Marie-Claude Barrette: «Quand tu élèves un enfant tu l’amènes à son autonomie, quand tu accompagnes quelqu’un de malade tu l’amènes à sa mort»
Charlotte RoyMarie-Claude Barrette était de passage au podcast La vie sociale où elle s’est ouverte sur divers sujets fort intéressants, avec transparence et ouverture, comme à son habitude.
Un épisode qui fait du bien, puisque l’on a l’habitude de la voir dans le rôle d’animatrice alors que cette fois-ci, elle se laisse porter par les animateurs qui avaient préparé de bonnes questions pour elle.
Après avoir discuter de l’univers du podcast, de la télévision québécoise et des nouveaux projets de l’animatrice, l’animateur a affirmé à Marie-Claude qu’elle avait l’air heureuse et lui a gentiment dit qu’elle lui inspirait le bonheur.
On ne peut pas être en désaccord avec ses propos, qui ont ensuite ouvert la porte à une grande et touchante conversation entre les trois!
La star a alors affirmé que oui, elle était heureuse; qu’elle cherchait toujours le bonheur et a expliqué qu’elle avait compris que le bonheur ce n’est pas linéaire.
«Le bonheur c’est par pointillés (…) pour moi c’est comme ça le bonheur, quand il y a un moment il faut le saisir, mais il ne faut pas se dire: Ah ça n’a pas duré longtemps (…)», lançait-elle, en ajoutant que pour sa part, elle avait compris cela quand elle avait eu des enfants.
Elle a continué en poussant sa réflexion plus loin, en mentionnant que dans la vie, elle ne croit pas que l’on puisse se dire que l’on sera heureux pour le restant de nos jours, mais qu’on peut plutôt se dire que l’on sera ouvert à saisir le bonheur le reste de notre vie.
L’animateur a renchéri en lui demandant s’il est possible d’avoir de la joie en tout temps.
«(…) c’est un peu comme quand tu as de l’électricité, tu l’as tout le temps l’électricité (…) des fois la lumière est fermée, est tamisée, des fois, elle est complètement à son maximum, moi, je pense que la joie c’est quelque chose qu’on a en nous, un peu comme un courant électrique et il y a des moments de la vie où on dirait que la lumière est beaucoup plus éteinte, (…) mais quand la lumière s’allume, tout s’allume! (…)», imageait-elle.
Marie-Claude a continué en mentionnant qu’elle croit que nous avons un travail à faire pour nourrir cette joie-là et qu’il s’agit parfois de faire un ménage dans les gens qui nous entourent.
«(…) Je trouve que comme humain, on a quand même des responsabilités face à son bonheur, on ne peut pas devenir victime de soi-même (…)», s’ouvrait-elle, en expliquant que peu importe la situation, nous avons des moments d’éclaircie et que nous devons apprendre à les voir.
«Moi, je me suis mise responsable de mon bonheur», affirmait-elle.
L’animateur lui a alors demandé si elle avait traversé des périodes de sa vie où elle ressentait moins cette joie.
Sans hésiter, M-C Barrette a répondu que oui.
«(…) accompagner ma mère dans la maladie, parce que là, tu ne contrôles rien. Quand tu élèves un enfant, tu l’amènes à son autonomie. Quand tu accompagnes quelqu’un de malade, tu l’amènes à sa mort (…)», lançait-elle, les yeux remplis d’eau et très émotive, en spécifiant qu’il y avait toutefois eu des moments de joie durant cette dure épreuve.
L’animateur a affirmé qu’à travers la mort, il y avait quelque chose de très puissant et de très humain.
Marie-Claude a alors acquiescé et a averti qu’elle s’apprêtait à parler en tant que proche aidante.
«(…) C’est que tu as des rendez-vous à l’hôpital, tu vois comment que le système, des fois il marche, comment il marche pas… Donc, tu as comme des bouts de colère aussi à travers tout ça. Arranger un horaire pour que ça fonctionne, que tu puisses accompagner quelqu’un en chimio, moi je l’ai fait pendant la pandémie là… moi j’attendais deux heures dans mon char (…)», racontait-elle, en riant un peu, après coup, de la situation.
Elle explique que la situation lui a appris à voir les autres souffrir et a donné l’exemple d’un jeune homme de 22 ans qui vient de sortir de chimio.
«(…) Quand tu arrives aux soins palliatifs et tu penses que c’est quelqu’un qui vient voir ses parents, mais non; c’est lui qui est hospitalisé. C’est lui qui est là; c’est lui qui va mourir. (…)», lançait-elle, en expliquant que ça, ça t’apporte de la joie, de te dire que toi tu es chanceux, parce que toi tu as la vie encore devant toi.
«(…) Les soins palliatifs, je trouve que c’est un endroit où on apprend à la dure, mais on apprend beaucoup (…)», témoignait-elle avec émotions.
Elle a ensuite affirmé que si un jour elle s’en sentait capable, elle aimerait, tout comme son amie, Jeanick Fournier, accompagner les gens.
Un peu plus tard, l’animateur lui a demandé ce qu’elle allait retenir du départ de sa mère, pour la suite de sa vie.
«Il faut être vivant dans la vie! Ma mère était, mon dieu… ma mère, elle, elle ne voulait pas mourir et je pense que c’est plus dur accompagner quelqu’un qui ne veut pas mourir (…)», lançait-elle en ajoutant qu’au contraire quand tu regardes une personne qui a demandé l’aide à mourir, c’est son choix, chose que maintenant elle comprend.
Marie-Claude ne cessera jamais de nous surprendre avec sa douceur, sa bienveillance et ses douces paroles réfléchies qui agissent en guise de baume sur l’âme!
Avez-vous été, vous aussi, proche aidant d’un être cher?