
Le film Le cyclone de Noël fait présentement un tabac au box-office québécois, ayant déjà engrangé plus de 2 millions de dollars aux guichets. Sortie en salle le 8 novembre dernier – et toujours à l’affiche au cinéma – la comédie dérivée de l’émission L’œil du cyclone s’apprête déjà, ce mois-ci, à faire le saut sur ICI TOU.TV EXTRA (dans la section VÉRO.TV)!
Nous avons eu la chance, en marge du dévoilement du long métrage, de nous entretenir en tête-à-tête avec Véronique Cloutier, dont le personnage d’Éliane de L’œil du cyclone prend, dans Le cyclone de Noël, une grande importance, alors qu’elle aide sa sœur Isabelle (Christine Beaulieu) à réunir sa famille, laquelle compte s’éparpiller le soir du réveillon.
Rappelons que Louis Morissette nous racontait ici la genèse plutôt particulière du Cyclone de Noël (et nous annonçait un scoop sur son prochain film par la même occasion!) Vous pouvez également lire ou relire ici notre critique de la production.
Hollywood PQ: Véro, ton personnage d’Éliane dans L’œil du cyclone est toujours un peu éclaté, mais dans Le cyclone de Noël, elle va encore plus dans la folie pure…
Véronique Cloutier : «Oui, on y va vraiment dans le tapis! J’ai ajouté deux bûches! On m’a laissée aller et c’était le fun! (rires) Parce que, des fois, il faut me ramener!»
«Je suis vraiment super contente. Faire un film de Noël, c’est déjà un cadeau; mais de faire un film de Noël avec la même gang avec qui tu fais une série depuis quatre ans, c’est assez exceptionnel. Ça n’arrive pas souvent, dans une vie. Pour quelqu’un comme moi qui renoue avec le cinéma un peu sur la pointe des pieds, un peu traumatisée (rires) [NDLR : Véronique Cloutier fait ici référence aux Dangereux, film de 2003 dans lequel elle partageait la vedette avec Stéphane Rousseau, encore considéré comme l’un des pires bides du cinéma québécois], c’est un contexte idéal. Je me sens comme un bébé qui fait ses premiers pas avec des matelas tout autour! Il peut tomber, mais sans se faire mal. Moi, j’aime Noël, j’aime le temps des Fêtes. Je serais la cliente idéale pour ce film-là, au cinéma. En plus, j’ai le bonheur de jouer dedans. Je me demande même pourquoi on n’y a pas pensé avant, à faire un film de Noël avec L’œil du cyclone!»
HPQ: Après Les Dangereux, qui était ta première expérience au grand écran, avais-tu eu la chance de rejouer au cinéma?
VC : «J’avais fait un mini caméo dans L’Âge des Ténèbres, de Denys Arcand, avec Marc Labrèche. J’étais une des filles de la scène de speed dating. Ça ne compte pas comme une expérience de cinéma! Au fil des ans, beaucoup de projets se sont pointés, mais je suis comblée dans mon métier, je suis vraiment choyée. Le cinéma, quand ça se présente, c’est un bonus. C’est comme la sauce sur la dinde ou le ketchup sur la tourtière! Je ne courais pas après ça, et finalement, ça ne s’est jamais fait. Des fois, j’auditionnais, j’obtenais le rôle, mais le film ne se faisait finalement pas; d’autres fois, j’auditionnais, et je ne l’avais pas. D’autres fois, des gens m’approchaient pour écrire pour moi, et ça n’aboutissait pas. Si on croit au destin, on peut se dire que le chemin était tracé pour que je revienne au cinéma dans ce contexte-là, qui était parfait pour moi!»

HPQ : En te regardant t’amuser dans le film, on se dit que ça doit te manquer, de jouer dans le Bye Bye…
VC : «Oui et non. Ça me manque de parodier, le trip de gang. Ça, j’aime ça. Mais je ne m’ennuie pas de le regarder, stressée, le 31! Le 31 décembre, maintenant, on regarde le Bye Bye comme tous les autres millions de téléspectateurs au Québec. Il y a quelque chose de vraiment plaisant là-dedans, d’avoir mon mari avec moi, reposé, de bonne humeur, dans le temps des Fêtes! Mettons qu’on y a goûté, pendant quelques années… Ça, ça ne me manque pas du tout. Mais j’ai tourné un sketch pour un projet récemment, qui n’est pas encore sorti, et on m’a mis une perruque, un costume, on m’a maquillée, et j’avoue que je me suis dit deux ou trois fois, dans l’après-midi, que les Bye Bye, j’aimais vraiment ça, que ça me manque! Mais ça va me passer! C’est comme quand je vois un bébé. Ça me passe! (rires).» [NDLR : Véronique Cloutier a participé à 6 éditions du Bye Bye, en 2003, 2008, 2010, 2011, 2012 et 2013].
