Guylaine Tremblay s’estime gâtée. Plus encore.
«Je suis privilégiée», avance-t-elle.
C’est qu’à 63 ans, l’actrice chouchou des Québécois, à la vingtaine de trophées Artis (à l’instar de sa grande amie Josée Deschênes, elle aussi très occupée) reçoit de magnifiques propositions professionnelles, variées et intéressantes.
On la voit actuellement dans l’une des robes élimées et colorées des Belles-Sœurs de Michel Tremblay au cinéma. Elle vient de terminer le tournage de Veille sur moi, première série signée Pascale Renaud-Hébert, produite par France Beaudoin, dans laquelle elle personnifie une grand-mère se battant pour faire valoir ses droits auprès de son petit-fils.
«J’ai fini il y a deux semaines, environ. J’ai tellement hâte que ça sorte! C’est beau… C’est un grand moment dans ma vie professionnelle. J’ai adoré ça», nous a précisé Guylaine, qui a elle-même eu l’idée originale de Veille sur moi, que réalise Rafaël Ouellet, et qui sera disponible sur ICI TOU.TV EXTRA cet automne.
Elle sera à nouveau de la distribution du Bye Bye – dont elle fait partie depuis 2019 – à la fin de l’année. Puis, en avril prochain, elle relèvera le colossal défi d’incarner la grande Janette Bertrand sur les planches du Théâtre Duceppe. La production, simplement intitulée Janette, écrite par Rébecca Déraspe en collaboration avec Janette Bertrand elle-même, survolera l’immortelle œuvre de l’auteure ayant «déniaisé le Québec» et lui rendra hommage.
«Je suis reconnaissante, a encore ajouté Guylaine Tremblay. Ça a fait 40 ans en mai que je travaille, et j’ai encore la possibilité d’être dans des projets fabuleux, avec des comédiens et comédiennes extraordinaires.»
«Je me pince encore! Je rencontre beaucoup d’amis qui disent que, présentement, c’est le désert, qu’ils ne passent même pas d’auditions. Je crois qu’à cause de la pandémie, beaucoup de projets sont en arriérage, ont été reportés ou annulés. Ce n’est pas une période facile», a continué l’artiste, illustrant du même souffle combien la bonne fortune lui sourit.
Du coup, la comédienne se réjouit par ailleurs d’une sorte d’effet d’entraînement: si elle continue d’exercer son métier, c’est que la télévision, le cinéma et le théâtre d’ici continuent de rouler, de démontrer une belle vitalité.
Et la culture, c’est l’oxygène d’une société, plaide Guylaine Tremblay:
«Il y a des gens qui disent que ce n’est pas important… mais ils consomment de la culture sans le savoir! En écoutant de la musique, par exemple, ou en regardant une murale dans une ruelle. C’est ça, la culture! C’est l’oxygène d’une société! Si tu coupes l’oxygène de quelqu’un ou que tu la réduis, c’est comme respirer à 30% versus 100% de nos capacités. Il y a une différence! Pour moi, c’est exactement ça…»
Rappelons que Claude Dubois tenait récemment un discours semblable dans nos pages, tout récemment!