du récit autobiographique de Joanna Rakoff.

Peut-être que les critiques plus ou moins favorables qui étaient sorties l’an dernier durant le festival de Berlin ont freiné certains mordus de cinéma, qui ont préféré une valeur sûre. Pourtant, même si Philippe Falardeu n’égale pas son chef-d’oeuvre Monsieur Lazhar avec My Salinger Year, son nouveau film vaut le détour.

Comparé par plusieurs à The Devil Wears Prada, le long métrage reprend effectivement cette dynamique entre mentore et apprentie. Cependant, le personnage de Sigourney Weaver, Margaret, une réputée agente littéraire, est bien loin de celui de Meryl Streep. Ses attentes envers Joanna (Margaret Qualley), une jeune qui vient tout juste d’être engagée comme assistante, sont élevées, certes, mais les deux femmes ne développent jamais d’animosité. Au contraire, on les place comme deux personnages principaux qui sont loin de s’opposer l’un à l’autre; ce n’est pas une protagoniste et son antagoniste.

L’histoire, maintenant. New York, 1995. Joanna commence son travail dans une agence littéraire réputée de la grosse pomme. Mais si elle rêve d’écrire, son quotidien est plutôt occupé par les lettres de fans destinées au plus gros client de la boîte, le célèbre J.D. Salinger, qui n’a rien publié depuis trois décennies… et qu’elle n’a jamais lu. Sa vie professionnelle, centrale au récit, est entrecoupée par des scènes de ménage sans jamais tomber dans le film romantique. En fait, Joanna a pratiquement l’air de développer des liens plus forts avec les auteurs des lettres, de purs inconnus, qu’avec l’homme avec qui elle partage sa vie.

C’est ici un des points forts du film, qui met en scène quelques personnages ayant envoyé une missive à l’auteur de The Catcher in the Rye. Ainsi, plutôt que de voir notre jeune protagoniste en faire la lecture, on voit tantôt une Romane Denis, tantôt un toujours renversant Théodore Pellerin incarner le mal-être qui les a poussés à s’adresser au fameux écrivain. Et Joanna, qui ne doit que leur envoyer des correspondances dépersonnalisées comme réponse, s’attachera à ces plumes pratiquement anonymes au point de déroger de cette consigne centrale à son poste.

Il manque un petit quelque chose à My Salinger Year pour en faire la grande fresque qu’il aurait pu être, mais n’empêche que le film se prend bien pour ses personnages féminins forts, pleins d’affirmation de soi et de talents.

Pour la bande-annonce de My Salinger Year, c’est par ici.

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Psst : Un autre film d’ici rayonne présentement à l’international. Il s’agit de The 108 Journey, un documentaire d’Hugo Rozon dans lequel il aborde sa bipolarité et son voyage initiatique en Inde et au Népal. Le film a gagné le prix de Meilleur documentaire au New York Cinematography Awards ainsi que celui du Meilleur documentaire long métrage au Los Angeles Film Awards. The 108 Journey sera aussi présenté au New York Film Awards, au Snowdance Festival en Allemagne, à la First Session du Lift-Off Global Network à Londres, au Toronto Film Channel Awards, aux Rendez-vous du cinéma québécois et au Blackbird Festival de New York dans les mois à venir.

 

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Une publication partagée par Hugo Rozon (@hugo.rozon)

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