Non, MC Gilles n’a pas pris la parole vendredi dernier, dans le florilège d’éloges adressés à Paul Arcand lors de son ultime rendez-vous à la barre de Puisqu’il faut se lever, au 98,5.
Une absence qui se comprend, compte tenu de la rupture de contrat récente de l’irrévérencieux animateur et chroniqueur avec la chaîne appartenant à Cogeco Média.
N’empêche, que les admirateurs de MC se rassurent: celui-ci est en pleine forme, même si on pourrait croire le contraire, quelques semaines après la petite tempête médiatique ayant accompagné son départ de l’antenne radio. Un départ qu’on sait maintenant attribuable à un «conflit de personnalités» avec son collègue Patrick Lagacé, lequel succédera à Paul Arcand dans la case matinale du 98,5 à la rentrée, et à des divergences de vision avec les dirigeants de la station.
«Je n’ai jamais aussi bien été», a assuré MC Gilles, large sourire aux lèvres, lorsque nous l’avons rencontré, sur le tapis rouge de la première montréalaise de la pièce musicale Lili St-Cyr, au Théâtre du Nouveau Monde (TNM), jeudi dernier.
«Je fais du jardinage. Le meilleur antidépresseur, c’est d’avoir les deux mains dans la terre!», a ajouté Dave-Éric Ouellet, de son vrai nom.
Le communicateur n’est pas totalement en vacances: il tourne présentement des segments d’Infoman qui seront diffusés en décembre, et effectue quelques passages au micro d’ICI Première, notamment à l’émission Il restera toujours la culture. À l’automne, il reprendra aussi du service comme fou du roi régulier à Tout le monde en parle.
Et la fin abrupte de sa collaboration avec le 98,5, un engagement parmi d’autres pour lui, n’a pas été un échec pour MC Gilles.
«Je m’ennuie du monde, parce que je suis un gars d’équipe, mais en dehors de ça, ça n’a jamais si bien été. En n’ayant plus de quotidienne, ça laisse du temps. J’écris, je fais d’autres projets. Le téléphone a sonné tout de suite. D’habitude, je prends mes étés complètement off, mais cette année, je fais du remplacement, et ça me rend grandement heureux.»
Lui qui avait pris quelques mois de recul en 2020 en raison d’un épuisement professionnel n’a pas du tout subi de ressac de ses ennuis de santé dans la foulée de cette «affaire», jure-t-il.
«C’est une business, on vend du savon», a ironisé notre interlocuteur, en référence aux contenus publicitaires qui régissent le monde des médias, à la radio comme à la télé et dans les journaux.
«Pour être franc avec toi, j’ai trouvé la couverture exagérée. Tu me connais, je suis assez humble, dans la vie (rires). Des contrats, j’en ai plusieurs, je ne suis pas en danger. Moi, je suis proche du monde. Chaque fois, ça me déchire le cœur de penser que chaque jour, il y a des gens qui perdent des emplois sans que le journal ne parle d’eux et sans que personne ne leur demande comment ça va. Je m’inquiète plus pour eux que pour moi», a complété MC Gilles, en rappelant les coupes récentes chez Québecor, Bell et Radio-Canada, lesquelles, se désole-t-il, ont affecté certains de ses amis.
Au sujet de sa mésentente avec Patrick Lagacé, le gaillard au chapeau de cowboy estime avoir dit «tout ce [qu’il] avait à dire».
«Les gens sont intelligents et capables de lire entre les lignes», lance-t-il.
Élégant, MC Gilles a par ailleurs eu quelques mots attentionnés à l’égard de ses anciens acolytes du 98,5, incluant Patrick Lagacé.
«Je pense que ça a été beaucoup plus dur pour la boîte, les collègues, les personnes qui, elles, devaient continuer à travailler tous les jours. Moi, j’avais juste à attendre que le temps passe.»
«Et, si je me mets dans la peau de Patrick, ça n’a vraiment pas dû être facile. Lui a beaucoup plus de stress que moi, je pense. Lui devait aller en ondes tous les jours. Alors, j’ai une pensée pour lui. Moi, j’étais chez nous et je faisais pousser mes fraises. Qui sont très bonnes, d’ailleurs! (rires)»