HPQ : La cinquième saison de L’œil du cyclone arrivera sur ICI TOU.TV EXTRA en février, et la quatrième sera présentée à ICI TÉLÉ à compter de janvier. As-tu l’impression que ton personnage d’Éliane, qui est un peu frivole, évolue, d’une année à l’autre?
VC : «Elle commence, oui. Pendant longtemps, elle était le ressort comique des épisodes, mais là, on sent une évolution. On vient de terminer le tournage de la saison 5, et dans les dernières scènes qu’on a enregistrées, Éliane se pose des questions. Est-ce que c’est vraiment ce qu’elle veut, être constamment célibataire, ne jamais s’engager? Elle découvre que, peut-être, elle aurait aimé être en couple et amoureuse. Dans la saison 4, on voit qu’elle a peur de vieillir seule, quand elle se blesse et qu’elle va vivre chez sa sœur. Elle est vulnérable, mais elle a de la misère avec le fait de recevoir de l’aide de la part des autres. Dans le film, Éliane est touchée par le cri du cœur de sa sœur, qui veut tellement que les traditions aient lieu comme d’habitude. Elle offre son aide à Isabelle, mais à un moment donné, elle trouve que sa sœur va trop loin, et il y a un début de conflit entre elles, ce qu’on n’avait jamais vu à la télé. Mais Éliane va toujours rester l’effet drôle de L’œil du cyclone. C’est à ça que je sers, et je pense que je suis efficace dans ça.»
HPQ : C’était vraiment ce type de personnage que tu voulais jouer à la télé, la fille un peu fofolle, à la Sex and the City?
VC : «Oui. Je pense que c’est plus facile de me suivre dans ça. D’accepter ma proposition dans un personnage qui est vraiment dans la comédie pure, que dans le drame. Je n’aurais pas voulu et je n’aurais pas pu jouer le personnage d’Isabelle, qu’interprète Christine Beaulieu. Les gens m’ont tellement vu animer, en 30 ans, qu’il faut qu’il y ait l’espace mental pour accepter que je joue un personnage. Ç’a été long pour le public de s’adapter, et pour moi aussi. Dans la saison 1, je ne me trouve atrocement pas bonne! Je ne me crois pas du tout. Et dans la saison 2, j’étais un peu mieux, et dans la 3 aussi. Dans la 4, la 5 et dans le film, je pense que je commence à maîtriser cette affaire-là! Je ne pense pas que j’aurais pu jouer le rôle de Guylaine Tremblay dans Veille sur moi…»

HPQ : Tu as énormément de projets cette année (l’édition spéciale de La Fureur de samedi dernier, la troisième saison de Zénith débutant le 9 janvier à ICI TÉLÉ, le spectacle Zénith à l’été 2025, Véronique et les Fantastiques à Rouge, le Gala des Fantastiques à la Place Bell le 10 avril, la Fondation Véro et Louis, le magazine Véro…), et ta famille se porte aussi très bien. Ton garçon Justin vient d’ailleurs de célébrer ses 20 ans, ton aînée Delphine aura 22 ans en janvier, Raphaëlle a 15 ans…
VC : «Je trouve que j’ai de beaux jeunes épanouis. Je pense qu’ils sont heureux et intelligents. Ils sont en santé. Je n’ai pas de problème à les voir vieillir. Mais, honnêtement, je me dis souvent que je voudrais qu’on arrête là. Que ma vie gèle maintenant! Ce sont de jeunes adultes, mais ils sont encore proches de nous, ils n’ont pas encore leur propre famille. Ils sont indépendants, mais proches. On est dans le sweet spot, la zone sensible exactement parfaite. Mais ça ne restera pas ainsi, et il faut que je l’accepte! Que veux-tu…»