Diplômée de l'École de l'humour en 2006, Korine a raconté sans détour les défis financiers de ses premières années de carrière, précisant qu'elle n'est parvenue à sortir du «seuil de la pauvreté» qu'en 2015.
«En 2019, ça fait quelques années déjà, vous avez dit dans La Presse: Ah, je suis sorti du seuil de la pauvreté depuis 4 ans seulement. Donc, depuis 2015. Ça veut-tu dire que la première décennie en humour, c'était comme du bénévolat?», lance Pierre-Yves à son invitée.
«Ah, bien, c'était… moins que du bénévolat. C'était… Tu n'avais même pas la gratitude», dit-elle en riant.
«J'ai regardé, il n'y a pas si longtemps, puis je pense que j'ai eu une année à zéro. Puis, quatre ans plus tard, alors que j'avais commencé l'humour, j'ai re-eu une autre année à zéro. Donc, c'est très difficile au début, parce que tu fais des… En tout cas, y'avait moins de soirées d'humour qu'aujourd'hui, mais fallait que tu en fasses beaucoup pour rester. C'était 25$ de la shot. À 25$ de la shot: payer ton loyer, payer ton épicerie et tout ça (…)», témoigne Korine.
Elle ajoute aussi ceci:
«Elle était fournie, sinon je n'en achetais pas», faisant référence à la bière d'après-show. «J'inventais des affaires. Les gens m'invitaient au resto, puis je disais: Non, je ne peux pas, j'ai quelque chose. Je n'avais rien, mais je n'y allais pas.»
Lentement, mais sûrement!
Je n'ai jamais eu de coup de circuit.
Korine a su bâtir une stabilité monétaire plus constante et graduelle au fil des ans, plutôt que d'avoir claqué un coup de circuit qui a démarré la machine à sous.
«C'a été quoi, le coup de circuit de Korine, pour qu'on passe de la pauvreté de la blague à la rentabilité de la blague», demande Pierre-Yves.
«Je n'ai jamais eu de coup de circuit. Moi, c'est très tranquillement, c'est que des simples», affirme Korine, avec une référence de baseball.
Le succès n'efface pas les doutes…
«Je ne fais que des simples, des fois un p'tit double, mais c'est… jamais, c'est toujours tranquillement (…) Je me suis fait une solidité de carrière, mais encore là, à chaque fin de contrat, on se dit: Bon, ben ça y est, je vais mourir de faim pendant deux mois. Puis finalement, c'est correct», s'exprime Korine.
Korine ajoute ceci, sur le fait que ce ne sont pas tous les humoristes qui sont fortunés:
«(…) Je pense que c'est vrai. Tout le monde le sait, y'a beaucoup d'humoristes, puis ça dépend toujours de ce que tu fais avec tes sous. Moi, je n'ai pas une voiture de luxe, je ne trouve pas ça utile. Je trouve que c'est une perte d'argent, mais quelqu'un qui décide de s'acheter un char à 100 000$, bien, il a 100 000$ de moins, donc y'est… pas riche», conclut-elle sur le sujet, mentionnant qu'elle prend le transport en commun pour se déplacer.
Un témoignage riche en authenticité pour l'humoriste québécoise, qui n'a visiblement pas peur de parler des «vraies affaires»!