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Mon ami Walid: Un rare regard comique sur un sujet qui ne l’est pas
Crédit: Serge Cloutier

Le premier long métrage de Julien Lacroix et Adib Alkhalidey, Mon ami Walid, est un petit miracle quand on prend en compte qu’il a été tourné en 10 jours à peine avec un petit budget de 80 000$, entièrement sociofinancé. Toute l’équipe de production mérite une bonne main d’applaudissement ne serait-ce que pour l’effort et le temps qui ont été investi dans ce projet mené par deux gars qui, définitivement, aiment le cinéma d’amour.

L’histoire tient en une phrase : Antonin (Julien Lacroix), profondément simple d’esprit, et Walid (Adib Alkhalidey), un jeune homme déprimé, travaillent ensemble dans une épicerie jusqu’à ce que le premier sauve le second du suicide et se mette à le suivre un peu partout pour l’empêcher de passer à l’acte.

Le grand point fort de Mon ami Walid, c’est sans doute qu’il aborde les problèmes de santé mentale comme la dépression, la dépendance, la déficience ou la schizophrénie avec un regard comique, voire par moments carrément absurdes. Rares sont les films qui font de la maladie mentale leur sujet principal, encore plus dans une comédie. Ici, c’est au cœur de l’histoire et, si on touche au drame par moments, on a beaucoup plus tendance à rire, d’autant plus que la plupart des personnages sont très caricaturaux.

Interprétés par des acteurs talentueux qui ont accepté de participer au film sans cachet, ils forment pour ainsi dire une allégorie de la vie à la dure. Le coup de foudre est total pour Sophie Cadieux, qui incarne une toxicomane en thérapie, et pour Christian Bégin, qui joue un coach assez flyé et qui nous rappelle combien on aimerait le voir plus souvent dans des fictions, encore plus depuis sa prestation marquante dans Le problème d’infiltration. Petit hic par contre avec le jeu d’Adib, dont le nom apparaît au générique comme scénariste, réalisateur et producteur. On aurait aimé, à l’occasion, qu’il tombe moins dans l’absurde. Les faux pleurs, on peut garder ça pour Like-moi!. Quant à Julien, impossible de ne pas croire qu’il s’est inspiré de Jim Carrey, mais il faut concevoir que c’est franchement réussi.

Mon ami Walid est un film épisodique, qui aurait mérité un certain peaufinent pour que les scènes se suivent d’une manière plus cohérente. Julien et Adib viennent du monde de l’humour et ont livré leur long métrage un peu comme on livre une lignée de sketchs. Oui, il y a une histoire qui sert de fil conducteur, mais chaque scène pourrait pratiquement être un épisode d’une websérie. Ça contribue à un rythme qui ressemble sans doute davantage au duo, mais peut-être aussi que ça n’a pas aidé à boucler le film, dont la fin est précipitée en quelques secondes et reste incomprise par plusieurs spectateurs… N’empêche, les deux humoristes ont prouvé leur potentiel de cinéastes!

3,5 morceaux de robot!

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