Marilou de Trois fois par jour explique pourquoi elle ne boit pas d’alcool.
Notre Marilou préférée a encore une fois pris la parole via sa page Facebook pour répondre à une question qu'elle se fait (trop) souvent poser: « Pourquoi tu ne bois pas d'alcool? » Question qui peut sembler stupide, mais qui vient souvent avec beaucoup de jugement. Et Marilou a les mots justes pour expliquer sa décision, elle celle de biiiiiiiiiiiiiiien des gens! (Oui, son texte est un peu long, mais vous allez être heureux de l'avoir lu au complet!)
« Pourquoi tu bois pas d'alcool? T'es plate! »
C'est une question que je me fais poser sans cesse, surtout quand l'été se pointe, et j'ai remarqué que les gens qui me posent la question se divisent en deux clans : ceux qui s'intéressent vraiment à la réponse; et ceux qui attendent seulement que je m'arrête de parler pour prendre la parole et justifier pourquoi, eux, ils en boivent.
Je le remarque parce que lorsque je buvais encore, je faisais partie des deux clans à la fois. Il y a des jours où j'avais profondément besoin d'en entendre plus sur ceux qui avaient banni l'alcool de leur vie, et d'autres où j'avais besoin de m'entendre dire que j'étais raisonnable et que ma consommation ne concernait personne d'autre que moi et mon bon plaisir personnel.
Puis, un jour, une personne m'a demandé de lui décrire ce « bon plaisir ». J'ai répondu que je buvais pour me détendre, me sentir bien, décrocher, rire davantage, profiter de la vie, me tirer de la gêne et être sur le même « beat » que mes amis lors de nos soirées. C'est en m'écoutant lui répondre que j'ai saisi pour la première fois que mon « bon plaisir » serait tellement moins futile et beaucoup plus grand si j'arrivais à atteindre chacune de ces choses sans consommer d'alcool.
Me détendre sans alcool, me sentir bien sans alcool, décrocher sans alcool, rire davantage sans alcool, profiter de la vie sans alcool, me tirer de la gêne sans alcool et respecter le « beat » de mes amis lors de nos soirées, sans alcool.
Puis, j'ai commencé à penser à ce que ça me coûtait de boire de l'alcool : ma propre santé, celle de gens que j'aime, mon état végétatif à la suite de soirées arrosées, des discussions oubliées, des rendez-vous manqués, des gens que j'aime qui changent d'humeur, mes propres changements d'humeur et l'absence (la mienne et celle des autres). Je pensais aussi aux choses blessantes que je m'étais fait dire, aux choses blessantes que j'avais dites, à mon incapacité d'avoir autant de plaisir sans alcool, au tiers des accidents mortels de la circulation causés par l'alcool, aux tricheries, aux mariages brisés à cause de l'alcool, aux alcooliques qui souffrent, aux enfants qui subissent l'absence psychologique de leur parent à chaque fois, au million de gens qui perdent la vie chaque année à cause de l'alcool, aux partys de famille qui finissent mal à cause de la boisson, et plus encore.
Et j'ai arrêté de boire, pas pour moi, mais pour tous ces gens-là, beaucoup trop nombreux, qui souffrent peu ou énormément à cause de l'alcool.
Sachez que je ne juge en aucun cas les gens qui consomment de l'alcool, bien au contraire. Je les respecte profondément.
C'est juste un choix personnel que j'ai fait et j'en parle parce que je me le fais demander souvent, mais aussi parce que les gens qui boivent de l'alcool n'ont jamais à se justifier lors des soirées alors que nous, oui. Et je trouve ça moche.
C'est pas une guerre, t'sé!
Bien des gens me disent que le fait de boire « ne change rien et n'a aucun impact » quand c'est fait avec modération. Ils ont bien raison, mais moi ce qui m'intéresse pour ma propre vie est le fait que de ne pas boire « change énormément de choses et a un impact important sur moi et mon entourage ».
J'suis pas plate, et je ne bois pas d'alcool.
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Crédit photo: Karine Paradis