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Le milieu culturel critique le retrait de La Faille
Crédit: Club illico

Ce mardi, le Club illico annonçait le retrait de la série La Faille suivant les accusations d’inconduites sexuelles formulées par Safia Nolin à l’endroit de Maripier Morin la semaine dernière. La plateforme venait rejoindre les autres médias dans leur purge pour effacer la présence de l’animatrice de toutes les productions dans lesquelles elle apparaissait. Plus encore, le Groupe TVA a aussi indiqué étudier la situation quant à la possible reprise des tournages de la deuxième saison qui avait dû être arrêtés à cause de la pandémie.

Rapidement, le public a critiqué la décision du Club illico, et ce vendredi, c’est le milieu culturel qui se joint à l’appel pour demander la réintégration de l’émission sur la plateforme. C’est en effet l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC) et l'Alliance québécoise des techniciens et techniciennes de l'image et du son (AQTIS) qui se sont réunies pour émettre un communiqué dans lequel elles laissent savoir que de telles décisions pénalisent le travail des artisans.

« Retirer des ondes des œuvres comme La Faille pénalise non seulement leur public, mais toutes les personnes impliquées dans leur création, leur production et leur diffusion. De tels retraits sont injustes et disproportionnés. Qui plus est, la rumeur d'annulation du tournage de la prochaine saison les pénaliserait encore davantage. Les équipes qui travaillent d'arrache-pied sur nos séries et nos films, et leur public, ne doivent pas subir de tels abandons pour les agissements d'un seul individu », peut-on lire dans le communiqué.

Bien entendu, les trois groupes ont tenu à souligner leur soutien complet aux victimes d’abus et d’agression sexuelle. Ils « saluent le courage des victimes qui prennent la parole et dénoncent les actes répréhensibles de certains individus. »

On ajoute toutefois : « Il est inutile de faire d'autres victimes collatérales en retirant des ondes des œuvres de fiction dans lesquelles ces individus tiennent un rôle. »

Qui plus est, selon leurs présidents, Dominic Pilon (AQTIS), Gabriel Pelletier (ARRQ) et Mathieu Plante (SARTEC), « le public est en mesure de faire la part des choses entre la réalité et la fiction ».

De son côté, Vidéotron défend sa décision d’avoir retiré la série policière en indiquant avoir suivi le pas des autres médias qui ont retiré leurs contenus mettant en vedette Maripier Morin. « Nous sommes conscients de la valeur de ces productions toutes québécoises et du travail de tous les artisans participant de près ou de loin à ces contenus », a d’ailleurs indiqué l’entreprise au Journal de Montréal. C’est pourquoi la situation est évaluée de près pour trouver « le moment propice pour réintégrer certains contenus, dont La Faille ».

À la suite des accusations de Safia Nolin, Maripier Morin a admis une partie des faits, sans mentionner les allégations de racisme, avant d’annoncer qu’elle prenait une pause professionnelle.

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