Les désavantages d'être connue sur Instagram, par Karine-St-Michel

J'ai l'impression qu'aujourd'hui, tout le monde est à la quête des abonnés. Avoir des abonnés semble être un prérequis pour le succès. C'est comme si le fait d'avoir des abonnés allait donner des opportunités de carrière. Les gens angoissent sur leur nombre d'abonnés et cherchent constamment à faire monter celui-ci. Ça m'énerve. Alors je vous fais une liste des désavantages d'en avoir beaucoup, pour vous convaincre que vous êtes bien avec vos 348 abonnés.

Le premier désavantage (le pire, selon moi) c'est que dater devient beaucoup plus compliqué

Les gars (et sûrement plein de filles) ont peur d'être exposés sur nos réseaux sociaux constamment. C'est comme un double engagement pour eux. S'il se met en couple avec nous, il se met aussi en couple avec nous devant plus de 111 000 personnes. C'est 10 fois plus épeurant. Sinon, on nous date pour avoir de l'attention. C'est soit qu'ils ont peur ou qu’ils veulent à tout prix être sur notre Instagram et s'en vanter. C'est lourd. Vous n'avez pas envie d'être un trophée ou un défi à relever. Vous voulez que la personne s'intéresse à vous pour vous et non votre nombre de likes.

 

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Une publication partagée par KARINE ST-MICHEL (@karinestmichel_) le 23 Déc. 2019 à 4 :08 PST

Plus on a d'abonnés, plus on doit filtrer l'entièreté du contenu qu’on partage

On est à risque de se faire critiquer sur tout ce qu’on publie. Les gens adorent critiquer et nous faire part de leur opinion, souvent négative, par rapport à ce qu’on fait. Si on a dit quelque chose qui ne rejoint pas les valeurs d'une personne, elle ne se gênera pas pour nous le dire de manière peu respectueuse. Dans mon cas, quand je partage quelque chose, je m'assure toujours qu'il n'y a rien qu'on pourrait me reprocher. Je dois faire attention à la façon que je fais mes blagues, au contenu relié à des sujets tabous, à ma façon de m'exprimer. Il faut que je m'assure que tout concorde parfaitement avec ce que je prône sur mes plateformes. C'est du travail. En plus, quand on fait une erreur, tout le monde le sait. Alanis Désilets en est la preuve vivante! Quand on est connu, on n'a pas le droit à l'erreur. Des centaines ou des milliers de personnes vont se permettre de nous rappeler qu’on a fait une erreur. Si on fait une faute d'orthographe, une faute dans l'information qu’on partage, qu’on fait quelque chose qui ne plaît pas à une majorité, etc. TOUT LE MONDE le sait et en parle.

On se fait critiquer tous les jours par des gens qu’on ne connaît pas

Il y a des jours où les haters sont en vacances, c'est donc moins pire que d'autres. J'ai l'impression que c'est par période. Certaines périodes sont très intenses et d'autres vraiment moins. On dirait qu’il y a des gens qui ont un besoin viscéral de nous traiter de noms et de nous insulter pour aucune raison. D'autres ont un besoin viscéral de nous dire qu’on n'a aucun talent et que ce qu’on fait est merdique. C'est toujours comme ça.

Les gens nous traitent différemment si on est populaire

Ça devient difficile de faire la différence entre les gens qui sont gentils avec nous pour vrai et ceux qui sont gentils pour qu’on les identifie dans nos stories afin qu'ils gagnent des abonnés. Et, à l'inverse, certaines personnes vont rire de nous et nous diminuer parce qu’on est très suivis. Ils vont parler de narcissisme et de comment les influenceurs sont malsains pour les jeunes générations.

 

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Une publication partagée par KARINE ST-MICHEL (@karinestmichel_) le 19 Nov. 2019 à 3 :42 PST

On a une pression de performance constante

Même si ce n'est pas le cas, on a constamment l'impression que les gens attendent de nous quelque chose, que nos abonnés attendent notre contenu. On a toujours l'impression que, si on ne fait rien de nouveau, on va perdre notre engagement et nos abonnés. Ils vont se désintéresser de nous et on aura perdu notre public. Aussi, lorsqu’on publie quelque chose et il n'y a pas beaucoup de « j'aime », on se pose des questions et on a envie de supprimer la publication. On devient gênés parce qu'une de nos photos n'a pas attiré autant de commentaires que d'habitude.

Plus on en a, plus notre taux d'engagement baisse

Plus on augmente en nombre d'abonnés, plus on en a qui sont faux ou inactifs. Notre taux devient de plus en plus bas puisque notre proportion de gens qui restent actifs diminue au fil du temps. Le but, c'est que le plus haut pourcentage de nos abonnés reste actif sur notre page le plus longtemps possible. C'est vraiment difficile, même impossible.