
La comédienne Louison Danis, alias l’inoubliable Rita «Maman» Bougon, traverse des années difficiles sur le plan professionnel et vient d’affronter de sérieux ennuis de santé.
Nous avons profité du passage de la dame sur le tapis rouge de la première de la pièce Janette, au Théâtre Duceppe, la semaine dernière, pour prendre de ses nouvelles, elle qui se fait de surcroît très rare dans les soirées mondaines du genre.
«Je me remets d’une très longue maladie», a d’abord lancé Louison Danis en désignant la canne sur laquelle elle s’appuyait pour se déplacer.
«Il y a 18 mois, un matin, je me suis levée et je n’étais plus capable de marcher. J’ai fait de la physiothérapie deux ou trois fois par semaine, pendant 18 mois. Là, ça fait une semaine que je marche avec une petite canne, et non pas deux grosses!»
Madame Danis traîne apparemment de longue date ce type de douleurs corporelles.
«J’en ai eu toute ma vie. À l’âge de deux ans et demi, je faisais des fièvres rhumatismales. Je fais de l’arthrite depuis l’âge de 15 ans. J’ai caché ça plus longtemps que Céline Dion! (rires) Je l’ai caché, parce que si j’avais dit que j’avais de l’arthrite, de l’arthrose, de la fibromyalgie, que j’avais la colonne vertébrale déplacée… je pense que je n’aurais pas fait 57 ans de carrière!»
C’est là l’une des raisons expliquant l’absence de l’actrice de 73 ans «et quelques poussières» de la sphère médiatique, ces dernières années. Louison Danis raconte que la pièce Janette était sa première sortie au théâtre depuis octobre 2023. «Le résultat de l’arthrite, de l’arthrose, de la fibromyalgie, de l’emphysème…», a-t-elle précisé, sans perdre son sourire. Louison Danis raconte avoir également récemment subi une opération aux yeux.
Or, ses propres bobos n’ont pas été le seul frein à sa carrière d’artiste. À l’automne 2019, Louison Danis, qui est franco-ontarienne, est retournée s’installer momentanément à Ottawa pour prendre soin de sa mère, qui était alors en fin de vie. Elle y a finalement passé un an et demi, c’est-à-dire à peu près toute la période de la pandémie.
«Quand je suis arrivée là, on m’a dit que ma mère serait peut-être encore là dans trois mois, mais qu’elle pouvait aussi partir après trois semaines. Finalement, elle a vécu 13 mois. J’étais au CHSLD pendant les trois fermetures de COVID. J’étais là de cinq à sept heures par jour, six jours par semaine. Je n’aidais pas juste ma mère; j’aidais tout le monde qui n’était pas aidé. J’ai vu environ 90% du monde n’avoir jamais de visite! C’est d’une grande tristesse…»
Louison Danis le déplore sans animosité: son exil d’un an et demi a apparemment contribué à faire quelque peu «oublier» son nom aux producteurs québécois.
«C’est comme si j’avais été partie cinq ans. Depuis trois ans, je ne fais rien. Aucun travail ne m’a été offert. Je suis allée tourner la minisérie Paris Paris (d’Unis TV, NDLR) à Toronto et j’ai fait une petite journée avec Mariana Mazza dans son film Maria (sorti en 2021, NDLR). À part ça, je n’ai absolument rien fait…»
Après Les Bougon (trois saisons étalées de 2004 à 2006, et un film, Votez Bougon, sorti en 2016), Louison Danis a tenu des rôles dans les séries La promesse, Toute la vérité, 30 vies et 19-2, entre autres. Auparavant, on l’avait notamment vue dans Les moineaux et les pinsons, À plein temps, Marilyn, Virginie et Grande ourse. En 1996, elle collaborait avec Janette Bertrand pour un épisode d’ Avec un grand A, intitulé L’enfer de l’âge d’or.
Sur les planches, c’est au Théâtre d’Aujourd’hui, dans la pièce Dimanche napalm, de Sébastien David, en 2016, que Louison Danis a formulé ses dernières répliques.
«J’ai encore ce feu-là en moi», souligne celle qui aimerait encore jouer, mais qui affirme n’éprouver aucun regret. «J’en ai fait 3000, des shows, sur une scène!»
Louison Danis ne s’ennuie pas pour autant. Présentement, elle écrit. Deux maisons d’édition lui ont demandé de rédiger sa biographie, nous informe-t-elle.
«Mais je ne veux pas dire les noms pour ne pas qu’il y ait de chicane!»